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Une affaire de famille

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Agent
Alysanne Florent

Alysanne Florent
Agent

Général
Réfléchissez avant de croire,
informez-vous avant de réfléchir,
et doutez avant de vous informer.

♦ Missives : 2209
♦ Missives Aventure : 79
♦ Age : 43
♦ Date de Naissance : 25/09/1980
♦ Arrivée à Westeros : 01/01/2012
♦ Célébrité : Viva Bianca dans 'Spartacus'©Starz
♦ Copyright : Avatar©Seamus et signature©Sargon.
♦ Doublons : Lantheïa, Danelle Lothston, Vyrgil Vyrwel
♦ Age du Personnage : 19 ans
♦ Mariage : /
♦ Lieu : Lancehélion
♦ Liens Utiles : Mémoires de la Maison Florent
Carnets de voyages
Talents cachés
Distinctions
Archive de présentation

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Message Une affaire de famille Empty Dim 9 Juin 2013 - 18:31

Une ville de torchis mal fagotée. Voilà ce qu'était Lancehélion. Un soleil à l'éclat aussi insoutenable que du métal en fusion inondait cet agrégat terreux d'une lumière dure, dorée, qui lui donnait le lustre d'un bouclier neuf, soulignant chaque fissure, chaque relief dans toute sa rusticité. Une fourmilière humaine écrasée par les éléments et pourtant les défiant, à la pointe de son promontoire, comme une catin bon marché aux charmes sales et brûlants. La mer au-dessous scintillait à vous en tirer des larmes. Alors que l'automne avait pris ses quartiers partout ailleurs à Westeros, ici il semblait à peine commencer. L'air était encore chaud et le bleu du ciel rivalisait d'ardeur avec celui de la mer.

« C'est une ville, cela ? » renifla Hugo qui pour une fois devait se sentir totalement Bieffois. « Pas étonnant qu'on traite les Dorniens de barbares. Enlevez le palais au sommet, et le reste est bon à brûler. » Alysanne ne répondit rien, perdue dans sa contemplation, les bras calés sur le bastingage. Hugo avait coutume de purger sa mauvaise humeur à tout propos ; cela n'avait rien à voir avec Dorne et elle avait pris l'habitude de le laisser parler. Elle laissa son regard errer vers les tours et le dôme doré du palais des Martell. Rien moins qu'un prince vivait ici, et la magnificence de l'édifice offrait un contraste saisissant avec les entrepôts et taudis qui se pressaient dans son ombre. Globalement, la ville dans son alliance de teintes terrestres et solaires n'était pas dépourvue de beauté, mais son aspect était compact, et le voile diffus de chaleur qui l'enveloppait lui donnait une allure étouffante.

Le navire accosta et après avoir fait ses adieux à Lorinzo, le marchand braavosi avec lequel elle avait lié connaissance durant ces longues semaines de traversée, Alysanne et son escorte se retrouvèrent au débarcadère, où Hugo recruta des portefaix pour charrier leurs bagages. S'aventurant dans les ruelles, elle ne s’étonna pas de voir les habitants se protéger la tête et le visage avec des voiles et des étoffes. Son propre épiderme pâle et délicat criait déjà grâce sous l'effet d'un soleil de plomb et d'un vent chargé de poussière. Elle s’arrêta devant une échoppe à proximité du port où elle acheta pour quelques piécettes un voile de couleur crème orné de motifs dorniens qu’elle jeta sur ses longs cheveux et dont elle pourrait rabattre un pan sur son visage pour se protéger du vent. Avec sa robe d'inspiration dornienne, confectionnée par le tailleur Maël de Villevieille, elle aurait presque pu passer pour une Dornienne rocheuse. Hugo suivit son exemple, jetant son dévolu sur une sorte de turban dont le bleu profond faisait ressortir ses yeux, puis elle loua un palanquin pour se rendre chez sa tante, Rhea Santagar, qui habitait dans les hauteurs de la ville.

En chemin, curieuse, elle observa discrètement l'extérieur par l'entrebaillement des draperies. Tout ici avait les couleurs de l’exotisme pour une enfant du Bief. Il faisait chaud, mais ce n’était pas la ruche sèche et étouffante qu’elle avait imaginée vu de l'extérieur. La brise de mer tempérait l’ardeur du soleil et l'air, s’il restait chargé de poussière, était plus doux que brûlant dans les rues relativement ombragées. En été, la ville devait être une fournaise, mais en cette saison la chaleur restait tolérable. La cité toutefois semblait somnoler dans un bourdonnement à peine audible. Elle se réveillerait plus tard, le soir tombant, à la faveur d'une atmosphère plus fraîche. Dans les rues, des gens vaquaient lentement à leurs occupations. Certains portaient des vêtements clairs, flottants et couvrants, sans doute pour se protéger du soleil, d’autres étaient plus dénudés, peut-être parce qu’ils travaillaient à l’ombre. Les femmes portaient des robes amples et bariolées à pans croisés sur la poitrine, ou de longues tuniques découvrant leurs épaules mates.

Ils atteignirent bientôt la villa de Rhea Santagar, fermée sur l'extérieur à l'exception d'une unique fenêtre barrée d'une grille de fer forgé, juste au-dessus de l'entrée. Descendue du palanquin, Alysanne actionna le heurtoir de la porte dont le poids et l'épaisseur laissait peu d'espoir à toute tentative d'intrusion nocturne. Bien des maisons de ce quartier, plutôt aisé, semblaient bâties pour laisser le reste du monde à l'écart. De la rue, on ne distinguait que des façades austères et impénétrables. Lorsque la porte s'ouvrit, le bastion toutefois laissa place à une résidence paisible et ombreuse : un éclat de verdure au bout du couloir, un parfum de citron dans un courant d'air frais, un murmure d'eau et de feuillages caressèrent ses sens. Une servante brune à la musculature sèche et au sourire marqué de rides les accueillit et les conduisit vers le jardin de la cour intérieure. Sous les arcades richement décorées supportant l'étage, un fauteuil fait d'une sorte d'osier tressé et garni de coussins cramoisis abritait une silhouette fragile dont les doigts fins maniaient rapidement une aiguille à broder. La femme posa son ouvrage sur une table basse, se leva, et les yeux brillants se hâta vers Alysanne dont elle pressa les mains blanches entre les siennes.

« Te voilà enfin ! Comme je suis heureuse de te voir, Alysanne. La fille de mon frère, et ceux qui l'accompagnent, sont encore les bienvenus sous ce toît. »

Rhea était une petite chose du Bief que l’âge avait encore affinée ; frêle comme une brindille, elle avait le teint clair, légèrement hâlé, et portait une robe brun rouge qui flattait sa blondeur. L'âge avait mis des marques aux coins de ses yeux et de sa bouche, mais elle était assez jolie sans doute pour attirer encore quelques regards. Sa mise simple ne lui donnait guère l'allure d'une lady, et ses manières étaient plutôt franches. Elle les invita à se rafraîchir en buvant une décoction de plantes et ordonna à sa servante de ranger leurs affaires. Après quelques échanges polis au sujet de leur voyage et des dernières nouvelles du Bief, Rhea en vint à l'affaire qui les amenaient. S'agissant d'un sujet très personnel, elle attendit qu'Alysanne eût congédié Hugo et Kerigan pour se confier à sa nièce qui lui demandait, avec tact et précaution, de lui conter son étonnante histoire. Alors que le jardin bruissait doucement et les enveloppait de senteurs puissantes, florales et aromatiques, sa voix feutrée glissa parmi les arcades.

« Mon père, Danwell te l'a sans doute raconté, était un intrigant acharné qui ne vivait que pour s'opposer aux Tyrell. Il pensait ce faisant agir pour la grandeur du Bief plus encore que de sa propre famille, mais ses menées ne faisaient que semer la division et peu de seigneurs étaient prêts à l’aider contre "ces opportunistes indignes de représenter les valeurs de la chevalerie". Isolé dans sa croisade, mais trop engagé ou trop obstiné pour revenir en arrière, il s'était résigné à nouer des alliances avec des étrangers appâtés par les richesses de Rubriant. C’est ainsi que Symeon Santagar entra dans notre vie. Homme d'armes errant, rejeton sans avenir d’une maison mineure, il avait quitté la péninsule pour chasser la fortune à la pointe de sa lance. Il était encore plus difficile qu’aujourd’hui, pour un Dornien, de trouver bon accueil dans le Bief, mais à Rubriant son offre de services reçut un accueil favorable : dans sa détermination à réussir, mon père pouvait même surmonter sa haine des Dorniens. Mettant ses compétences au service de manœuvres secrètes dont j'ignorais la teneur, Symeon devint un habitué du château... assez longtemps pour me remarquer. J’avais à peine quinze ans alors et tout le monde s'accordait à dire que j'étais un ange de beauté. Un ange stupide, disons-le. Une âme naïve, un coeur empli de chansons, et pas la moindre idée des réalités de la vie. Du jour où cet homme posa les yeux sur moi, mon destin fut scellé, et mes prières aux Sept n'y purent rien changer. »

Elle se leva et fit quelques pas à l'ombre, fuyant le regard de sa nièce. Cela remontait à loin, mais la culpabilité et les regrets étaient encore son lot, à en juger par son expression. « Mes vaines esquives ne firent que retarder l'inévitable. Il ne désirait sans doute pas plus que des plaisirs volés, mais j'étais trop sotte pour le voir. Quand mon père s’aperçut de notre relation, il était déjà trop tard : je portais en moi le fruit de ces amours coupables. Un mariage hâtif fut organisé pour sauver la face. J'étais désormais indésirable à Rubriant et il me fallut suivre mon époux à Dorne, n'emportant que la dot à laquelle ma naissance me donnait droit. Le jour de notre union, mon père me prédit que ce mariage serait le châtiment de mes péchés et que je ne devrais rien attendre de lui lorsque ma vie serait devenue un champ de ruines. Il savait que j’avais choisi pour réchauffer mon cœur une flamme bien inconstante... » Alysanne hocha simplement la tête, se demandant si les femmes Florent n'avaient pas dans leur sang quelque humeur étrange qui les poussait à s'affranchir des conventions. Rhea en avait pâti, Tierle s'en était arrangée, et elle... devait encore tracer sa voie. « A Lancehélion, après ma fausse couche, Symeon commença à s’éloigner de moi. C’était un homme volage, mais il me traitait convenablement. Je le voyais rarement car il vivait de sa lance. En froid avec sa famille, il servait d’escorte à d'autres nobles en voyage, ou luttait contre le brigandage pour le compte de seigneurs fortunés. Mais ses relations parfois douteuses ainsi que les raisons pour lesquelles mon père l’avait engagé me laissent à penser qu’il prêtait aussi la main à des entreprises moins respectables. L'homme noble qu’il avait été en ses vertes années avait suivi une pente glissante qui avait laissé son honneur en lambeaux ; je ne crois pas qu’il se soit jamais adonné au crime, mais ce n’était pas un saint. »

Elle s'assit au bord de son fauteuil et prit une gorgée de tisane avant de poursuivre d'un air sombre : « La situation se compliqua à la naissance de son bâtard qui allait, en grandissant, lui ressembler trait pour trait. J’avais été incapable de lui donner un fils depuis ma fausse couche, et il s’enticha du garçon, en dépit de la honte que son existence aurait dû lui inspirer. Donal, c’est son nom, devint une créature arrogante et vicieuse. Sa mère, une courtisane, l’élevait dans un bordel où il côtoyait des gens de mauvaise vie. Pour Symeon, le gamin était un passe-temps au même titre que ses maîtresses. Il lui apprenait à se battre, lui donnait des conseils de guerrier, mais ne se souciait pas véritablement de l'éduquer. Toujours naïve, sans doute, je n'avais pas compris qu'une épée était suspendue à un fil au-dessus de ma tête. »

Elle leva les yeux au ciel. « Un bâtard n'a aucun droit d'héritage. Mais Symeon n'entendait pas laisser ses biens revenir à ses cousins le jour où il mourrait. Il vendit pour une somme dérisoire la villa à Donal de sorte que celui-ci en devint propriétaire sans que je le sache. Et me voilà... veuve depuis trois lunes. C'est une maladie des reins qui l'a emporté... une fin peu glorieuse pour un homme peu glorieux. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, le croiras-tu ? Si l'esprit mûrit et perd la mémoire, le cœur, lui, ne vieillit jamais. Sur son lit de mort, il m'a expliqué ce qu'il avait fait. Il savait que j’étais restée en bons termes avec mon frère Danwell et il pensait que je voudrais retourner dans ma famille, mais... il se trompait. Ma vie est ici, maintenant. Dans le Bief, je ne serais qu'une pécheresse avec un accent dornien, une veuve stérile aux charmes sur le déclin... coincée à Rubriant, et sans avenir. Ici... j'ai su faire ma place, et en tant que femme j'ai certaines libertés. Je n’ai avec moi qu’une servante et encore ai-je dû vendre des bijoux pour pouvoir la garder, mais cela me suffit. Ton père est d'accord pour racheter la villa, mais il faudra convaincre ce bâtard. Quand il a voulu m'expulser, j'ai réussi à le convaincre d'attendre et d'examiner l'offre de Danwell, mais il m'a clairement fait comprendre que si l'offre ne lui convenait pas, il me traînerait hors d'ici de la moins douce des manières, et il a... de folles exigences. Cette créature infecte... et ses acolytes... tu ne pourras pas négocier courtoisement avec lui. Si seulement Jon avait pu venir... mais la guerre occupe tous les hommes de Rubriant. Ce chevalier qui te suit, le fils de Jon, Danwell dit qu'il pourra l'intimider. J'ignore si cela sera suffisant. Vous devrez peut-être trouver des alliés ou recruter d'autres hommes d'armes pour tempérer ses prétentions. »

Alysanne ne broncha pas. C'était ce à quoi elle s'attendait, conformément à ce que lui avait dit son père. Elle était ici la voix des Florent, la preuve en chair et en os de la solidité de la proposition qui serait faite, mais cela ne garantissait nullement que le bâtard jouerait le jeu et accepterait l'offre, si raisonnable fût-elle. Il était dans son droit, et il pouvait en abuser sans se soucier d'honneur ou de compassion envers la veuve de son père. Rhea expliqua qu'il l'avait malmenée lors de leurs brèves entrevues au sujet de la maison, et qu'elle se terrait maintenant chez elle en attendant l'issue de l'affaire, faute de ressources pour s'offrir une protection digne de ce nom. La Maison Florent allait dorénavant subvenir à ses besoins, les Santagar ayant rompu avec feu son mari, mais pour l'heure elle vivait petitement et devait s'en sortir seule. Après un temps de réflexion, Alysanne brisa le silence : « Où puis-je le trouver ? J'aimerais connaître ses habitudes avant de me manifester. Choisir le moment, le lieu et les circonstances de notre rencontre. Il ne devra pas être en position de force lorsque je me présenterai devant lui. »

