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Ce qui est bête, c'est que nos armoiries ensemble forment un dragon à trois têtes

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Noble
Marlissa Sunderland

Marlissa Sunderland
Noble

Général
Ce qui est bête, c'est que nos armoiries ensemble forment un dragon à trois têtes 121124102216471456
TROIS TEMPS DE PATIENCE

♦ Missives : 456
♦ Missives Aventure : 22
♦ Age : 33
♦ Date de Naissance : 08/03/1991
♦ Arrivée à Westeros : 01/09/2013
♦ Célébrité : Rachel Hurd Wood
♦ Copyright : -
♦ Doublons : Falyse Morrigen
♦ Age du Personnage : 15 ans
♦ Mariage : -
♦ Lieu : En voyage dans le Bief
♦ Liens Utiles :
Feuille de Personnage
Feuille de personnage
Inventaire:
Jauge de réputation Jauge de réputation:
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Message Ce qui est bête, c'est que nos armoiries ensemble forment un dragon à trois têtes Empty Lun 2 Sep 2013 - 3:29

C'était la première fois que Marlissa sortait des parages de Sortonne, et il fallait avouer que, pour une première fois, elle ne faisait pas les choses à moitié. De Sortonne à Noirvallon, on traversait la moitié du continent, peu ou prou, et cette simple idée lui donnait un vertige particulier et une envie bizarre de retrouver ses murs comme de serrer son grand-père dans ses bras en étouffant quelques sanglots d'enfant. C'était étrange à se dire, ça lui était particulier à s'avouer, mais parmi les mille fois où elle s'était rêvée quittant la forteresse vers un lieu très riche, très beau, pour un voyage attelé par la seule force de sa beauté – on n'enlèvera pas le biais romantique des idées de jeune fille – Marlissa ne s'était jamais figurée une seule fois avoir peur.

Et pourtant, ça, elle avait peur. Au tout début, elle avait simplement été sceptique. Un jour où elle lisait, comme toujours quand elle ne cousait pas et ne s'occupait point de ses frères, elle avait entendu son lord beugler comme il beuglait toujours quand il était contrarié, et comme c'était assez fréquent, elle n'y prit garde que le temps qu'une de ses oreilles ne pousse assez pour vérifier que ce n'était pas après elle directement qu'il en avait ; non, manifestement, il s'époumonait contre Lawrence. Aussi reprit-elle sa page, se replongea-t-elle dans sa nouvelle marotte, qui était d'apprendre les blasons des quatre coins de Westeros, parce que ça faisait chic, mais alors qu'elle en était à peine à se dire que, tout de même, qu'est-ce qu'il fallait apprendre comme dessin pour faire chic, Perriane était entrée dans sa chambre comme une voleuse serait entrée dans le Donjon Rouge. Elle l'interrogea du regard, Perriane temporisa de la main, écouta à la porte qu'elle venait de clore et, après un moment bien épais au goût de la pucelle, la jeune mère finit par approcher d'elle pour lui murmurer tout bas.

« Ça n'a pas tardé. »

Et la demoiselle comprit, plus à son air qu'à ces mots, qu'il s'agissait finalement d'elle. Elle entrouvrit des lèvres brûlantes pour l'interroger, qui, où donc, à quel point il est riche et beau, mais sa compagne de secrets fit de nouveau son petit signe d'étouffer ses émois, et souffla encore.

« Je ne sais pas. Pour l'instant, ils discutent du prix du voyage. Quand même, il ergote beaucoup. »

Le vieux lord avait sans doute raison d'ergoter. Quand les deux femmes apprirent quelle était la famille qui leur avait envoyé ce corbeau, elles hochèrent la tête. La brune s'en était gentiment assise, en souriant courtoisement, mais il se trahissait une sorte d'effarement dans ses traits, tandis que la jeune fille, elle, était restée un peu sotte, bien qu'elle eut donné les apparences d'une certaine assurance, hochant joliment sa tête bien coiffée pour affirmer qu'elle était prête. Mais la seule pensée qui lui venait était : bon sang, Noirvallon, où ça peut bien être ?