Rhea approuva du menton et posa sur l'épaule de sa nièce assise près d'elle une main encourageante. « Tu as la tête froide. C'est ce que disait Danwell. Je m'inquiétais de sa décision de t'envoyer ici, mais tu sembles assez prudente et lucide pour résoudre ce problème aussi bien que l'aurait fait Jon, avec l'aide de ton cousin. Et en faisant moins de vagues, sans doute. Jon a toujours détesté les Dorniens... » Elle soupira, puis sourit. « Je ne connais pas dans le détail les habitudes de Donal. Je sais juste qu'il fréquente une certaine taverne dont je t'indiquerai l'emplacement. Tu n'auras qu'à demander à Hugo d'enquêter là-bas pour en savoir plus. »

Alysanne secoua la tête en guise de dénégation. « Hugo peut essayer d'enquêter, mais son accent trahira son origine et il lui sera peut-être difficile d'obtenir de l'aide, d'autant qu'il n'a pas l'art et la manière de s'y prendre avec les gens... J'irai avec lui et si cela ne donne rien, nous irons solliciter les nobles résidant en ville. Je gage que cet homme a dû causer des ennuis à plus d'une personne à Lancehélion ; il se trouvera sans doute quelque Maison disposée à nous accorder de l'aide. J'ai rencontré des représentants de plusieurs familles dorniennes durant mon voyage. C'est une option qu'il ne faut pas négliger. »

Rhea parut surprise, puis elle haussa les épaules. « Si tu connais des nobles dorniens... j'envisageais moi-même de faire appel à certaines personnes en dernier recours. » Elle cita quelques noms qu'Alysanne jeta dans sa mémoire et lui expliqua tout ce qu'elle savait de Donal Sand et ses acolytes, ce qui se résumait en fait à peu de choses, parmi lesquelles le nom de la taverne précédemment mentionnée.

Après cette mise au point, le reste de la journée fut consacré à l'installation du trio dans la villa. Alysanne prévint sa tante qu'elle avait l'intention de rester quelque temps à Lancehélion, en attendant la fin de la guerre, en accord avec les désirs de son père et sa propre volonté de découvrir Dorne. Rhea s'en déclara ravie et lui fit visiter sa chambre à l'étage, dont la fenêtre donnait sur un balcon commun à tout l'étage, surplombant la cour intérieure et son jardin. C'était une demeure bien différente des châteaux du Bief, mais aussi agréable à vivre à sa façon.

Le lendemain, laissant Kerigan veiller sur Rhea qu'elle n'aimait pas savoir seule avec sa servante en ces circonstances, même si maison semblait bien protégée, elle se rendit avec Hugo à la taverne indiquée, habillée comme la veille d'une robe semi dornienne et du voile acheté au port. Tant qu'elle ne parlerait pas, elle pourrait passer pour une Dornienne rocheuse, mais dès qu'elle ouvrirait la bouche, son accent révèlerait ses origines...
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Homme d'Armes
Asafa Ferboys

Asafa Ferboys
Homme d'Armes

Général "Comment ? Non, en réalité, j'aime toutes les femmes. Même si ce soir, c'est toi que je vais aimer..."
♦ Missives : 261
♦ Missives Aventure : 114
♦ Arrivée à Westeros : 27/04/2012
♦ Célébrité : Haaz Sleiman
♦ Copyright : Maron martell
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♦ Age du Personnage : 25
♦ Mariage : Promis à Rahéna Qorgyle
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Message Une affaire de famille Empty Mar 2 Juil 2013 - 9:26

- Et tu penses que nous allons rester ici combien de temps, Asafa ? Je ne veux pas paraître paranoïaque, mais je vais l'être un peu malgré tout... On est en plein territoire ennemi ici ! Tu sais ce qu'est un nid de guêpes, n'est-ce pas ? Les seigneurs de Lancéhélion te détestent, et tous les larbins qui leur collent au derrière n'attendent qu'une seule chose, c'est de passer un couteau en travers de la gorge dans une de ces ruelles sordides...

Les paroles d'Hazim semblaient glisser sur le Ferboys aussi surement que l'eau sur les plumes d'un canard. Tranquillement, Asafa avançait dans les ruelles pour se rendre dans une échoppe, croisant la route de nombreux citoyens de Lancéhélion sans réellement y prêter attention. Pour toute réponse à son second et devenu avec le temps son ami, il haussa les épaules, ce qui ne manqua pas d'irriter ce dernier. Hazim leva les yeux au ciel devant l'insouciance de son supérieur et ne manqua pas de soupirer, avant de poursuivre, préférant finir de livrer ce qu'il avait sur le cœur plutôt que de le garder pour lui.

- Je sais bien que tu t'en moques, mais tu pourrais penser à moi. Si quelqu'un tente de te tuer, il s'en prendra surement à moi également. Et personnellement, j'aimerais bien retrouver les cuisses de ma femme et les fesses de ma maîtresse...

Cette dernière remarque tira un rire franc et bruyant au géant des Osseux. Alors que ce subit éclat fit se renfrogner le second de la garde de Ferboys, le Dornien au teint halé et à la barbe finement taillée passa sa main autour des épaules de son camarade, continuant de rire avec cette candeur enfantine qui semblait lui permettre de ne rien prendre au sérieux.

- Hazim, mon ami, je ne voudrais pas te priver du plaisir de mettre ton nez de fouine dans les parties charnelles de ces plantureuses créatures qui partagent ta couche...

Il repartit dans un éclat de rire, et le garde de la maison des Osseux secoua son épaule pour inciter son supérieur, dans une grimace, à relâcher son étreinte. Ce dernier ne se démonta pas et sembla, au contraire, se réjouir de la mauvaise humeur de son compagnon et ami.

- Allons, ne fais pas ta pucelle, vieille carne. Personne ne s'en prendra à moi. Beaucoup de gens veulent me voir mourir, mais les Martell refuseraient que l'on me fasse passer de vie à trépas dans leur cité. Tu imagines l'incident diplomatique si cela se produisait ? Donc ne t'en fais pas, tu ne risque rien vu que moi non plus. Et puis, ne sois pas si rabat-joie, nous sommes là pour nous amuser.

- Oui, et bien excuse moi de ne pas être serein alors que nous nous trouvons chez ce prince qui nous déteste et qui partage sa couche avec une catin étrangère.

- Il a pas totalement tord, tu sais...

- Comment ça ?

- Et bien... Malgré son âge, je partagerais bien moi aussi sa couche, à la princesse, si tu vois ce que je veux dire...

Asafa appuya sa dernière remarque d'un clin d’œil, ce qui soutira un sourire amusé à son ami qu'il tenta tant bien que mal de contenir, tentant de garder la face vis-à-vis de son camarade. Et il n'en fallut pas plus pour que le géant des Osseux éclate à nouveau de rire et appuie sa bonne humeur d'une franche accolade à Hazim. Marchant à ses côtés, il arriva enfin à cette taverne qu'il fréquentait depuis quelques jours à Lancéhélion. Leur séjour s'éternisait un peu, au goût d'Asafa. Sa promise passait beaucoup de temps avec son ami la princesse et lui avait pas mal de choses à faire, des affaires pour la maison Ferboys à régler. La plupart assez sordides, d'ailleurs, aussi s'il passait le plus claire de son temps en compagnie de son épouse à lui faire la cour ou bien à s'entraîner à l'art de la guerre, ses excursions en ville, échos de son ancienne vie aux côtés des marchands, se déroulaient sans la compagnie de sa douce, à qui il préférait dissimuler les plans de sa maison.

Et d'ailleurs, c'était pour cela qu'il se trouvait en ville à cette heure ci. Prétextant une sortie à la taverne avec quelques uns de ses hommes, arguant que l'alcool était trop doux au château et que la compagnie des ivrognes lui était plus douce que celle des Serpents de Dentelle de la cour, il avait organisé une réunion avec un des membres de la criminalité locale. Cet homme, un certain Micah Deux Fois, était une crapule de premier ordre, l'une des figures principales du crime à Lancéhélion, mais restait suffisamment discret pour passer entre les gouttes de la répression de la Maison Martell. Et puis, il savait graisser la patte des bonnes personnes pour se livrer à ses petites activités sans éveiller les soupçons. Mais surtout, ce Micah, surnommé "Deux Fois" à cause de son bégaiement, jouissait d'un soutien de poids en la personne des Ferboys. Ces derniers s'évertuaient à maintenir cette crapule en place à Lancéhélion, espérant sans doute que de contrôler la criminalité locale leur offrirait un avantage quelconque dans l'avenir, lorsque les Osseux s'opposeraient enfin aux Martell pour reprendre ce qui leur revenait de droit.

Ainsi, Asafa avait été contacté par Micah deux Fois qui sollicitait l'aide du géant des Osseux pour régler une affaire épineuse. En effet, un certain Donal Sand, le bâtard d'un membre défunt de la famille Santagar, causerait bien des tracas à la pègre locale et Micah aimerait discuter de cela avec le chacal de Ferboys. Vu qu'il avait été chargé de s'occuper des intérêts des Ferboys à Lancéhélion lors de son séjour dans la capitale Dornienne, le dornien salé décida d'accepter le rendez-vous et se dirigea donc vers cette taverne dans les quartiers non loin du port, avec son ami Hazim, ce qui expliquait certainement le tracas de ce dernier. Il ne savait que trop que la loyauté et le sens de l'honneur des bandits étaient négociables et allaient souvent au plus offrant. Et logiquement, il redoutait que Micah ai tendu un traquenard à Asafa et cherche à s'en débarrasser. Ainsi, le duo des Osseux parvint enfin à la taverne, bien nommé "Chez Mosek" du nom du tenancier, un bien gras personnage, débonnaire et sympathique et servant des vins provenant des lointaines cités d'Essos.

Ainsi donc, le duo de Ferboys pénétra dans la taverne, arborant un chech afin de se protéger de la relative fraîcheur (pour les Dorniens de souche, le temps se rafraichissait avec la fin de l'été et si le climat était en réalité encore torride pour des individus du Nord, les Fils de la Mère Rivière ressentait déjà les effets de la fraîcheur nouvelle) mais surtout afin de dissimuler quelque peu leurs identités au tout venant. L'auberge était bondée de monde, et pourtant l'ambiance était plutôt paisible à l'intérieur. En effet, les Dorniens étaient un peuple bruyant, jovial et vif, mais principalement à la fraîcheur de la tombée de la nuit. En journée, les villes semblaient tourner un peu au ralenti en journée, sous l'effet d'une chaleur de plomb bien souvent peu propice aux efforts intenses. A une table se trouvait un homme, petit mais trapu, arborant un barbe bien fournie et soignée couleur d'ébène. Ses cheveux étaient bouclés et mi-longs, noir comme le charbon, et son teint olivâtre trahissait son ascendance Salée. Micah "Deux Fois" était donc assis à une chaise, un verre de vin entre les mains, patientant et lorsqu'il vit arriver le duo, il se redressa, le visage fermé. L'homme était rude, froid et la dureté de ses traits trahissaient sans peine son caractère implacable de brigand. Toutefois, malgré ses airs de petite frappe teigneuse, "Deux Fois" était un homme intelligent, patient et subtil, et Asafa savait qu'il pouvait être un homme d'affaire honorable, ce qui facilitait bien souvent les transactions avec lui. Sans plus de cérémonie, il salua de la tête les Ferboys et les invita à s'assoir face à lui, démarrant immédiatement la conversation. Micah était réputé pour ne pas apprécier les ronds de jambes et les salamalecs, aussi il allait souvent droit au but. Le seul soucis est que, justement, il lui arrivait d'accrocher certains mots à cause de son bégaiement, mais vu le traitement qu'il avait réservé à ceux qui lui faisait remarquer, personne n'osait se moquer.

- Bonjour, messer. Hazim. B-bien, j'ai un problème avec un sale petit merdeux, il s'appelle Donal Sand, comme je te l'ai dit dans ma missive. Cette enflure me baise mon commerce. Il se t-tape mes pu-putes à l’œil, il engage certains de mes hommes et chaque fois que je veux m'en approcher ou l'un de mes fidèles, il brandit sa protection par la maison Martell. Soi disant que ses c-cousins seraient des grands amis du Prince, et résultat, la garde princière le su-surveille et m'empêche d'aller lui donner ma façon de penser. Et mes in-indics me révèlent que, en effet, il est bien de m-mèche avec des gradés de la garde...

Malgré le calme apparent dont il faisait preuve, il était évident que Micah bouillonnait littéralement intérieurement. La contrariété l'indisposait et plus particulièrement quand il ne pouvait régler un problème seul. Il savait que si ce Donal allait se plaindre aux autorités, son petit commerce en pâtirait. De même, sa mort ou sa disparition le rendrait immédiatement coupable aux yeux des autorités et cela était exclu pour lui qui souhaitait toujours rester dans l'ombre. Aussi, il était désormais coincé, obligé de subir les provocations d'un merdeux bien né, chose qui le mettait hors de lui. Asafa se servit un godet de vin et sourit au brigand.

- Allons, ne t'en fais pas. Je vais aller le voir, ton Donal. Et je le ferais quitter les lieux. Il va tellement chier dans son froc qu'il ne se pointera plus jamais à Lancéhélion. La maison Ferboys peut bien faire ça pour un ami, n'est ce pas ?

- Et que-que demandera tu en échange ?

- Oh, pas grand chose... Augmente tes... "Taxes" sur les marchands de vins rares d'Essos et aiguille les vers Ferboys, où la corruption est moindre, si tu vois ce que je veux dire...

Le géant des Osseux ponctua sur un sourire alors qu'il portait la coupe à ses lèvres. Micah ne semblait pas particulièrement ravi mais après une courte réflexion, il tendit sa main au Ferboys pour sceller l'accord.

- Très bien, Asafa. Marché conclu. Tu pourra le trouver dans mon bordel en direction des Jardins Aquatiques. Il se rend là-bas deux fois par semaine, toujours avec la même fille. Je dois y aller m-maintenant.

Sans plus de cérémonie, il secoua la main de son partenaire et s'éclipsa bien rapidement, laissant le géant des Osseux seul avec Hazim à la table. C'est alors que fit son entrée Alysanne Florent dans la taverne. Elle était vêtue à la dornienne, arborant un voile et une robe typique des nobles de la région, et elle aurait presque pu tromper les Dorniens si elle n'avait été aussi grande. En effet, même les Rocheuses, partageant la peau claire et la chevelure or des demoiselles du Bief, n'étaient si grande et élancée que la belle demoiselle et elle attirait forcément l'attention. D'une part parce que les Rocheuses étaient rares dans cette partie de Dorne et ensuite pour sa taille et sa beauté. Et il ne fallut d'ailleurs que très de temps au chacal de Ferboys pour remarquer la lady et encore moins pour la reconnaitre, elle et son cerbère. Un large sourire barra alors le visage du Salé qui se redressa, délaissant son ami Hazim.

- Tu peux rentrer Hazim, je viens de voir une vieille amie.

- Mais, et pour Donal ?

- Ne t'en fais pas, on s'en occupera plus tard. Allez, file.

Sans plus attendre, Asafa se dirigea vers la demoiselle. Elle se trouvait près du comptoir et ne semblait pas l'avoir remarquée. Aussi, il fit quelques pas discret pour se glisser à ses côtés. Une fois en place, il interpella la jeune femme, armé de son sempiternel sourire de charmeur, et plongea son regard brillant de coquin dans les prunelles de la belle.

- Je suis outré, Ma Dame. Moi qui croyais que vous me préviendriez de votre arrivée à Dorne que je puisse avoir le plaisir de vous servir de guide, j'ai le cœur brisé d'avoir été ainsi oublié par une divine créature telle que vous...

Son sourire se fit plus grand alors qu'il semblait s'amuser de la situation, faisant référence à leur dernière rencontre il y a fort longtemps déjà. Il entama une révérence, saisissant la main de la demoiselle pour y déposer un baiser protocolaire.

- Alysanne Florent, quel surprise de vous voir ainsi vêtu ici. Je remercie la Mère Rivière de vous avoir remise sur ma route, tant votre compagnie me fut agréable lors de notre dernière entrevue.
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Alysanne Florent

Alysanne Florent
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Message Une affaire de famille Empty Mer 3 Juil 2013 - 17:12

Sa condition d'étrangère ne passait pas inaperçue, mais après tout les étrangers n'étaient pas chose rarissime dans une ville portuaire de cette taille, et Alysanne n'arborait pas les couleurs du Bief ; tout en restant vigilante, elle ne s'inquiétait donc pas outre mesure de l'accueil qu'on pouvait lui réserver dans cet estaminet. Elle parlerait peu, ferait preuve de courtoisie, et de générosité si nécessaire, et avec un peu de chance, elle repartirait avec une information utile sans avoir ameuté tout Lancehélion. Il y avait du monde mais l'ambiance était plutôt somnolente que festive.

Si elle avait compté sur la discrétion, son projet était mal engagé puisqu'elle fut très vite identifiée publiquement. Le sort la poursuivait-il depuis Pont-l'Amer où la barge trop luxueuse des Tyrell avait tapé dans l’œil d'une bande de malandrins ? Cette fois pourtant, c'était un mal pour un bien, car celui dont elle avait malgré elle attiré l'attention était un noble dornien de sa connaissance, fort sympathique au demeurant, et qui pourrait peut-être lui apporter un quelconque secours. Elle gardait néanmoins un fond de réticence à dévoiler les raisons de sa présence à un Ferboys, Maison dont l'attachement opportuniste à la cause Feunoyr avait été récemment confirmé par leur présence autrement inexplicable à Murs-Blancs. On les avait laissés partir, faute de preuves tangibles d'une implication active dans le complot, mais cela ne les innocentait pas pour autant. Certes, Alysanne avait peine à imaginer Asafa, ce plaisantin charmeur et désinvolte, en train de prêter son concours à une entreprise qui mettrait le royaume à feu et à sang, mais elle ne pouvait prétendre le connaître assez pour affirmer raisonnablement le contraire. Qu'avait-elle donc à attendre de lui ? Elle le saurait très bientôt. Pour l'heure, un franc sourire s'épanouissait sur ses lèvres à entendre le baratin rôdé et bien tourné du Dornien. Une chose était sûre, il n'avait pas perdu sa langue depuis le tournoi de Murs-Blancs. Plus surprenante en revanche était la cicatrice lézardant son front mat.

"Asafa." dit-elle sans prononcer son nom de famille. Offrant ainsi une salutation polie, mais sans associer les noms de leurs deux Maisons devant témoins. Un signal, en somme, indiquant qu'elle préférait placer cette rencontre sous des auspices moins officiels. "Quel plaisir inattendu... J'ignorais que vous étiez présentement à Lancehélion, sans quoi, je vous aurais sollicité pour cette visite dûment promise des merveilles de Dorne. Je vois à votre front que vous avez subi quelques mésaventures depuis notre dernière rencontre, vous m'en voyez navrée. Vous devriez faire plus attention à vous, certaines demoiselles pourraient vous regretter si vous vous abandonniez prématurément aux bras de la Mère Rivière." Elle ponctua cette marque de sympathie d'un sourire amical. "Je suppose que vous êtes ici pour... affaires. C'est également mon cas. Il me semble vous avoir vaguement parlé de ma tante la dernière fois que nous nous sommes vus... il se trouve que je l'aide actuellement à résoudre un problème délicat. Peut-être pourriez-vous d'ailleurs m'être d'un précieux concours, si j'osais abuser de votre amabilité. Votre... connaissance de la ville pourrait m'aiguiller sur certaines curiosités locales auxquelles je m'intéresse de près. Que diriez-vous d'en parler autour d'un rafraîchissement ?" Elle indiqua du menton une alcôve tranquille dans laquelle aucun client n'était encore attablé. Ce serait toujours plus discret que de faire étalage au comptoir de ses intentions. Hugo, qui se tenait à côté d'elle, recula légèrement pour adresser un salut bref et peu protocolaire au Dornien, ce qui équivalait chez lui à une courtoisie cordiale. N'était-ce pas le monde à l'envers, un Bieffois rustre aux entournures et un supposé barbare Dornien faisant démonstration d'une politesse fleurie ? Mais Hugo restait un bâtard, et Asafa... un séducteur hardi, pour ce qu'elle en savait. Une certaine jeune fille du Conflans, servante de son état, semblait d'ailleurs garder un précieux souvenir de ses talents cachés en la matière. Elle contint un sourire amusé à cette pensée et se glissa dans l'alcôve avec ces deux phénomènes.

"Que voulez-vous boire ?" Elle envoya Hugo chercher les boissons demandées, pour sa part un simple gobelet d'eau - elle tenait à garder les idées claires. Une fois installée et Hugo revenu, elle se décida à entrer dans le vif du sujet. "Je suis ici au nom de ma famille pour racheter la villa où demeure ma tante, Rhea Santagar." dit-elle à voix basse. "Il se trouve qu'elle est veuve depuis peu et que la maison où elle vit appartient, du fait de transactions précédemment engagées par feu son époux, au fils bâtard de celui-ci. Or, Rhea n'a pas l'intention de retourner dans le Bief, voyez-vous. Il semble qu'elle se sente ici chez elle et qu'elle ait pris goût aux libertés dont les femmes bénéficient dans vos contrées... Je suis donc à la recherche du bâtard en question, pour lui faire une offre d'achat. Toutefois, s'agissant d'un individu peu recommandable, une approche circonspecte ainsi que des arguments... tranchants, pas seulement sonnants et trébuchants, soient nécessaires pour mener à bien les négociations."

Paré d'un air grave, elle marqua une pause de circonstance, tout en s'interrogeant sur la réaction d'Asafa. Il était inhabituel qu'une demoiselle noble du Bief assume la responsabilité d'une telle mission, mais elle ne comptait pas en dire plus si elle n'y était pas obligée : se justifier lui semblait le meilleur moyen d'attirer l'attention sur le côté insolite de ses actions. Faire comme si tout était normal susciterait probablement moins de vaines suspicions. Elle avait de toute façon l'habitude que les gens se posent des questions à son sujet, alors pourquoi s'en inquiéter ? Seuls son père et elle savaient quelle route son destin prenait à cet instant. Les autres, ne pourraient jamais que supputer et pérorer. Pas de quoi entacher sa réputation, surtout si elle prenait ses précautions.

"Il s'appelle Donal Sand, peut-être vous ou vos hommes avez entendu parler de lui. On m'a dit qu'il fréquentait cette taverne aussi suis-je venue ici me renseigner sur ses habitudes, avant de décider où et comment l'aborder. Je n'avais guère d'espoir de soutirer des réponses aux gens d'ici, mais je devais au moins essayer avant de solliciter l'aide d'autres Maisons nobles... c'est un bienheureux hasard qui vous a mis sur ma route, dirait-on." Elle sourit, et peut-être nota-t-il qu'elle n'évoquait pas la main des Sept mais une simple coïncidence. Encore une chose inhabituelle pour une Bieffoise, mais celle-ci était après tout aussi la fille d'une femme de l'Ouest...
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Message Une affaire de famille Empty Ven 5 Juil 2013 - 10:36

Le Ferboys se mit presque à rire lorsque la jeune femme le reconnut et lui offrit également un sourire en réponse, ponctuant sa phrase d'un trait d'esprit amusant concernant sa cicatrice et le funeste destin que cela peut entraîner. De plus, il semblait même particulièrement apprécier de recevoir des mots fort sympathique de la part de cette belle noble du Bief. Bref, le jovial personnage de Ferboys restait fidèle à l'image que ce dernier avait laissé lors du tournoi de Murs-Blanc, à savoir drôle, candide et d'une humeur toujours égale. Peut-être s'agissait-il là d'une façade pour le Dornien, toujours était-il qu'il faisait preuve de gentillesse, de bienveillance à l'encontre de la demoiselle et que ces yeux brillaient de cette lueur enfantine qui le rendait bien souvent insupportable pour certains (bien souvent la gente masculine) et terriblement attachant pour d'autres (régulièrement la gente féminine, d'ailleurs). Aussi, il répondit d'un ton enjoué, affichant toutes ses dents pour l'occasion dans un rire à peine contenu.

- Ma dame, vous me flattez de m'accordez une telle popularité ! Si mon teint n'était si mate, j'en aurais rougi, à n'en pas douter !

Un éclat de rire franc vient ponctué sa phrase, avant qu'il ne poursuive, les yeux brillants de malice.

- Cette petite égratignure, là ? Non, n'ayez crainte. On m'a dit que les femmes aimaient les hommes avec des cicatrices, je me l'a suis infligé moi-même à table pour gagner le cœur d'une demoiselle.

Appuyant sa phrase d'un sourire malicieux et d'un regard convenu, il continua sur le même ton jovial, observant au passage Hugo qui lui adressait un salut de la tête, un salut rendu par le gai personnage.

- En tout cas, maintenant que vous êtes ici et moi également, vous ne sauriez refuser mon offre, n'est-ce pas ? A vrai dire, il s'agirait plutôt d'une faveur que vous m'accorderiez, tant votre compagnie m'est agréable... Et l'idée de pouvoir pavaner devant mes compatriotes aux côtés d'une telle beauté Bieffoise serait un véritable plaisir...

Son sourire charmeur ne quitta pas ses lippes, et il ne put s'empêcher d'ajouter une révérence parfaitement futile et d'une théâtralité ridicule dans l'espoir de soutirer quelques risettes à la jeune femme. Puis, il sembla reprendre un peu de contenance alors que la lady de Rubriant lui rappela la présence de sa tante à Lancéhélion, ainsi que sur les raisons de sa présence ici. Ce faisant, elle le conduisit vers un alcôve en retrait, offrant une discrétion vraisemblablement salutaire pour la suite des confidences dans lesquelles elle souhaitait mettre visiblement le géant des Osseux. Tout en s'installant, il répondit donc aux interrogations de la jolie blonde.

- La raison de ma présence ici est liée à cette procession que nous avons mené, il y a quelques semaines déjà. Elle rassemblait divers nobles Dorniens, des principales maisons, les Qorgyle, les Forrest, les Uller, les Dayne notamment. Et ainsi, nous avons voyagé à travers le désert pour mener nos prisonniers et quelques présents jusqu'au Prince Maron, afin de lui prouver la dévotion de son peuple mais aussi de lui faire remonter notre manque d'engouement à l'attachement des nôtres aux Trône de Fer...

Le géant des Osseux livrait des informations visiblement capitales, quoi que probablement peu secrète, à une étrangère avec une légèreté et une innocence presque irréelle. Il semblait à vrai dire parler de son dernier repas ou d'une simple chasse à cour, conservant son air jovial habituel, restant affable et avenant alors que les sujets abordés étaient plutôt grave.

- Et également de la volonté des Uller de mener une croisade dans le Bief, parce qu'ils vous considèrent comme de gras pourceaux fainéants et comme notre ennemi naturel. De plus, nous avons fait savoir que bien peu d'entre nous se sentait concerné par cette bataille menée contre les Îles de Fer. Et depuis, je suis ici avec ma promise, lady Rahéna Qorgyle, qui profite de la compagnie de ses nombreux amis et en attendant de rentrer au Grès, je m'occupe de quelques petites affaires pour ma famille. De ce fait, je saurais être un guide tout désigné pour vous faire jouir des plaisirs de notre belle contrée, ma dame. Je prendrais un peu de vin de Quarth. Ce tavernier se fait livrer en vin d'Essos, c'est toujours intéressant de le goûter, je vous le conseille. Sinon, laissez vous tenter par le rouge Dornien. Il est très sucré et fortement alcoolisé, mais il est délicieux.