Le paysage défilait devant la fenêtre de sa carriole, après avoir déployé des plis de mer sous le navire aux armoiries tricéphales, et si chaque différence l'émerveillait, si chaque découverte l'enthousiasmait, elles étaient aussi toutes et chacune une pointe différente dans la chair tendre et résolue de son cœur chaud. C'était si loin. Dieux, c'était si loin ! Elle comprenait douloureusement mieux le pli de lèvre de Perriane, qui lui avait murmuré d'un ton curieusement creux que, oui, « le Bief, c’est très joli, » avec des yeux soudain tous éteints. Sa seconde mère avait compris bien avant elle – et comment la vierge aurait-elle pu deviner, elle, pour qui le bout de son monde était à une journée de cheval ! – que leurs promesses récentes de s'écrire, de trouver une raison de voyager, de revenir un peu pour fêter, pour aviser, pour le premier prétexte venu, risquaient bien d'être caduques. A mesure que les pas des chevaux faisaient leur petit poc sur le chemin et que les roues de son chariot faisaient leur grincement un peu geignard qu'elle n'aimait pas mais qui finissait par la bercer, elle réalisait toutes les conséquences de ce voyage. Le Bief, c'était peut-être joli, mais c'était surtout bien trop loin pour espérer trouver un vrai prétexte pour une visite de courtoisie aux siens – ou en tous cas en imaginer un qui ne soit pas désastreux. Alors, s'ils étaient couronnés de succès, si tout se passait bien, s'ils étaient aussi habiles que Marlissa se figurait qu'ils étaient, les Sept la récompenseraient en la coupant de tout ce qui avait fait son enfance. Les visages de pierre des Trois Soeurs, les contours déchiquetés de la Mordante, l'odeur si typique des gens de sa famille, celle de la peau des murs de Sortonne – oui, les Sunderland le savaient du bout du nez, leur chez eux sentait comme une peau de femme – les bras de ses petits frères qu'elle aimait quasiment comme deux de ses propres fils, tout ça, hop ! Hors de portée. Et à jamais.

Oh, bien sûr, Marlissa n'était pas une fille ingrate – pas trop, pas pour ces sujets en tous cas – et elle avait eu bien un peu de plaisir à savoir qu'elle voyagerait avec son si cher papa. Et, si on oubliait les hommes d'armes et les quelques servants qui venaient avec eux, qui n'étaient jamais que des épées et des seaux qui bougeaient par eux-mêmes après tout, elle et Lawrence ne voyageaient que tous les deux ! Comme ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas pris de cheval pour aller en balade ! Ah, elle était fillette en ce temps-là, et si elle avait déjà une idée de sa chance à s'en aller chevaucher en compagnie d'un homme comme son père, elle n'avait pas l'âge de goûter à tous les plaisirs que ça pouvait représenter. Et là, pour une balade, mais quelle balade ! Elle avait appris que son père n'était pas tout à fait étranger à ces tractations, que le corbeau n'avait pas été à ce point là une surprise, même si, à en juger par son humeur, il n'était pas que joie et satisfaction à arpenter les routes. Ça aurait pu tromper beaucoup de monde, mais ça ne trompait pas Marlissa : il y avait ce petit quelque chose dans le fond de ses yeux, ce petit pli de trop dans le coin de ses lèvres, qui montrait que quelque chose assombrissait son âme derrière son visage lumineux de rêveur trop doux, trop délicat pour être dangereux. Il avait d'autres plans derrière ce projet, et il n'était pas fait encore parfaitement à l'idée de se séparer de sa fille – il le lui avait redit, d'ailleurs – mais autant la petite vierge savait se montrer comme quelqu'un de raisonnable, autant elle avait là, au fond de sa carriole, du mal à l'être au delà de le prétendre. Ça faisait beaucoup de choses, tout de même, ce voyage, ces histoires, ces intrigues ; elle avait davantage lu et murmuré au propos des Feunoyr et des secrets au cours de ces cinq dernières lunes que tout le reste de sa vie entière. C'était bien insuffisant pour tout appréhender, mais c'était largement assez pour se rendre compte qu'il lui manquait beaucoup.