Le Ferboys était passé du coq à l'âne comme si de rien était, ayant invité la jeune femme à s'assoir en respectant l'étiquette et la galanterie des rencontres entre personnes issues de nobles naissances. Il était intéressant de voir comment il ne semblait même pas réaliser les implications et la gravité politique des informations qu'il pouvait délivré. A vrai dire, cela lui semblait égal, pour être plus précis. Lorsque sa coupe de vin arriva, il trinqua avec la jeune femme et l'écouta lui présenter son cas. Et lorsque le nom de Donal Sand vint sur le tapis, elle ne put s'empêcher de remarquer qu'un léger sourire narquois était passé furtivement aux commissures des lèvres du Dornien Salé. Tout le long de son discours, la lady put constater que, si le Dornien semblait l'écouter avec une certaine attention, il conservait cette attitude légère et presque amusée, candide à vrai dire. Le géant des Osseux conservait son sourire charmeur et garder ses prunelles couleur de jais plongées dans celles de la jeune femme. Finalement, après avoir reprit une gorgée de vin, il s'enfonça dans son siège, croisant les bras sur son torse, avant de répondre sur un ton badin.

- Non seulement la Mère Rivière a eu la bonté de faire que nos routes se recroisent, mais qui plus est elle ne l'a pas fait pour mon unique plaisir de vous revoir. Sachez que, justement, je connais ce Donal Sand. C'est, véritablement, une petite raclure. Un individu malsain, mauvais, menteur et manipulateur. Il se livre à diverses extorsions, comme un petit malfrat. Mais, une chance pour vous, il est également un obsédé sexuel, et ses habitudes pourraient le desservir.

Asafa se mit à sourire, mais cette fois, il s'agissait du sourire malicieux d'un gamin qui se prépare à faire un bêtise sans importance.

- Attention, je ne le connais pas personnellement, simplement, il a sa petite réputation, et vu qu'il est il me semble vaniteux comme un Dent de Freux, il ne fait rien sans que cela ne se sache. Et je peux vous mener à lui, tout de suite. Par contre... Comment dire ça sans que vous n'ayez une mauvaise image de moi, ce qui me briserait le cœur...

Il marque une pause, semblant au bord de l'hilarité.

- Bien, il fréquente un bordel, non loin d'ici. Vraisemblablement, il doit y être en ce moment, il y a ces petites habitudes et je pense qu'il y est en ce moment même. Je peux vous y mener, mais je crains que votre ami là ne puisse venir. Je veux dire, les bordels, ici, sont parfois fréquentée par des nobles qui viennent y consommer quelques amours interdits dans le secret. Il n'est pas nécessaire d'y... Hum... Consommer une jeune femme à l'intérieur, ou un jeune homme. On peut y venir accompagner. Le fait d'avoir des amants ou des maîtresses est bien mieux accepté chez nous, et cela pourrait vous fournir une couverture pour approcher Donal. Nous nous y rendons tous les deux, prétextant que cette magnifique lady du Bief recherche une union charnelle et secrète avec un local, et nous nous dirigeons jusqu'à la chambre qu'occupe ce bâtard pour ensuite discuter avec lui. C'est pour cela que je doute que votre ami ici présent puisse se joindre à nous.

Il se recule sur son siège.

- Toutefois, si ce plan ne vous convient pas, je serais malgré tout ravi de vous aider du mieux que je le peux. Alors, belle Alysanne Florent des lointaines et vertes plaines de Rubriant, qu'en dites vous ?
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Message Une affaire de famille Empty Ven 12 Juil 2013 - 17:07

Asafa n'avait décidément pas changé. Sa sortie au sujet de sa cicatrice "auto infligée" à des fins de séduction avait provoqué un éclat de rire léger chez la Bieffoise, qui se trouvait apprécier tout autant sa compagnie que lors de leur première rencontre. Il aborda néanmoins ensuite un sujet autrement plus sérieux qui suscita chez la blonde demoiselle un vif regain d'attention. Ainsi, des nobles dorniens venaient de réaffirmer leur identité et leur réticence vis-à-vis du rattachement aux Sept Couronnes, au terme d'une procession symbolique... Si elle n'avait été d'un naturel retenu, parfait par une éducation exigeante, Alysanne aurait écarquillé des yeux ronds comme des soucoupes : avec quelle insouciance, quelle désinvolture Asafa laissait-il choir ces informations précieuses dans son escarcelle !

Son esprit exercé par d'innombrables lectures gravait chaque nom, chaque fait dans sa mémoire. Les fiançailles d'Asafa avec une Qorgyle étaient un premier point à creuser : les partisans Feunoyr n'avaient-ils pas coutume de s'allier entre eux ? Elle ne savait rien des Qorgyle mais se promit d'en apprendre davantage sur leur Maison et ses allégeances à la première occasion. Les Uller pour leur part se révélaient être une épine dans les relations entre la péninsule et le Bief. Une croisade, avait-il dit ? Elle plissa les lèvres de dégoût. Quand donc ces gens comprendraient-ils que leur indépendance appartenait au passé, et qu'il était temps de se tourner vers l'avenir ? Un avenir où les rêves communs des peuples pourraient effacer leurs différends et les unir dans l'édification d'une civilisation plus prospère et plus brillante que toutes celles qui l'avaient précédée ? Il n'y avait pas à s'étonner, avec un tel état d'esprit, qui faisait écho à celui de bien d'autres nobles des Sept Couronnes, que les habitants des Cités Libres regardent les Westerosiens comme des barbares tout juste bons à croupir dans leur fange. Elle en avait presque la nausée. Pour autant, elle n'avait pas peur des Uller. Ils avaient eu tout le loisir de frapper alors que les vertes contrées étaient affaiblies par des épreuves successives et que ses seigneurs s'en allaient à la guerre, pourtant ils ne s'y étaient pas risqués ; il était donc peu probable qu'ils le fassent à l'avenir. Leur rassemblement n'avait pas attiré à eux toutes les Maisons de Dorne et cela ne suffirait certainement pas à convaincre Maron Martell de les laisser piller ses voisins et alliés... le prince de Dorne n'était-il pas l'époux d'une Targaryenne et un membre du Conseil Restreint, garant de la paix à double titre ? Alysanne se fit la réflexion au passage qu'il serait intéressant de prendre la mesure de cet homme si par miracle l'occasion lui en était offerte.

Dans tous les cas, c'était exactement le genre d'informations qui intéresserait Lord Leo Tyrell, le genre d'informations qu'elle avait mission de recueillir pour lui et qu'elle avait craint de mettre des lunes à glaner. Le destin lui souriait-il ? Elle ne fut pas loin de penser à une intervention des Sept, toute sceptique qu'elle fût, lorsqu'Asafa en vint à mentionner Donal Sand. Ainsi donc il avait maille à partir lui aussi avec ce damné bâtard. Et savait où le trouver. C'était presque trop beau. Elle ne reniflait aucun piège, mais qui était-elle, damoiselle d'une Maison mineure, esquissant ses premiers pas dans le jeu des trônes, pour se penser capable de déceler les ruses et les intentions inavouables de ses pairs ? Mieux valait prudence garder tout au long de cette affaire. Et la proposition du Ferboys, de ce point de vue, attisait sa vigilance. Surprendre Donal Sand en posture vulnérable était exactement ce dont elle avait besoin, mais remettre sa sécurité, la réussite de sa mission et sa réputation entre les mains d'un presque inconnu aux allégeances douteuses, si charmant soit-il, n'entrait pas dans ses plans.

"C'est une proposition intéressante, mais vous me demandez de mettre beaucoup en jeu. Permettez-moi de suggérer quelques modifications à cette stratégie d'approche. Premièrement, je retournerai chez ma tante afin de me changer puis de vous rejoindre aux abords de cette maison de plaisirs dont vous m'indiquerez la position. Il est encore tôt, cela nous laisse tout le temps de nous préparer convenablement. En aucun cas mon nom ne saurait être associé à la petite ruse que vous évoquez et qui serait propre à le souiller. Les mœurs de Dorne ne sont pas celles du Bief et je dois protéger la réputation de ma famille. Mon apparence elle-même est déjà un indice trop criant de mon identité pour un observateur éventuel qui n'aurait que peu de données à recouper pour en arriver à la conclusion que je suis une Florent. Nulle lady du Bief ne vous accompagnera donc ce soir, seulement une dame inconnue, silencieuse et masquée, du moins tant que nous évoluerons en public. Je porterai une tenue moins reconnaissable et un voile dissimulant totalement mon visage. Je suppose que la discrétion est chose habituelle pour bon nombre de clients de ces... établissements ? Cela ne devrait donc surprendre personne, tout au plus susciter une curiosité vite étouffée pour la bonne marche du commerce."

Elle ne savait trop que penser de ces pratiques. Elle connaissait la culture dornienne par ses lectures, mais se retrouver à jouer les maîtresses enfiévrées dans un lieu réservé aux ébats tarifés ou adultérins n'en restait pas moins dérangeant pour une femme de son éducation. "Qu'il soit entendu que je ne me dévoilerai à nul autre que Donal Sand, afin de l'assurer de ma légitimité à négocier au nom de ma Maison. Nous devrons nous assurer de sa coopération mais aussi de sa discrétion concernant ma personne et les modalités de nos échanges. Associer le bâton et la carotte me semble judicieux en l'occurrence. Une promesse a plus de saveur présentée au revers d'une menace."  D'où ce genre de réflexion lui venait-il ? Elle sentait intuitivement qu'il fallait procéder ainsi, mais comment être certaine que c'était la bonne marche à suivre ? Était-ce l'influence de son père dont elle avait suivi de son mieux les actions, qui lui dictait inconsciemment comment procéder ? Celle de Lorinzo et ses anecdotes de négociant rompu aux tractations les plus épineuses ? Elle n'avait pas vraiment le temps d'approfondir la question, aussi passa-t-elle au chapitre suivant de ses conditions. "Quant à laisser Hugo en arrière, c'est une option que je préfère écarter. Nous ignorons si notre proie n'aura pas quelques congénères à proximité et les compétences martiales d'Hugo pourrait nous être indispensables. Sans parler du fait que j'ai une totale confiance en lui. Vous m'êtes fort sympathique mais une récente affinité n'a pas la consistance rassurante d'un lien de parenté doublé d'une amitié de longue date et d'une loyauté maintes fois démontrée"  nota-t-elle avec amusement. "Qu'en penses-tu, Hugo ? Tu pourrais te présenter là-bas comme un client et louer les services d'une professionnelle, l'interroger pour connaître la chambre où se trouvera Donal, quitte à la soudoyer pour cela, puis nous rejoindre et nous guider vers lui après t'être assuré qu'elle ne donnerait pas l'alerte."

Hugo secoua la tête. "Je ne suis pas sûr que tu apprécierais ma manière de garantir son silence. L'or délie les langues plus aisément qu'il ne les lie. Et l'éventail de mes techniques de persuasion est limité. Les recours dont je dispose ne conviennent probablement pas à une innocente donzelle, fût-elle Dornienne, catin et plus féroce qu'un chien enragé. Ne serait-ce que pour protéger notre réputation."

Il n'avait pas tort. Elle avait réfléchi tandis qu'il parlait, et sa réponse vint promptement. "En effet. Il serait impensable que je te demande de la molester. Tu ne le ferais pas, de toute façon. Tu es plus chevalier que tu n'en as l'air. Mais tu n'auras pas à le faire. Arrange-toi simplement pour lui faire respirer quelque chose que je préparerai. Il ne lui arrivera rien de mal, mais elle s'assoupira. Du moins, je l'espère."  Elle n'avait jamais utilisé cette recette d'herboriste elle-même, mais elle avait vu Mestre Josua l'employer sur son frère un jour où celui-ci devait subir une intervention médicale particulièrement douloureuse. Par ses propres acquis en la matière, elle connaissait les ingrédients et leur dosage approximatif. Une petite éponge imprégnée d'un certain mélange... mais avait-elle tout ce qu'il lui fallait ? Rhea peut-être y suppléerait. Alysanne avait remarqué dans le jardin de sa tante de nombreuses plantes à usage médicinal. Il semblait que faute de mestre, Rhea Santagar ait appris des choses des Dorniennes avec lesquelles elle s'était liée, des choses utiles pour soigner divers maux. Dans le pire des cas, sa servante pourrait courir chercher le nécessaire chez un herboriste. On trouverait forcément les ingrédients requis, qui n'avaient rien de rarissime, dans une ville de cette taille. "Sinon, eh bien, il nous faudra compter sur sa bonne volonté.

"Si tu peux faire cela..." Hugo opina du menton. Peu disert comme toujours. Et sûrement moins surpris que ne pourrait l'être Asafa par les talents cachés de sa cousine. "Ces dispositions vous conviennent-elles ? Voyez-vous une faille dans cette approche ?" demanda Alysanne à son nouvel allié dornien. "Sinon, ne perdons pas de temps et convenons du lieu et du moment du rendez-vous." Elle n'était pas très à l'aise à l'idée de passer à l'action ; la théorie lui seyait mieux. Mais il fallait en passer par là pour obtenir le résultat escompté. Elle n'avait pas une lune et des ressources illimitées à sa disposition. Le projet d'Asafa semblait réaliste et astucieux ; elle allait miser là-dessus en se fiant à l'expérience probable de son vis-à-vis en matière de tractations avec des malandrins... il semblait maîtriser le sujet, et cela donnait fort à penser à la jeune femme sur les mœurs et manœuvres des Ferboys. Tout cela lui faisait un peu peur, mais elle était au pied du mur et reculer n'aurait à présent aucun sens.
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Message Une affaire de famille Empty Mer 17 Juil 2013 - 8:44

Asafa sembla ravi de tirer quelques éclats de rire à la belle lady des terres du Bief. Il porta sa coupe à ses lèvres pour en prendre une nouvelle gorgée. Toujours aussi jovial, il écouta la jeune femme et son chevalier de cousin présenter leur approche et leur plan, avec un sourire s'élargissant au fur et à mesure que la discussion se poursuivait. Une ou deux fois, il sembla même se retenir de rire, accentuant l'impression que ce grand Dornien aux yeux malicieux n'était qu'un grand garnement taquin et insouciant, ne prenant rien au sérieux. Quand ils eurent terminés de converser et que la belle Lady de Rubriant s'adressa à nouveau à lui, il ne répondit pas derechef, se servant une nouvelle coupe de vin, un sourire de fripon vissé aux commissures des lèvres. Finalement, il répondit avec un ton léger et une candeur certaine à Alysanne Florent, plongeant son regard de jais dans celui acier de la jeune noble des vertes plaines du Bief.

- Si je vois des failles dans votre plan ? Tout est relatif et dépend de la manière dont vous voulez l'approcher. Votre anonymat est certes un atout et offre le confort certain de voir sa réputation rester immaculée, mais d'un autre côté, il est également votre meilleur bouclier, ma dame. Comprenez bien, Dorne est une contrée aux mœurs... Particulières. Et avoir le sang noble a pour principal intérêt d'éviter de connaître une lame en travers de la gorge. Au pire, on peut se retrouver enlevée pour quelques rançons, mais en général, ici, on ne tue pas les nobles, parce que nos familles de haut lignage sont très chatouilleuses sur l'honneur. Et les brigands de bas-étage le savent : nos nobles forniquent entre eux, se payent moult amants et maîtresses, boivent plus que de raisons et ripaillent, mais ils détestent que l'on puisse salir leur nom. Enlever ou tuer un autre noble sur son territoire revient à avouer que l'on est faible et sans honneur, et les réponses de ces derniers se font toujours dans le sang et la brutalité ! Prenez l'exemple des Uller, nous avons été attaqué sur leurs terres par des brigands lors de la procession des sables. Ce qu'ils ont infligés par la suite aux prisonniers devraient faire réfléchir les prochains malandrins, croyez moi. Aussi, même si cela risque d'entacher votre réputation, ma dame, bien que je gage que les tenanciers de cet établissement sauront garder le silence, je ne saurais vous conseiller de ne pas dissimuler votre identité totalement, ne serait-ce qu'à la maquerelle qui tient le lieu où nous nous rendrons. Cela garantira votre sécurité. Après, faites selon votre cœur, je ne voudrais pas vous causer quelques inconforts...

Après un sourire franc mais empli d'une malice enfantine, il porta la coupe de vin à ses lèvres. Asafa était un bien singulier personnage, à vrai dire, car lui et la lady de Rubriant discutaient d'un sujet on ne peut plus sérieux, qui mettrait leurs vies en danger et leur réputation (enfin, surtout celle de Alysanne, à vrai dire) sur la brèche, et il restait calme, détendu et détaché. Non pas qu'il semblait avoir l'habitude de ce genre de chose, car s'il jouissait d'une expérience certaine et de valeur, il n'était pour autant pas coutumier de la chose. Non, à la vérité, il semblait plus prendre cela comme un jeu, un passe-temps distrayant, ce qui pouvait questionner la lady sur le bien-fondé de le lier à son plan. Il reprit sur le même ton, se montrant toujours aussi affable et sympathique, montrant le pichet de vin à Hugo pour l'inviter à trinquer avec lui, puis à Alysanne dans l'espoir qu'elle changerait d'avis sur la question.

- Quant à ce que vous comptez faire faire à votre cousin Hugo... Je trouve cela un peu risqué. Pour lui comme pour nous. Comprenez bien, je ne doute pas que ce chevalier soit un brave soldat, une fine lame et allié fidèle. Simplement, cette maison ne se prête guère à la surveillance et à la méfiance. En effet, s'il a le malheur de faire renifler quoi que ce soit à l'une des filles de l’hôtel, ou s'il ne la consomme pas, les tenanciers, qui s'assurent du service d'ordre et que personne ne viennent armé dans leur demeure, vont être tout d'abord suspicieux, puis à juste titre irrité. Qui plus si vous voulez entretenir votre anonymat. Causer du tord à l'une de ses filles et vous verrez débarquer une armée de cerbères qui vous auront occis sans autre forme de procès. Et personne n'en saura jamais rien, vu que vous n'aurez pas gardé votre nom. Et surtout, histoire de compliquer la tâche, les pièces furent insonorisées de manière à ce que quelques nobles aux mœurs... Disons particulières puissent faire leurs affaires dans la tranquillité. Sauf si Hugo reste en permanence avec nous, ce que je ne pense pas être nécessaire vu le petit gabarit du bâtard, il aura bien du mal à nous retrouver.

Il prit une nouvelle gorgée, offrant à nouveau son sourire charmeur à la lady. Il irradiait de confiance, le faisant presque passer pour un individu suffisant si tout ceci n'était pas teinté de sa sempiternelle candeur et de son attitude de grand gamin.

- Si vous voulez mon avis, les précautions que vous prenez sont trop grandes, et impliquent beaucoup trop de risques pour vous. Et pour moi, mais je sais gérer ce genre de choses, donc cela devrait aller. Si vous voulez mon avis, Hugo devrait plutôt rester en bas pour surveiller que nul personnage... Périphérique n'interfère. Si un lord, un groupe de bandit ou quoi que ce soit éveille ses soupçons, là il pourra intervenir et nous laisser le temps de filer.

Il plongea une nouvelle fois ses prunelles dans celles de la jeune femme. L'homme avait un côté séducteur, c'était évident, et sa bonhommie naturelle le rendait charmant et d'agréable compagnie. Il parlait avec assurance et passion, se montrant aimable et drôle en toute circonstance et, plus important sans doute, il semblait d'une honnêteté semblable à celle des enfants. Certes, il jouissait d'une réputation sulfureuse, mais il semblait l'accepter et ne pas s'en cacher, ce qui, en un sens, le rendait peut-être plus authentique et plus simple à appréhender pour quiconque se rendrait compte qu'il ne cherchait à duper quiconque sur son compte.

- Donal Sand est un moins que rien, et je gage de m'occuper de lui seul. J'ai dompté des gens bien plus dangereux qu'un petit fils de catin se trouvant subitement catapulté fils à papa. De plus, il sera désarmé et donc à ma merci, car vos... Splendides atouts offrent certainement de quoi dissimuler quelques lames qui nous permettront de prendre un avantage tactique certains. Et puis, il sera seul, avec pour seul compagnie une prostituée. Au final, belle Alysanne des verdoyantes et lointaines plaines de Rubriant, je me plierais avec plaisir à vos désirs, soyez en assurez. Je vous laisse décider de la meilleure tactique à aborder, et je serais votre obligé, comme je vous l'ai promis. Et demain, quoi qu'il arrive, je vous conduirais à cette fripouille pour que vous en disposiez de la manière qu'il vous sierra, Jolie Bieffoise. Après tout, il faut savoir vivre dangereusement, n'est ce pas ? Si notre vie se résumait à ces repas de nobles où tout n'est que faux-semblants et sourires de façade, que cela serait ennuyeux...

Conclut-il dans un sourire alors qu'il se saisissait de la main de la jeune femme pour la gratifier d'un baisé protocolaire. Tout en se redressant, il gratifia la jeune femme d'un clin d’œil charmeur, ajoutant à son air de charmeur celui d'une gentille petite crapule. Désormais, il n'attendait plus que la réponse de la belle blonde, afin de savoir ses conditions. Après tout, il ne se positionnait que comme un soutien et une aide providentielle, aussi semblait-il prêt à suivre les directives que lui imposerait la Lady du Bief.
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Message Une affaire de famille Empty Sam 24 Aoû 2013 - 15:09

Alysanne avait écouté avec attention les remarques du Dornien. Il était clair à l'entendre qu'il n'était pas étranger aux réglements de compte discrets et autres manoeuvres douteuses auxquelles toute Maison noble finit un jour ou l'autre par recourir afin d'éliminer certains désagréments avant que ceux-ci n'empirent. Comme elle, il était un membre mineur d'une famille prospère et à ce titre il semblait tout indiqué pour jouer le rôle d'une main dans l'ombre. Elle sentait qu'elle avait bien des choses à apprendre de lui. Comme cela avait été le cas avec Kerigan et Lorinzo, l'expérience d'Asafa Ferboys serait pour la fille de Lord Florent aussi utile que riche d'enseignement sur les réalités de ce monde, dont elle avait trop longtemps été préservée. Mieux encore, son nouvel ami divulguait volontiers des informations qu'elle pourrait exploiter d'une manière ou d'une autre... si ce n'est à son propre profit, peut-être en les monnayant ? Elle ne ferait point payer Lord Tyrell dont la faveur et les nobles desseins justifiaient déjà son soutien, mais qui sait si d'autres personnes influentes ne seraient pas intéressées par l'échange de telles informations contre un service ou un cadeau quelconque ? Ou même... contre d'autres informations encore ? Son imagination se perdait dans les chemins embrumés de l'avenir. Trop de possibilités ! Elle devait rester concentrée sur la discussion présente.

"Vous semblez maîtriser votre sujet et je suivrai vos conseils avisés... à une nuance près. Je puis révéler mon statut noble sans afficher mon identité. Un voile, donc. Sur une robe et des bijoux juste assez précieux pour dénoter l'opulence. L'oeil exercé du tenancier ne devrait d'ailleurs point confondre les manières et le port d'une lady avec ceux d'une roturière. J'ignore comment nous trouverons la chambre de Sand mais j'imagine que vous avez votre idée à ce sujet ; je me fie à votre jugement en pareille situation. Après tout, je ne suis qu'une demoiselle novice en cette sorte d'affaires." Elle leva un sourcil amusé. "Quel dommage pour Hugo, je suis sûre qu'il aurait préféré mettre davantage en avant ses diverses aptitudes." A quoi Hugo fit écho par un grognement blasé. "C'est bon, je couvrirai vos arrières en contant fleurette aux danseuses"  dit-il d'une voix traînante. "Avec un peu de chance, je trouverai une veuve ou une orpheline à sauver en chemin. La liste de mes exploits chevaleresques ne va pas en s'allongeant ces derniers temps... si je ne peux même pas user de la force pour protéger cette pauvre Rhea, que me reste-t-il ?"

Alysanne rit, parce qu'elle était attachée à ce mélange de loyauté indéfectible et d'apparente acrimonie qui caractérisait si souvent son cousin. Elle lui ébouriffa les cheveux comme à un petit frère et convint avec Asafa du moment et du lieu de leur rendez-vous. Le stratagème envisagé était pour le moins culotté, elle ne voyait pas d'autre mot pour le qualifier, et certainement inconvenant pour une Bieffoise, mais elle était sûre que sa mère ouestrienne aurait approuvé et que sa soeur Tierle aurait applaudi des deux mains, elle qui lui reprochait toujours son excès de circonspection et sa propension à réfléchir sans jamais passer à l'action. Quant à son père... il préfèrerait n'en rien savoir et apprécier le résultat sans poser de question, si la réussite était au rendez-vous.

De retour à la villa Santagar, elle fut convoquée dans le jardin par sa tante qui tourna vers elle un visage radieux en embrassant une étoile à sept branches. "La Mère soit louée ! Alysanne... la guerre est finie !" Le coeur de la jeune femme fit un bond dans sa poitrine. Etait-ce possible ? Enfin ? "J'ai reçu des nouvelles par une connaissance en affaire avec Villevieille. Pyk est tombée, dit-on, sous les assauts des troupes du roi ! Je n'en sais pas plus mais nous ne tarderons sans doute pas à recevoir des nouvelles de Rubriant. D'ici une lune, je pense. Doux Sept, j'espère que les nôtres sont rentrés sains et saufs. Jon devait mener nos forces au front, je crois ? Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé... je ne peux pas dire qu'il ait jamais été très proche de mon coeur, mais il reste mon frère et un appui précieux pour ton père."

Alysanne prit délicatement sa tante dans ses bras, partageant son émotion avec retenue, puis s'écarta en lui tenant les mains un instant avec un sourire joyeux. "Oncle Jon est trop coriace et pragmatique pour trouver sa fin dans une charge héroïque contre les Fer-nés. Il aura certainement perdu des hommes mais je doute qu'il ait été défait dans la bataille... nous le saurons bientôt." Des hommes de Rubriant avaient sûrement péri dans cette campagne, et cela l'attristait au fond d'elle, mais elle savait que les guerres ne se gagnent pas sans pertes, et le bonheur de savoir ce conflit terminé éclipsait ses regrets. "Le Bief va pouvoir panser ses blessures et se relever pour affronter l'hiver." dit-elle avec conviction. Derrière elle, Hugo hocha la tête. Il n'était pas particulièrement inquiet pour son père dont il n'avait jamais été proche, tant parce que sa condition de bâtard le lui interdisait que parce qu'ils étaient tous deux de caractère difficile et peu porté à la sensiblerie.

L'annonce de la victoire sonnait aussi comme un message après les événements de Murs-Blancs. Brynden Rivers renforçait sa position et se défaisait des épines plantées dans son pied une à une, tout en montrant son souci de protéger l'ensemble des Sept Couronnes au-delà de Port-Réal et sa propre personne. Le Conseil Restreint redorait son blason par ces succès vite et bien emportés. Elle pensa à Jace Redwyne et à Clarence Hightower, qui avaient sans doute contribué à la défaite des Seiches par leurs conseils et plans avisés. Elle en fut heureuse pour eux, au-delà de la pensée plus prosaïque que de telles relations lui seraient certainement profitables.

Le temps passa, et la nouvelle fut dignement célébrée à la villa, mais leur affaire ne fut pas oubliée. Et c'est ainsi qu'une lady mystérieuse, aux atours empruntés à Rhea Santagar, se présenta un soir devant un établissement de plaisir en compagnie d'un Dornien rieur et d'un garde du corps silencieux...
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Asafa Ferboys

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Message Une affaire de famille Empty Jeu 5 Sep 2013 - 9:37

Alysanne allait donc suivre le plan proposé par le chacal de Ferboys, tout en y ajoutant quelques notes personnelles. Ainsi, ils se présenteraient en tant qu'amant dans la maison close et Hugo serait le soutien apportant son secours et sa lame au cas où cela serait nécessaire. Le géant des Osseux offrit son plus beau sourire pour saluer l'initiative, et se mit à rire de concert avec la belle demoiselle lorsque le chevalier les gratifia d'un trait d'esprit que n'aurait pas renier le Dornien Salé. Il leva à nouveau son verre comme pour sceller l'accord avec la lady du Bief. Toujours hilare, il acquiesça aux propos d'Alysanne et la salua de la tête.

- Qu'il en soit ainsi, ma lady. Nous ferons selon votre volonté. Car si mes conseils sont avisés, votre esprit est vif et, à n'en pas douter, acéré pour éviter toute déconvenue. Vous serez, à n'en pas douter, un adversaire redoutable pour vos ennemis sur le mortel échiquier des jeux politiques. J'espère que vous me garderez à votre côté, je n'oserais avoir une ennemie de votre envergure.