Hé bien, tant pis. Après tout, on n'était pas effrayé par les épreuves quand on était Sunderland, et quand bien même cette route royale se succédait à la route des fleurs, quand bien même elle sentait que tout était différent si loin de chez elle, jusqu'au parfum des pierres, jusqu'à la brillance même du soleil, il fallait une nouvelle fois prendre l'adversité à bras le corps et s'en faire une belle robe d'audace. Elle ceignait ses reins de tout ce qui pouvait ancrer ses certitudes : elle pourrait écrire à Perriane toujours, elle avait fait un très beau et très long voyage rien qu'avec son père, et ils avaient tant parlé et chevauché ensemble qu'elle connaissait de nouveau, et avec bonheur, le moindre pli de ses mains de chevalier par cœur, comme lorsqu'elle était toute enfant et qu'elle ne décrochait jamais de ses pognes. Ils avaient devisé, ri, échangé des légendes à propos des sauvageons des rocs du Val, puis de ceux des alentours de Blancport, puis ces femmes d'Harrenhal, jusqu'à évoquer les dragons à effleurer Port-Real, et à présent il semblait à son cœur de demoiselle tout savoir sur ces affreux dorniens, ces créatures à la foi si terrible et aux coutumes si affreuses que ça se reflétait sur leurs corps et qu'ils en avaient la peau noire. Toute noire ! Même le blanc de leurs yeux était noir. Promesse !

Finalement Noirvallon était en vue, avec ses bois noirs, ces feuilles sombres, ses découpes de frondaisons dans un ciel de crépuscule qui en donnait fort impressionnante image, et ils auraient pu se présenter au domaine du seigneur vouivre au soir, mais Lawrence était un homme qui aimait présenter et, malgré ces doigts qu'il avait tout aussi pincés que tout autre de son sang, il avait préféré reposer chevaux, hommes et corps dans une auberge des environs avant de se présenter à la fleur de la journée. Parce qu'il ne voulait pas avoir l'air de mendier le repos, parce qu'il ne fallait pas arriver froissés, parce que, tout de même, ici c'était le Bief, et dans le Bief on aimait tellement s'attifer qu'un artisan un peu aisé avait l'air mieux sapé que ces deux Sunderland. Alors autant avoir le teint lisse et prendre le temps de revêtir ses plus belles toilettes – même si, oui, elles étaient un peu chiches. Perriane lui avait dit, pourtant, « ne te laisse pas impressionner, » mais, bah, elle l'était. Elle l'était forcément. Ça ne sentait pas le sel, déjà, le vent était plutôt caressant et moelleux et il y avait encore toutes ces fleurs, le parfum de sucre et de terre chaude, fertile, que l'automne n'arrivait pas à faire rentrer dans le sol pour l'hiver encore. Et puis, ces richesses. Dieux, ces richesses. Elle n'avait pas encore pénétré dans le domaine en lui-même que ses yeux en éclataient partout, la route des fleurs et les gens croisés avaient suffit. Hé, elle savait bien qu'à Sortonne, on avait moins le sou qu'ailleurs, mais savoir et constater étaient deux choses très différentes et combien ce gouffre était amer à son orgueil de lady ! A s'imaginer par dessus ça les Terres de l'Ouest, elle se sentait pouilleuse, presque. Elle qui aurait pu jurer avoir ce détachement face à l'or dont tous les siens se drapent pour travestir leur avarice en prudente qualité, elle peinait à ne pas devoir admettre par elle-même que ce n'était point du détachement qu'elle ressentait, mais une bien hostile jalousie. Que n'avait-elle pas cette aisance, alors qu'elle avait la noblesse ! Injustice, criait son cœur. Injustice ! Certes, Noirvallon semblait un peu moins, enfin, un peu plus, c'est-à-dire, ça méritait son nom, en somme, mais tout de même, elle en restait sur ce sentiment qu'à Sortonne, on aurait mérité d'avoir plus de ces deniers, et que c'était intimidant d'en voir autant se faire agiter ça et là devant leurs nez. Mais elle n'avait pas nature à laisser son nez pointer le sol, et après le choc premier de la réalité, son menton s'était redressé tout autant que son opinion d'elle-même. Alors, hein ! Alors on voulait l'écraser, elle, avec toutes ces beautés ! On voulait lui montrer qu'elle était un peu moins, parce que le Bief, c'était une terre plus molle et grasse que les Trois Soeurs, mais ah ! Elle allait leur en montrer ! Ah oui, elle allait leur en montrer !