Il porta la coupe à ses lèvres et, sans se départir de son sourire, salua la lady qui prenait congé alors que le plan avait été décidé par le duo. Le rendez-vous avait été convenu et il ne lui restait qu'un détail à régler. Un onéreux détail, certes, mais qui pourrait profiter largement à sa maison si le plan fonctionnait. Il resta ainsi assis quelques instants plongé dans ses pensées, et une fois celles ci rassemblées, il se redressa pour se mettre en mouvement. Après avoir laissé quelques pièces de monnaies sur le comptoir pour régler sa note, se dirigea vers la sortie.

Le géant des Osseux déambula alors en ville, se faufilant parmi la foule grouillante des habitants de Lancéhélion. Le soleil avait du mal à se frayer un chemin jusqu'au sol tant les petites ruelles composant la cité regorgeaient de monde. Des centaines de villageois, braillant, parlant, riant, certains se disputant même, donnaient une atmosphère unique à la cité des Prince de Dorne. En sus de l'odeur étouffante et de la chaleur, la densité de personnes présentes dans les rues pouvaient aisément éveiller les sentiments claustrophobiques chez les personnes n'y étant pas préparée. Finalement, Asafa parvint jusqu'à un petit bouge, gardée par deux hommes à fortes statures et à mine patibulaire, un grand Rocheux aux larges avants-bras et un Salé plus trapus mais aux visages constellés de cicatrices. Ils reconnurent le chacal de Ferboys et le laissèrent pénétrer dans le bâtiment derrière eux.

Il retrouva à l'intérieur le fameux Mycah Deux-Fois, assis à une table en charmante compagnie en train de compter patiemment une importante somme d'argent. Lorsque le jovial Dornien Salé pénétra dans la pièce, armé de son sempiternel sourire, Mycah leva le nez, intrigué par le retour si subite du noble des Osseux.

- T-tu as dé-déjà rempli ta p-part du marché ?

- Non... Mais je vais avoir besoin de ton aide, afin de préparer au mieux mon affaire...

Une bourse emplit de pièces de monnaies fut jetée par Asafa sur la table, déversant une partie de son contenu. Durant quelques secondes, le bègue leva un sourcil interrogateur, observant l'argent ainsi donné par le noble, avant de revenir à lui. Les deux hommes se connaissaient désormais depuis un certains temps et Mycah savait que, aussi excentrique qu'il pouvait être, le géant des Osseux n'était pas un idiot, comme pouvaient le penser les différents nobles qu'il côtoyait. Joignant les mains devant lui et s'accoudant à la table, il interrogea le chacal de Ferboys.

- Q-que veux tu ?

- Des informations... Concernant le bâtard... Et un petit coup de main.

- Fort bien, t-tu les veux p-pour quand ?

- Demain soir...

*********************************************************************

Le lendemain, Asafa patientait sur le lieu de rendez-vous. Il était vêtu de manière assez simple, quoi que typique de la noblesse dornienne. Asafa arborait désormais un jabador finement taillé avec un selham, de couleur beige avec des pièces ouvragées ocres et pourpres. Ces vêtements, particulièrement élégants, rappelaient les couleurs de la maison Ferboys mais restaient suffisamment léger et ample pour ne pas entraver les mouvements du sémillant Dornien au teint olivâtre. Son idée était simple : lui était un habitué de la fréquentation des bordels et autres lieux de débauches. Aussi, il souhaitait se montrer sur son plus bel atour, comme il l'aurait fait lors d'un rendez-vous galant. Vu que de toutes façons, il aurait très certainement été reconnu par l'une des prostituées de cet établissement, si ce n'est pas les tenanciers eux-mêmes, donc autant donner le change jusqu'au bout...

Lorsqu'il aperçut la lady du Bief arriver ainsi toilettée pour l'occasion, il ne put s'empêcher d'avoir un large sourire lui barrant le visage. Après avoir poliment salué Ser Hugo, il retourne son attention sur la blonde demoiselle de la maison Florent. Saisissant sa main pour lui adresser un baise main protocolaire, un sourire charmeur aux lèvres, il se redresse et glisse quelques mots à la jeune femme.

- Votre tenue vous va à merveille... Vous êtes resplendissante, et vous vous passeriez presque pour une autochtone.

Sortant de sa tunique une fine pique, semblable à une petite dague ou à un rasoir, il la tendit à la Bieffoise avec un sourire de canaille.

- Si vous voulez bien prendre ceci avec vous et le...

Son regard glisse sur la poitrine de la jeune femme avec un air entendu de crapule, les yeux brillants d'une malice enfantine.

- Soustraire aux regards indiscrets, de manière à nous prémunir de bien mauvaises surprises, vous me rendriez un fier service, ma dame...

Sans se départir de son petit air de canaille, il se mit en marche aux côtés d'Alysanne, l'invitant à avancer à ses côtés comme pourraient le faire deux amants. Il avança donc d'un pas léger, jusqu'à la fameuse maison close, y pénétrant sans plus attendre. A l'intérieur, ils sont reçu par un homme de petite taille, un Dornien Sableux, ventripotent et affichant à travers des babioles et des bijoux d'un goût douteux son opulence. Offrant son plus malsain sourire aux nouveaux venus, il s'incline devant eux.

- Bienvenu chez Zarto, mes nobles amis. Que puis-je pour vous ?

- Il nous faudrait une chambre pour deux, je te prie. Où nous pourrions être tranquille...

- Tout à fait, mes nobles amis. Veuillez me suivre une fois que vous aurez déposé tout objet contondant.

Posant sa dague, Asafa se mit en marche en tendant son bras à sa cavalière d'un soir pour lui glisser quelques mots à l'oreille.

- Notre ami se trouve dans une chambre à l'étage... En compagnie d'une Lyra qui restera silencieuse lorsque nous arriverons.

Alors qu'il suivait le tenancier qui les guidait jusqu'à une chambre, Asafa offrit une nouvelle fois son plus beau sourire à Alysanne Florent, attendant la suite des évènements.
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Message Une affaire de famille Empty Mer 11 Sep 2013 - 16:20

La situation ne manquait pas de piquant. Alysanne aurait donné cher pour être moitié aussi à l’aise à cet instant que son complice dornien qui semblait bien s’amuser – mais au fait, quand ne s’amusait-il pas ? C’était là un talent rare qu’elle aspirait à cultiver, elle qui avait surtout connu les contraintes d’une éducation traditionnelle encourageant les femmes à la discipline et à la discrétion. Elle avait l’habitude de mesurer ses propos, de ne pas se laisser aller, et d’être prudente dans ses moindres actions. Asafa à l’inverse semblait enclin à dire et faire sans complexe tout ce qui lui passait par la tête. Elle acquiesça avec un demi-sourire à ses compliments effrontés. Hugo ne pipait mot de son éventuelle contrariété, mais sans doute n’en pensait-il pas moins – sans être prude, il restait un Bieffois, un chevalier et son cousin, trois bonnes raisons de darder un regard sombre sur ce flagorneur à la réputation sulfureuse. Pour autant, Asafa n’avait pas franchi les limites de la décence ou du respect et puisqu’Alysanne s’accommodait de ses taquineries, un simple garde d’escorte, non noble de surcroît, n’avait rien à dire à ce sujet.

Si Alysanne était tendue, au moins savait-elle donner le change : lorsqu’Asafa lui tendit sa petite dague, elle ne manifesta pas sa nervosité. Le tranchant de la lame blanche contre ses doigts jeta un froid dans sa chair. Les armes sont faites pour tuer. Alysanne n’avait jamais rien trouvé d’excitant ou de romantique dans leur contact, et elle espérait bien accomplir sa tâche sans avoir à se salir les mains – à supposer qu’elle eût le cran de le faire, ce dont elle doutait fortement. Néanmoins, elle coula la dague dans son corsage à pans croisés et la conserva par-devers elle sans renâcler. Cela faisait partie de ce à quoi elle s’était engagée.

A l’intérieur, un Dornien d’allure tapageuse se chargea de les accueillir avec l’aisance de l’habitude. Leur requête ne sembla nullement l’étonner, preuve que son commerce devait bien remplir son office auprès d’autres nobles aux mœurs dissolues. Si elle avait été moins rationnelle, Alysanne aurait sans doute rougi sous son voile, mais son esprit logique et réfléchi ne la portait guère à de tels accès d’émotivité. Elle était par ailleurs bien trop concentrée sur son objectif pour se laisser distraire par l’inconvenance de cette mise en scène. Asafa lui fit savoir où se trouvait approximativement leur cible. Une information intéressante, mais hélas imprécise : leur faudrait-il toquer à toutes les portes en espérant trouver le bâtard ? Elle suivit le tenancier au bras d’Asafa. L’établissement avait un petit côté coquet, sinon cossu, de sorte que la clientèle aisée ne soit pas rebutée par les lieux. La maison n’avait évidemment rien à voir avec les villas proprettes du Bief ou les auberges les plus luxueuses de Port-Réal, mais elle dégageait une atmosphère à la fois intime et chaleureuse. Les murs colorés et peints de fresques décoratives, les rideaux lourds et les vases décoratifs vous rassuraient d’emblée sur la qualité de l’accueil et de la fréquentation. Donal Sand n’aurait sans doute jamais pu se payer les services spéciaux de cette maison sans les libéralités de son père.

Zarto, le petit homme chargé de bijoux, les introduisit avec un salut obséquieux dans une chambre convenable. Alysanne laissa Asafa s’acquitter du paiement en toute discrétion, n’ayant aucune idée de l’obole à verser en pareil cas, ni même des règles en usage : était-ce à l’amant de payer pour sa maîtresse ? Ou bien la galanterie était-elle mise de côté au profit d’un partage équitable des coûts ? Ce passe-temps était-il onéreux ? Autant de questions oiseuses qui réussirent à la dérider un instant. Assurément, on n’enseignait pas aux demoiselles du Bief à gérer ces dépenses-là ! Dans tous les cas, elle avait l’intention de rembourser sa part ultérieurement ; c'était la moindre des choses.

Restés seuls dans la pièce, elle tira la petite dague de son corsage et se tourna vers son complice en la lui rendant. « Où se trouve donc cette fameuse Lyra ? Il me tarde de saluer son invité » dit-elle d’un air finaud. Elle était toujours nerveuse, mais maintenant qu’ils étaient en place l’action prenait le pas sur les sentiments.

Asafa ne sembla guère hésiter sur la marche à suivre, mais peut-être était-ce son insouciance naturelle qui se manifestait encore, à moins qu’il n’eût connaissance de la chambre habituelle de la donzelle en question, ce qui n’aurait guère surpris la Bieffoise. Toujours est-il qu’après un coup d’œil dans le couloir et une sortie discrète ils pénétrèrent dans une autre chambre sans prendre la peine de s’annoncer…

L’odeur qui régnait dans la pièce état lourde, pas vraiment désagréable, mais envahissante, mêlant sueurs et parfums dans une atmosphère tiède et moite. Alysanne n’avait encore jamais vu Donal Sand, mais elle le reconnut d’après la description de sa tante, et par la réaction de la fille avec laquelle il se trouvait. A leur entrée, la jolie brunette sauta prestement du lit, sans émettre un son, et s’en alla dans un coin en les surveillant d’un air prudent. Alysanne, après un léger mouvement de recul devant le spectacle du bâtard qui travaillait la fille au corps, avait ramené son regard avec réticence sur l’homme nu. Elle n’avait rien d’une oie blanche, mais elle n’avait jamais mis les pieds dans un lieu de stupre, ni regardé s’accoupler ses semblables, et ce spectacle lui inspirait plus d’écœurement que de curiosité. Non par excès de pudeur ou réprobation de la débauche, mais par manque d’habitude, et raffinement de mœurs. Son nez se plissa légèrement, en même temps que ses sourcils. Elle releva son voile. C’était maintenant à Asafa de jouer : il devait neutraliser l’homme avant que celui-ci ne réalise ce qui se passait, et tant qu'il était en position vulnérable…

Pendant ce temps, Hugo restait en faction près de l’entrée de la maison de plaisirs, attentif aux moindres mouvements des clients de passage et prêt à alerter ses compagnons en cas de problème, ou à retenir leur proie si celle-ci tentait de leur glisser entre les doigts…

Spoiler:
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Message Une affaire de famille Empty Jeu 26 Sep 2013 - 8:14

Le géant des Osseux ne put retenir un sourire amusé lorsque la belle Bieffoise glissa son tranchant cadeau, suivant le plan du Chacal de Ferboys. Ainsi, la demoiselle ne fut nullement inquiétée ou fouillée, tant elle ne faisait pas "Dornienne" pour un œil avisée. Certainement que le tenancier l'avait remarqué également, la prenant pour une de ces douces femmes du nord, fragiles et dociles, par opposition aux bouillonnantes et venimeuses femmes des chaudes contrées de Dorne. Ainsi, le Ferboys glissa quelques pièces dans les doigts boudinés de Zarto, sans réelle discrétion. Si elle y prêtait attention, Alysanne pourrait d'ailleurs voir que le prix approchait le cerf d'argent, ce qui faisait une sacrée somme pour un tel service... Si elle avait une quelconque idée du montant d'un tel service. Asafa ne s'était pas caché, ni Zarto d'ailleurs, pour effectuer cette transaction, ce qui soulignait une nouvelle différence culturelle avec Dorne. Surement que les Dorniens abordaient la galanterie d'une manière différente, toujours est-il qu'il ne semblait pas se soucier de savoir si la demoiselle devait être au courant ou non du montant de la transaction.

Une fois dans la pièce, la belle Bieffoise sortit de sa cachette sa dague, ce qui fit faire au Dornien au teint halé de gros yeux surpris, presque effrayé. Après un rapide coup d’œil par dessus son épaule, il fit quelques pas rapides en direction de la jeune femme pour lui prendre ses mains. Bien que la manœuvre fut exécutée avec une certaine précipitation, elle ne fut à aucun moment agressive ou violente. Non, une fois la main de la jeune femme tenant l'arme dans la sienne, il l'enveloppa délicatement, se rapprochant d'elle. Retrouvant son sourire charmeur, il glissa quelques mots à la demoiselle au creux de son oreille d'une voix suave, se penchant vers elle pour se rapprocher à un tel point que leurs poitrines pouvaient presque se toucher.

- Allons, ma dame, ne dévoilez pas immédiatement notre ultime atout... Nous avons à ressortir de cette chambre, et si je pouvais éviter d'avoir à m'en servir, cela serait pour le mieux...

Conservant la main de la belle dans la sienne, il fit glisser à nouveau la dague dans le décolleté d'Alysanne, avec délicatesse et sensualité, avant de s'éloigner de quelques pas de la jeune femme, affichant son sempiternel sourire de crapule. Il appuya même ses mots d'un clin d’œil coquin, poursuivant en se dirigeant à nouveau vers la porte.

- Détendez vous, faites comme si vous veniez consommer votre amour ardent avec l'être le plus cher de votre cœur. Nous allons bientôt y aller.

Puis, passant sa tête par la porte pour s'assurer que personne ne se trouvait dans les parages, il fit un signe de la main à la belle jeune femme pour qu'elle se rapproche de lui. Puis, il se dirigea une nouvelle fois dans le couloir, la belle le suivant de peu. Il fut aisée pour le couple informel de retrouver la cachette de leur cible, car au premier étage, les seules chambres occupées étaient celles dont les portes étaient fermées. Ainsi, après deux essais infructueux menés dans la plus grande discrétion, le couple tomba sur le fameux Donal Sand.

Le garçon était nu comme un ver, chevauchant une belle demoiselle à la chevelure d'or et à la peau plutôt claire. Poussant un râle bestial et bien peu ragoutant, il donnait de sa personne à la tâche, la respiration lourde et l'échine pleine de sueur. Asafa, un léger sourire au coin des lèvres, claqua alors la porte, ce qui attira l'attention du bâtard et de la fille de joie qui stoppèrent leurs ébats tarifiés dans l'instant. Sortant du lit et de la douceur de la demoiselle qu'il chevauchait jusqu'à présent, le bâtard présenta la partie la plus intime de son anatomie au couple Bieffo-Dornien ainsi qu'un visage tordu par la colère de se faire interrompre en pleine action. Alors que la jeune femme s'enlevait du lit pour se mettre pudiquement dans un coin de la pièce, Asafa s'avança, mimant le visage sévère de l'homme contrarié par ce qu'il venait de voir. D'une voix grave et résolue, il donna le change, lâchant la main de la demoiselle.

- Qu'est ce que cela signifie ? J'ai réservé cette chambre et cette prostituée pour moi ! Qu'est ce que vous faites ici ?

La phrase, annoncée avec résolution, fit mouche auprès du bâtard Donal, qui dans un rictus trahissant sa rage de voir ainsi débarquer des intrus, se redressa et pesta à l'attention du géant des Osseux, pourtant bien supérieur en taille et en poids. Balayant l'air pour montrer sa désapprobation, il répondit avec virulence.

- Je fais ce que je veux ! Je suis Donal Sand, et cette pute est à moi ! Barre toi d'ici avec ta greluche ou je te fais jeter aux cachots !

Le chacal de Ferboys fronça un peu plus les sourcils, arguant un mouvement de recul pour simuler le fait qu'il était choqué par les propos outranciers du bâtard, jouant son rôle de noble de bonne famille comme son intonation l'avait laissé sous-entendre lors de son premier échange.

- Mais enfin, vos propos sont parfaitement intolérables, messire, cela va contre la bienséance et...

- Je m'en branle de ta bienséance ! Tu te casse maintenant ou tu vas le regr...

Pour appuyer son propos, Donal Sand s'était approché du géant des Osseux, l'air mauvais, le pointant du doigt en se voulant aussi menaçant que possible. Il avait cet air de petit caïd en train de faire le coq pour impressionner ses partenaires et sa donzelle, se savant en position de supériorité. Mais en étant ainsi si sûr de sa force, il avait commis l'erreur de se retrouver à portée d'Asafa, le pointant de l'index. C'est alors que le Dornien à la barbe finement taillé tendit le bras, vif comme l'éclair, pour se saisir du doigt de l'impudent le menaçant. Puis, d'un geste sec, il le tordit en arrière, entrainant au passage un craquement sourd trahissant la déchirure de ses tendons et certainement le bris de certains de ses os.

Et alors qu'il tombait à genoux, submergé par la subite douleur causée par cette torsion, il voulut pousser un cri mais aucun son ne put franchir les lèvres du bâtard. Et pour cause, le géant des Osseux venait de lui délivrer un violent uppercut dans la mâchoire alors que celle-ci s'ouvrait. Le coup était parti rapidement, trahissant l'habitude du Ferboys de ce genre de situation, et Donal fut projeté en arrière, chutant sur son séant, la bouche ensanglantée et passablement édentée pour l'occasion. Un petit cri de stupeur s'échappa de Lyra qui porta ses mains à sa bouche, visiblement effrayée par la scène se déroulant sous ses yeux. Elle resta ainsi interdite alors que Donal roulait péniblement sur le côté, porta sa main libre à sa mâchoire, crachant du sang et quelques dents en grognant. Pendant ce temps, Asafa se retourna vers Alysanne, arborant un sourire malicieux, lui tendant la main.

- Belle Demoiselle, il est temps de délivrer notre meilleur outil de persuasion... La dague, je vous prie.

Il ponctua d'un "merci bien" charmant avant de se retourner vers Donal qui, encore sonné, restait à quatre pattes au sol. Ce dernier lâcha alors quelques injures, étouffées par le sang inondant sa gorge à ce moment et par sa main posée sur sa mâchoire pour atténuer la douleur. Il était encore groggy quand Asafa le saisit par les cheveux pour le tirer en arrière, glissant sa lame sous sa gorge. Cette fois, le visage avenant du géant des Osseux avait laissé place à une expression sévère et résolue.

- Ce n'est pas bien de parler comme ça à une dame, sale merdeux. Demande pardon...

Serrant les cheveux du bâtard et appuyant plus fort la lame de la dague contre sa gorge, il posa une nouvelle fois sa question.

- Demande pardon, ou je te saigne, sale pourceau...

- P... Pardon... Ma Lady...

Le bâtard avait bafouillé ces quelques mots, pris entre la peur, la douleur et la colère. Toujours en le tenant par les cheveux, Asafa sourit à nouveau, lui donnant une petite claque humiliante comme on le ferait à un gamin polisson.

- Bien... C'est mieux, petit merdeux. Bon, je ne vais pas te mentir, nous ne sommes pas là vraiment pour nous envoyer en l'air avec cette ravissante jeune Lyra, mais plutôt parce que à force d'être une fosse à purin, tu t'es fait quelques ennemis. Et à commencer par la maison Ferboys. Je suis Asafa Ferboys, et tu as empiété sur nos plates bandes. Normalement, ma cousine, Edarra... Tu connais bien Edarra, je parie ? Et bien ma cousine voulait envoyer notre meilleur assassin pour te faire la peau. Mais vu que je suis un noble emplit de mansuétude, je l'ai persuadé de te laisser une chance de vivre. Tu es d'accord ?

Il sourit à nouveau à la jeune femme lui faisant signe de s'approcher, alors que son étreinte restait toujours aussi ferme sur le bâtard Santagar.

- Alors voilà, nous allons convenir d'un marché. Tu vas vendre ta maison à cette belle demoiselle que voici. Je crois que la veuve de ton paternel y vit encore. Ce ne sera plus ton problème. Tu lui vends cette belle demeure et avec toute la fortune que tu vas te faire, tu file vers Essos, ou n'importe où ailleurs, qu'à Dorne. Et tu n'y remet jamais les pieds. Car si on entend parler une nouvelle fois de toi, le prochain envoyé des Osseux que tu rencontreras, il sera drôlement moins sympathique que moi. Et surtout, cela sera la dernière personne que tu croisera...

Le Ferboys avait joué la carte de l'intimidation, avec cette légèreté traditionnelle qui devait le rendre peut-être encore plus inquiétant pour Donal Sand. En effet, il pouvait être assimilé à un dangereux fou ou alors à une personne ayant une trop grande habitude de ce genre de rencontre. Toutefois, un rapide clin d’œil de sa part en direction de la belle Bieffoise, qui avait pour but de la rassurer sur le côté théatrale de sa prestation et surtout l'encourager à le suivre dans cette voix, fut adressé par le sémillant Dornien. Il tira une nouvelle fois sur les cheveux du bâtard, qui restait ainsi, nu et à genoux, la lame sous la gorge, quand il s'adressa à la fameuse Lyra.

- Lyra, ma belle, tu vas te dédommager dans la bourse de notre ami. Prends tout, c'est cadeau. Et tu file, comme convenu, chez Mycah Deux Fois. Allez, rhabille toi et pars. Pas un mot à qui que ce soit.

La jeune femme acquiesça timidement de la tête et, après avoir récupéré sa robe, se saisit de la bourse de cuir de Donal et quitta la pièce. Il reporta alors son attention sur le bâtard.

- Alors, nous faisons affaire ?


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Message Une affaire de famille Empty Jeu 3 Oct 2013 - 17:18

Asafa n’en était pas à son coup d’essai, à en juger par le naturel de ses réactions. A moins d’être trop insouciant pour qu’aucune situation ne parvint à le déstabiliser, ce qui restait une hypothèse crédible dans son cas… Alysanne s'était jusqu'ici appliquée à suivre ses recommandations, malgré l’effort que cela lui demandait. En effet, rien dans son éducation ne l’avait préparée à se glisser dans le rôle d’une amante dominée par ses passions coupables, et elle doutait de sa crédibilité en la matière, mais heureusement son calme apparent et leur plan bien pensé avaient suffi à l’amener là où elle voulait. Maintenant, elle devait produire un effort encore plus grand en jouant sa part dans la confrontation directe avec le bâtard que son complice dornien venait d'attaquer.

Sans trembler, elle rendit à Asafa la dague qu’il lui avait demandée de conserver cachée jusque-là. Leurs doigts se rencontrèrent encore et ce contact raviva en elle la conscience aiguë de leur proximité. Elle avait dansé avec lui à Murs-Blancs, mais c’était là un contact codifié, et public. Lorsqu’il lui avait pris la main quelques instants auparavant, c’était un geste spontané et intime, réalisé dans un contexte et un lieu en eux-mêmes subversifs. Elle n’en était pas perturbée outre mesure – elle n’était plus une fillette à peine éclose, et nullement une oie blanche en dépit de sa virginité. Cette sensation inhabituelle ne l’empêcha donc pas de se concentrer sur sa tâche. Tandis qu'Asafa exposait la situation en termes plutôt directs au misérable réduit à l'impuissance, elle observa l'expression de celui-ci et s'efforça de décrypter ses sentiments afin d'adapter son approche.

Il s'avéra que Donal Sand était trop impulsif pour contenir immédiatement sa colère en cet instant, et sa réponse première fut une bordée d’insultes. La petite leçon de tantôt n'avait apparemment pas suffi à le brider tout à fait. Etait-ce de la témérité, de la rage aveugle, ou une réaction désespérée, Alysanne n'aurait su le dire. A en juger par les propos d'Asafa, les Ferboys n'étaient pas des tendres, et peut-être cette brute s'estimait-elle perdue de toute façon, à court ou moyen terme, le fait de céder à leurs exigences ne changeant que l'heure et le jour de son exécution. Toujours est-il que la jeune femme n'était pas venue là pour aboutir à une impasse et qu'il lui fallait rétablir le dialogue tout en profitant de l'avantage offert par la mauvaise posture de son adversaire entre les mains du Ferboys.

Alysanne tira à elle un tabouret en fibres tressées et s’assit sur ce modeste siège comme s’il se fût agi d’une causeuse tapissée de velours. Elle lissa méthodiquement les plis de sa robe, dans un geste calme et contrôlé, puis souleva son voile, et riva son regard gris à celui de Donal Sand. S’assurant que ses manières silencieuses et posées avaient retenu son attention, en même temps que le mystère de son identité, elle entonna d’une voix dangereusement neutre :

« Donal. Nous n’avons pas eu l’occasion d’être officiellement présentés, et je ne le regrette pas. Je représente les intérêts de Rhea Santagar et de la Maison Florent.  Vous êtes un homme imprudent et vous vous êtes faits de nombreux ennemis à Lancehélion. Jusqu’ici vous avez toujours tiré votre épingle du jeu, mais cette époque d'impunité est désormais révolue. En portant préjudice à deux Maisons nobles riches et promptes à châtier leurs ennemis, vous avez joué avec le feu, au-delà de vos capacités. Il est encore temps de lâcher les brandons qui vous brûlent entre les doigts  et de chercher ailleurs la fortune, avec l’aide d’un pécule suffisant pour satisfaire les besoins primaires d'une créature de votre acabit. »

Elle annonça une somme, qui n'avait rien de rondelette, mais que l'on pouvait considérer comme honnête, et qui restait providentielle pour un homme de son rang. Puisque ses droits sur la villa étaient légitimes au regard de la loi, il ne serait pas dit ni démontré de quelque manière que ce soit qu'il avait été floué et spolié. Rhea avait estimé par elle-même le prix du bien par sa connaissance des tarifs usuellement pratiqués à Lancehélion, et toutes deux avaient convenu de la somme à proposer pour conclure l'affaire à l'avantage de la Maison Florent, mais sans risque de retombée indésirable. Le bâtard toutefois sembla mal avaler la proposition, à moins que ce ne fût la lame encore appliquée sur sa gorge qui ne le fit déglutir aussi difficilement. Alysanne posa ses mains à plat sur ses genoux et souda à nouveau son regard au sien, avec la même ferme assurance, qui n'était qu'à moitié feinte.

« Cela ne vous plaît pas ? C'est égal. La Maison Florent ne négocie pas avec les nuisibles. Nous rachetons ce jour la villa de Rhea Santagar qui se trouve en votre possession par la négligence coupable d’un époux indigne. Et vous prendrez en échange ce qui vous est accordé, comme un présent inespéré en plus de votre vie. Non que le désir de rendre à la Mère Rivière votre dépouille charnelle nous soit étranger. Mais il nous semble à nous autres Bieffois que le meurtre reste une solution... inélégante aux problèmes de quelque nature que ce soit. Nous préférons régler ce genre d'affaires de manière plus subtile et courtoise, pour ne pas dire... feutrée. Je gage qu'en l'occurrence, vous partagez ce point de vue des plus civilisés ? »
Son ton léger, très inspiré du ton faussement nonchalant du marchand braavosi Lorinzo, sous-entendait clairement qu’il était fort possible de remédier à son insatisfaction s’il était d’une opinion contraire. Autant pour sa fierté dornienne ; il devrait s’accorder à l’"hypocrite" urbanité bieffoise, ou périr pour s’accorder à la philosophie guerrière de son peuple, mais périr ridiculement, nu et à genoux dans une chambre de bordel. A dire vrai, Alysanne n’avait pas vraiment l’intention d’ordonner sa mort, et elle ignorait si Asafa était réellement prêt à aller jusque-là, mais c’était sans importance tant que le bâtard, lui, y croyait...