Même son père, qui pourtant la connaissait, marqua un petit arrêt à la voir se présenter à lui au matin pour lui déclarer mignonnement qu'elle était prête. Sa toilette était celle qu'il lui savait avoir, qui était de soie bleue, mais un peu passée, un peu portée déjà, seulement elle avait passé un temps conséquent à se parer, à se scruter, à s'acérer avec toute l'énergie que cette sombre volonté revancharde insufflait en elle, et quand elle eut finit, elle ressemblait à une femme, et à une femme avec un éclat certain. Certes l'écrin n'était pas le plus beau, et elle n'avait pas pu y faire beaucoup, mais durant le voyage elle avait ajouté de coquettes broderies légères, ça et là, pour figurer des fleurs et l'effet y était ; elle avait brossé ses cheveux si méticuleusement que ses boucles, accrochées à ses oreilles, brillaient presque comme un or léger et tressautant, ses lèvres étaient aussi rouges et délicates que des pétales de roses et elle avait le teint aussi frais qu'on pouvait après un si long voyage. C'est qu'elle avait abusé de l'eau, chaude, puis froide, puis chaude, qu'elle s’était bien pincée comme Perriane lui avait montré, qu'elle ne s'était économisée en rien, et s'il fallait souffrir pour être belle, hé bien ! Elle n'avait pas trop volé sa beauté, tant ses joues lui cuisaient encore de ses efforts. Son père se pencha sur elle, l'oeil ému, le sourire moins fort, et après l'avoir embrassée sur la ligne de la mâchoire plutôt que sur la joue, lui avait glissé à l'oreille derrière laquelle il avait rangé l'une de ses mèches de cheveux qui voulait figurer un bijou : « que tu ressembles à ta mère. » C'était là un compliment terrifiant, et cette terreur ne la quitta pas d'une goutte alors qu'ils avançaient enfin vers leur ultime destination. On eut affirmé à la petite lady qu'elle allait là à l'échafaud, elle aurait simplement hoché la tête en répliquant qu'elle le savait, mais que le devoir, c'était le devoir.

Ainsi passèrent-ils portes et serviteurs, et furent-ils annoncés. L'émoi refusait de quitter la poitrine de Marlissa et, si Perriane lui avait conseillé de ne surtout pas chercher à l'éteindre, parce que ça rendait la gorge rose, l’œil brillant et les hommes alentours sensiblement plus attentifs, il ne lui semblait n'avoir jamais autant peiné à se tenir droite. Ah, il était impeccable, son maintien, mais ça ! Ça, elle pourrait en redire au prochain vétéran de guerre : peut-être avait-il eu une jambe brisée ou le bras sectionné, mais elle, elle ! Elle s'était bien tenue devant Bryce Vyrwel, et ça valait du respect, ça, messer. Lawrence, lui, était comme il semblait être toujours, beau, grand, un rien rêveur, avec ce sourire si sûr de lui, qui l'auréolait d'une innocence aussi lisse et cruelle que la lame d'une épée affûtée chaque jour, et il s'avança le premier pour saluer le lord qui avait convié ces deux nobles Valois pour de gentilles palabres.

« Lord Bryce, qu'il est bon de mettre enfin un visage sur vos missives. Il hocha la tête, et dans cette façon simple, il donnait l'impression coulante d'approuver entièrement l'homme face à lui, sans avoir besoin de grands effets de manche ou d'un discours pompeux. Je ne vais pas vous faire pas attendre. »

Il ouvrit le bras en arrière et avec un geste élégant, désigna la petite lady qui sentit son cœur s'en contracter et lui lancer une trille douloureuse.

« Ma fille. »

Marlissa s'avança, et derrière toute sa frayeur épouvantée, elle savoura une petite pointe d'orgueil à se dire que, tout de même, elle parvenait très bien à faire mine d'être simplement délicate et absolument pas sur le point de filer droit derrière en réclamant son grand-père comme jamais elle n'aurait cru le faire. Et pourtant, c'était bien le cas. Cet homme lui faisait peur. On l'appelait la vouivre, et bons dieux qu'il méritait ce nom ! Elle ne le connaissait pas, pas du tout, mais il avait un air rêche dans le regard, une sorte de façon de se tenir qui sentait la rudesse et cette sorte d'hostilité qui affleure aux peaux tendues par un esprit revanchard. Au milieu de ces terres, si tendres et si jolies, du moins infiniment plus légères et riantes que les flancs déchirés de l'île de Marlissa, Noirvallon, tout comme la physionomie de son seigneur, faisaient un contraste frappant et la petite lady éprouvait une certaine peine à se tenir là, comme elle l'aurait éprouvée à se tenir devant un ours envers lequel on lui aurait commandé de faire risette. Il était difficile de se dire que le caractère de l'endroit n'avait pas entaché celui de ses nobles, ou inversement. On l'avait présentée comme un trésor, aussi affecta-t-elle de sourire avec ce petit air frais qui faisait tant soupirer son grand-père parce qu'il le trouvait trop joli pour être bien honnête, puis après sa révérence, elle s'interrogea subitement. Comment le nommer ? Lord Bryce ? N'était-ce point un peu familier. Lord Vyrwel ? Son père l'avait nommé différemment ! Elle découvrit légèrement ses petites dents rondes pour souffler mignonnement.

« C'est un honneur que d'être votre invitée. »

Perriane lui avait dit cent fois : quand tu es femme et que tu ne sais pas, change ton sujet ou évite-le. Une femme labile, on juge ça bien plus savoureux qu'une femme sotte ou maladroite. Mieux vaut être vue trop légère que trop bête, car on murmure des choses aux nuages qu'on ne confie jamais aux mules. La jeune femme se redressa, recula de ce qu'elle avait avancé pour ne point se mettre trop en valeur, dardant malgré elle un rapide regard vers le visage de son père, qui, évidemment, souriait. Au moins le toit ne s'était pas effondré sur eux, c'était déjà ça. Revenant sur le lord des lieux avec une moue bienveillante, point trop prononcée et adorable, elle se figura un instant les fils de cet homme-là, puis ce que ses nuits seraient bientôt si elle devait coucher avec un genre de serpent griffu. Elle ne fit que ciller à cette pensée, mais il lui sembla soudain que les murs autour d'elle s'étaient fait un peu plus petits, et les portes un peu plus closes. Elle n'en montra rien de plus, et ne s'enfuit pas immédiatement, préférant se dire que, quand même, il fallait en faire, des choses insensées, pour sa famille.


Dernière édition par Marlissa Sunderland le Dim 8 Sep 2013 - 12:07, édité 1 fois
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Noble
Bryce Vyrwel

Bryce Vyrwel
Noble

Général
Ce qui est bête, c'est que nos armoiries ensemble forment un dragon à trois têtes Vyrwel10
Seigneur de Noirvallon