« Ceci fait, je vous donne ma parole de Florent que notre Maison n'exercera à votre encontre aucune représailles pour les offenses commises par le passé envers Lady Rhea. Vous serez libre, pour autant que je sois concernée, de reprendre ailleurs le cours de votre insignifiante et déplorable vie.» On pouvait bien appeler cela faiblesse à Dorne ; elle savait la valeur de la diplomatie. La clémence, la conciliation, les compromis sans compromission étaient le terreau de la paix et la prospérité. L'abus de la force, les représailles incessantesn le cycle sans fin de la violence n'engendraient que guerre et chaos, empêchant toute culture. Voilà comment raisonnaient les descendants de Garth Mainverte, et c'était au moins un chose qu'ils avaient en commun avec les Tyrell, ce qui leur avait permis de s'accorder, au moins provisoirement, malgré leurs différends. Telle était la force profonde du Bief.
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Message Une affaire de famille Empty Ven 18 Oct 2013 - 8:21

Tenant fermement en position de soumission le bâtard de Santagar, Asafa Ferboys observa avec un sourire amusé la mise en scène de sa comparse de mission. Elle savait jouer parfaitement de l'autre côté du spectre de l'intimidation qu'utilisait le géant des Osseux. Là où il avait été brutal, vulgaire et cavalier, elle se montrait posée, froide, distante et pondérée. Le grand écart émotionnel que cette opposition de genre générerait dans le cœur de l'indélicat Dornien saurait, à n'en pas douter, le faire vaciller dans ses convictions et ses certitudes. Mais là où les deux comparses se rejoignaient, c'était certainement dans cette volonté d'instaurer la peur dans le cœur de leur cible en lui faisant miroiter l'inéluctabilité de son funeste destin. L'impétueux bâtard accepterait le marché ou bien il le paierait de sa vie. Et étant donné l'importance de ses ennemis et la relativement maigreur de ses soutiens, tenter de s'opposer à cet état de fait était risqué pour Donal, pour ne pas dire suicidaire. Le bâtard de Santagar le savait très bien, et son regard trahissait l'appréhension et une certaine rancoeur. Le chacal de Ferboys procédant en usant et abusant de la légèreté de ton pour trancher avec la gravité de ses propos, induisant un questionnement légitime sur son sadisme. La renarde de Rubriant faisait preuve d'un froid professionnalisme qui la rendait d'autant plus inhumaine et donc, quelque part, encore plus inquiétante pour le jeune homme. Se trouvant ainsi en position de faiblesse voir même sur le fil du rasoir, que ce soit physique ou politique, Donal Sand n'avait guère de choix que d'accepter. La colère avait laissé place à l'effroi dans son regard pour désormais n'être plus que de la résignation. Donal avait voulu jouer, il avait visé trop haut et il avait perdu. Le bâtard de Santagar comprenait bien cette réalité et c'est donc tout naturellement qu'il pliait pavillon pour se soumettre aux exigences qui lui étaient proposées. Il bafouilla à voix basse, son orgueil (et la pression exercée par le géant des Osseux) étouffant les mots qui glissaient entre ses lèvres.

- C'est... C'est d'accord, marché conclu...

Le tout était difficilement audible, mais aussi bien Alysanne qu'Asafa avait parfaitement entendu les mots prononcés avec dépit par le jeune homme. Appuyant son sourire charmeur d'un clin d’œil en direction de la belle demoiselle à la crinière dorée, le dornien au teint halé secoua alors sans ménagement le jeune homme, appuyant sa lame sous la gorge de ce malheureux en se penchant vers lui.

- Nous n'avons pas compris, très cher... Répètes moi un peu cela, en plus fort, je te prie ?

- D'accord, je... Je marche avec vous, je vais signer l'acte de vente et quitter le pays.

- Voilà qui est raisonnable, mon ami. Tu vois que tu peux te montrer raisonnable, des fois... Quitte même le continent, si tu veux mon avis, cela devrait te protéger plus longtemps du courroux de ma cousine.

Asafa Ferboys passa alors le bras sous l'épaule pour relever le bâtard, portant cette fois la lame sur le creux des reins de ce dernier, et le dirigea vers la table de nuit. Toujours souriant, le chacal de Ferboys invita alors Alysanne Florent à le rejoindre.

- Voilà, ma dame, ce que nous attendions. Si vous voulez bien amener le parchemin jusqu'ici, afin que nous puissions laisser ce brave garçon disposer.

Ainsi, si la jeune femme disposait des documents, elle pourrait les apporter et procéder ainsi à la transaction en toute tranquillité. A l'inverse, si tel n'était pas le cas, le bâtard de Santagar serait libre de quitter les lieux. Mais pas avant un ultime rappel du dornien salé. Conservant son étreinte sur l'homme qu'il dominait largement de stature, il le dirigea vers ses vêtements, l'invitant à s'en saisir. Puis, il le dirigea vers la fenêtre, un large sourire de crapule aux lèvres. D'un mouvement de tête, il lui désigna alors la sortie.

- Allez, voilà par où tu vas quitter les lieux mon ami. Et ne t'avise pas d'aller la garde du Prince... Ils travaillent pour nous maintenant... Enfin, tu peux essayer, ça me ferait bien rigoler... Mais comme tu le sais peut-être, ou pas d'ailleurs, je vais me lier à lady Qorgyle. Une lady qui est très amie avec la princesse Daenaris. Elles sont cul et chemise, sincèrement, et je gage que quelques mots de ma part à l'oreille de ma douce remonteraient certainement jusqu'au lit princier et saurait, à n'en pas douter, avoir des retombées sur tes soutiens. Donc, si tu ne veux pas entraîner dans ta chute tes amis, tu ferais mieux de tenir ta langue. Bon, tu es parti ?

- Mais... Mais je ne vais pas passer par la fenêtre quand même ?

- Bien sûr que si ! Oh, fais pas cette tête, ce n'est que le premier étage. Allez, saute...

- Mais... Mais mes vêtements ?

- Je te les envois, ne t'en fais pas. Allez, saute ou je te fais passer par la fenêtre comme un sac mort.

Après moult bafouillages, Donal Sand finit par passer une jambe par la fenêtre, puis, soupirant, il se lança. La chute ne fut pas douloureuse pour le dornien qui se réceptionna dans la boue de la rue plus bas. Il roula sur le côté et fut rapidement couvert de poussière, augmentant son allure misérable alors qu'il gémissait au sol. Le géant des Osseux, quant à lui, éclata littéralement de rire en observant les cabrioles du malheureux plus bas. Comme un enfant, il s'agissait d'un rire cristallin, d'une franchise et d'une candeur désarmante. Après avoir lancé par la fenêtre les affaires du bâtard, il  se retourna, toujours hilare, vers sa compagne d'aventure d'un soir. La main sur les côtes tant le rire lui provoquait des crampes, il tenta de se contrôler, regardant les yeux brillants Alysanne.

- Vous avez vu sa tête ?

Un nouvel éclat de rire. Quelques secondes plus tard.

- Oh bon sang, par la Mère Rivière, il va me tuer ! Et puis, il était persuadé que j'allais le saigner comme un pourceau, cet idiot...

Reprenant finalement un peu de contenance après un soupir, c'est un Dornien salé à l’œil humide et à la bonne humeur non feinte qui se rapprocha de la belle jeune femme de la maison Florent. Il lui tendit à nouveau la dague et il se saisit de la main de la belle pour y déposer un baiser, agrémentant tout ceci d'un clin d’œil charmeur et d'un sourire de circonstance.

- Et voilà, Belle demoiselle des lointaines et vertes plaines du Bief... Notre petit problème est réglé. Il est quelque part triste que cela soit déjà fini, car je redoute de ne plus pouvoir jouir de votre divine compagnie. Sachez toutefois que vous avez été, comme en toutes circonstances, parfaite dans cette affaire.

Le chacal de Ferboys se redressa alors, toujours aussi souriant et jovial, conservant quelques instants  la main de renarde de Rubriant, pour plonger son regard dans le sien. Puis, il la relâcha, prêt à se remettre en route avec cette légèreté dans l'attitude comme si tout ceci n'avait été que le jeu polisson de deux enfants pour qui rien n'avait finalement d'importance.
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Message Une affaire de famille Empty Dim 20 Oct 2013 - 14:28

Malgré elle, Alysanne avait retenu son souffle en attendant la réponse du bâtard Santagar. Lorsqu'il confirma sa reddition sous l'injonction péremptoire d'Asafa, elle relâcha discrètement son souffle, tâchant encore et toujours de garder son trouble celé, pour mieux conserver la main haute dans cette étrange confrontation. Elle n'était pas prête à se détendre, toutefois, tant que les paroles n'auraient pas été transformées en actes écrits. Rhea avait apprêté les documents nécessaires à la contractualisation de la vente, avec l'aide de conseillers de ses amis, et Alysanne n'aurait pas pris la peine de venir jusqu'ici sans ces armes au moins aussi précieuses pour leur transaction que la lame d'Asafa. C'était maintenant ou jamais qu'il fallait en finir avec cette affaire, et non quand, peut-être, l'orgueil bafoué du mécréant aurait été échauffé par les quolibets de camarades malavisés, ou l'emprise euphorisante d'un vin fort.

La chambre n'avait pas été conçue pour la correspondance ni la littérature, comme l'on pouvait s'y attendre, aussi se trouva-t-elle soulagée d'avoir apporté le nécessaire avec elle, pioché dans son écritoire de voyage. Des poches profondes de l'ample robe dornienne elle tira un rouleau de parchemin, une plume et une petite réserve d'encre soigneusement fermée, et les disposa de manière lente, quasiment rituelle, sur la table de nuit. Donal Sand, l'oeil mauvais mais plus inquiet qu'hostile, signa l'acte sans broncher après qu'Alysanne eut inscrit le montant convenu dans l'espace prévu à cette effet. Seulement lorsqu'elle tint le parchemin en main, soufflant délicatement pour sécher l'encre, sentit-elle sa nervosité commencer à retomber. Elle se recula promptement comme pour prévenir un ultime retournement d'opinion et laissa Asafa donner congé au bâtard d'une façon pour le moins cavalière et originale. La peur d'échouer passée, elle le regarda faire avec amusement, et ne put retenir un sourire appréciateur. Voilà qui s'appelait conclure une affaire avec style. Elle prit mentalement note de cette facétie que Lorinzo Gastaldi n'aurait pas désavouée. Elle ne pouvait pas dire qu'il lui plaisait d'être « au front » dans cette histoire, mais si par hasard ses projets l'amenaient à renouveler l'expérience, elle irait plus confiante, en tâchant de s'inspirer de la délicieuse désinvolture d'Asafa. Quelque chose en lui semblait clamer à tout instant : pourquoi s'en faire ? Et à le voir assumer avec aisance les situations les plus inconvenantes, elle était tentée, en dépit de son éducation parmi les plus sérieuses, de sourire et dire à son tour : pourquoi s'en faire ? Tous les chemins ne mènent-ils pas au même destin, en fin de compte ? Alors, pourquoi ne pas prendre le plus insouciant et le plus agréable ?

Alors elle rit à son tour, légèrement, puis franchement, et laissa au Dornien primesautier sa main à baiser, sans même chercher à habiller tout ceci de respectabilité. L'on pouvait rire, oui, comme des enfants devant cet épilogue digne d'une farce, d'une affaire qui aurait pu coûter plus que des nuits blanches à Rhea Santagar. L'on pouvait rire et se réjouir, ici, sinon nulle part, sans avoir à se demander qui vous écoutait ni qui jaserait de ces éclats. « Vous êtes un bateleur, incorrigible et impénitent, Asafa Ferboys, et c'est je crois ce qui vous rend inestimable. Ne regrettez pas la fin de cette soirée, car elle n'est pas la fin de notre amitié, je puis vous l'assurer. » La politique les amènerait-elle un jour à s'opposer pour les intérêts de leurs Maisons ? Elle n'oubliait pas que les Ferboys restaient des partisans Feunoyr. Elle espérait ne jamais avoir à briser cette entente pour des raisons qui les dépassaient tous les deux. Peut-être la solution consistait-elle à ne jamais se laisser dépasser totalement par une cause extérieure. A se fier à sa conscience avant tout et en toute chose. Ce mode de pensée allait au rebours des convenances : en tant que noble, femme, et Bieffoise, elle devait logiquement se référer à des principes et objectifs familiaux et religieux par-dessus toute considération d'ambition et de convictions personnelles. Néanmoins, n'était-ce pas là que l'entraînaient ses inclinations, ses rencontres, et ses aventures des dernières lunes ? Elle avançait en aveugle sur ce sentier jamais battu, et elle continuerait donc, tant que la vindicte des bienpensants ne l'aurait pas rattrapée.

Elle pressa les mains hâlées d'Asafa entre les siennes et conclut en souriant : « Je vous remercie de votre aide au nom de ma tante Rhea et de la Maison Florent. Si vous avez le temps, et si la discrétion de vos menées le permet, venez donc à la villa, et nous conterons nos aventures à Hugo et Rhea en buvant du vin de Dorne. Sinon... je ne doute pas que nous nous reverrons bientôt. J'ai l'intention de m'attarder quelque temps à Dorne pour profiter du... climat, et je n'oublie pas votre promesse de me servir de guide. »

Elle avait hâte de revoir ses proches à présent que la guerre était achevée, mais elle avait toute la vie devant elle pour retourner à Rubriant, et ses objectifs ici n'étaient pas encore tous atteints. Elle allait donc envoyer à son père un message par l'entremise de Kerigan, afin que celui-ci lui envoie les fonds pour payer le bâtard, ainsi qu'un premier versement de la rente de Rhea qui désormais serait entretenue par sa maison maternelle. En même temps, elle ferait venir quelques-unes de ses affaires personnelles comme ses livres d'herboristerie. Dorne avait encore beaucoup à lui enseigner...
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