♦ Missives : 858
♦ Missives Aventure : 71
♦ Age : 35
♦ Date de Naissance : 27/09/1988
♦ Arrivée à Westeros : 16/03/2013
♦ Célébrité : Tim Roth
♦ Copyright : © Moi
♦ Doublons : Maron Martell, Pryam Templeton, Alysane Mormont, Sargon Harloi
♦ Age du Personnage : 40 ans
♦ Mariage : Lyra Vyrwel (née Costayne)
♦ Lieu : Bief, Noirvallon
♦ Liens Utiles :
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Les récents événements n'avaient pas trop donné à Bryce le temps de s'occuper des affaires familiales, ou plutôt de tout ce qui ne concernait pas le Dragon noir. Pourtant, il avait plusieurs enfants qui entraient dans la période où il fallait leur dénicher la perle rare, une jeune demoiselle – ou un damoiseau pour sa fille – qui pourrait apporter quelque chose à la maison Vyrwel tout en s'assurant de perpétuer la lignée si pure des partisans Feunoyr. Le récent décès accidentel de l'épouse de son héritier était aussi à prendre en ligne de compte. Lancel avait manifesté une grande réticence à l'idée de se remarier, mais Bryce était été ferme à ce propos : il fallait qu'il prenne une nouvelle épouse de manière à forger de nouveaux liens avec d'autres maisons.
Et là, la famille Sunderland s'était présentée à lui. Ou plutôt son nom avait été cité au détour d'une conversation. Bryce se réunissait souvent avec son frère cadet de manière à débattre de leurs prochaines actions ainsi que des décisions que le seigneur des lieux prenait. Godrik avait tout à coup fait référence à la maison du Val alors qu'ils parlaient des prochains mariages à organiser au sein de leur maison et en fouillant dans son esprit, la Vouivre s'était effectivement rappelé que l'héritier avait une fille en âge de se marier. Du moins si ses souvenirs ne lui faisaient pas défaut.

Bryce mettait un point d'honneur à connaître tous ses alliés, mais aussi ses ennemis. Lorsque la rébellion de Murs-Blancs avait été fomentée, le seigneur de Noirvallon avait pris soin de se renseigner sur tous les partisans Feunoyr qui seraient présents de manière à ne pas avoir de mauvaise surprise. C'était par ce biais qu'il avait appris que l'héritier de la maison y prendrait part et que son frère resterait dans le Val. Étant donné que le plus âgé des deux était mort lors de l'intervention du bâtard qui occupait la place de Main du Roi, c'était donc son cadet qui lui succédait. Sa fille représentait donc un choix plutôt intéressant, que ce soit pour Médard ou pour Lancel.

C'était pour cette raison que Bryce patientait dans sa pièce favorite à Noirvallon. Oh, il n'attendait pas impatiemment la venue de ses invités, ses journées étaient suffisamment occupées pour qu'il ne fixe pas le mur en attendant que les secondes s'égrainent lentement. L'avantage dans la vie des partisans Feunoyr, c'était qu'ils n'avaient jamais à s'ennuyer. Avec la fuite de nombreux alliés qui s'étaient abrités dans les Cités Libres – comme l'ancienne maison Beurpuits par exemple – les restants devaient être d'autant plus efficaces. L'esprit de la Vouivre se devait d'être affûté, aussi comme lors des entraînements à l'épée, il pratiquait aussi souvent que possible.
Les Sunderland n'arrivèrent pas le soir même, peut-être s'étaient-ils égarés ou avaient-ils préféré passer la nuit dans une auberge du coin ? Noirvallon n'était pas un fief très accueillant, il était aussi sombre et inquiétant que le Bief était vert et florissant. Au moins les voyageurs ne pouvaient prétendre qu'il s'attendait à tomber sur un charmant hôte : la Vouivre était fidèle à son blason et à son fief.

Lorsque Godrik vint lui annoncer la venue des Sunderland le lendemain, le seigneur des lieux se rendit dans la cour sans se presser. Bryce était d'un naturel patient et posé, il ne s'énervait que rarement et s'impatientait encore moins souvent. Comment dominer d'autres personnes si tu n'arrives pas à te dominer toi-même ? Tels étaient les mots que lui serinait son géniteur et le Vyrwel les avaient mémorisés et gravés dans son esprit.
Pour une fois, Bryce avait fait l'effort de se présenter dès l'arrivée de ses invités, ils étaient attendus et cela faisait bien longtemps qu'une telle chose n'était pas arrivée à Noirvallon. Les étrangers évitaient soigneusement de s'égarer jusqu'à la forteresse, ils craignaient davantage le statut de partisan Feunoyr que la verve du seigneur des lieux. À l'entrée des Sunderland, le regard de Bryce resta insondable. Il les observait avec une neutralité feinte, scrutant déjà leurs gestes pour essayer de relever des informations silencieuses dont il pourrait se servir. Lorsque l'héritier Sunderland se présenta face à lui, le Bieffois nota qu'il était bel homme, certainement du genre à attirer l'attention de dames. Cette constatation lui fit penser à son propre héritier : ils partageaient cette particularité et Bryce ne pouvait s'empêcher de se demander s'ils en avaient d'autres.

Après s'être brièvement adressé à lui, le Sunderland lui présenta la jeune femme qui était la raison de tout ce chambardement. Le regard inquisiteur de la Vouivre se posa sur le minois de la donzelle, elle était jolie dans son genre, affichant une expression qui laissait penser que son isolement dans la forteresse avait conservé sa naïveté. Tant mieux, si tel était le cas, c'était une raison supplémentaire pour jeter son dévolu sur elle. Bryce aimait maîtriser les gens qui vivaient sous son toit et il désirait trouver une épouse malléable à ses fils de manière à ce qu'elle se contente d'obéir sans vouloir décider. Après tout, tel était le rôle des femmes : enfanter et jouer les potiches pour attirer les faveurs des autres maisons.
Cette brève analyse terminée, Bryce se contenta d'un hochement de tête pouvant aussi bien être assimilé à un salut qu'à une approbation. Il n'aimait pas donner son avis avant d'avoir décidé qu'il avait quelque chose à gagner en échange.

« C'est une bien jolie fille que vous avez là messire Lawrence, je constate qu'elle a hérité de vos traits. Les parents aimaient toujours entendre que leur enfant chéri leur ressemblait. Même si la donzelle avait été laide comme les sept enfers, Bryce aurait trouvé quelque chose à dire dans ce domaine.
C'est un plaisir de vous accueillir à Noirvallon, voilà bien longtemps que nous n'avions pas eu l'occasion de recevoir du monde. Le ton n'était pas caressant, juste posé ce qui laissait penser qu'il était aussi sincère, mais rien n'était moins sûr.
Et je suis d'autant plus heureux d'avoir eu une réponse positive de votre part, en espérant que la suite de nos discussions se déroule aussi bien. »

Bryce se tourna vers son frère, silencieux et debout à ses côtés, puis lui adressa un hochement de tête. Godrik se contenta de s'éloigner d'eux après avoir adressé un salut aux invités, puis beugla quelques ordres pour ordonner aux palefreniers de s'occuper des animaux des Sunderland et de leurs gardes. Les domestiques qui les accompagnaient seraient pris en charge par ceux du château qui s'occuperaient notamment de leur montrer où se trouvaient les chambres de leurs maîtres de manière à ce que leurs affaires y soient transportées. Une fois ce petit souci réglé, la Vouivre reporta son attention vers les Valois avant de prendre la parole une fois de plus.

« Suivez-moi donc, nous serons plus à l'aise installés à l'intérieur. Même si le temps est assez chaud, il est assez traître et je ne voudrais pas que vous soyez indisposés. »

L'air de Dorne montait effectivement jusqu'à Noirvallon et la chaleur était plus présente, cependant le fief n'était pas épargné par des vents frais qui avaient tôt fait de vous clouer au lit avec une vilaine maladie. Sans se faire prier davantage, Bryce se détourna de ses invités après leur avoir adressé un signe, puis pénétra dans la forteresse. Jadis bien plus décorée et riche, Noirvallon était à présent beaucoup moins avantagée au niveau de la décoration. L'échec de Murs-Blancs avait plongé la maison Vyrwel dans la disgrâce et la somme qu'elle avait dû verser à la couronne avait grandement fait diminuer le pécule dont elle disposait. Cependant, même moins opulence qu'auparavant, la décoration restait fine et de bon goût, montrant que le seigneur des lieux possédait un goût certain pour la richesse.
Sans trop traîner, Bryce les conduisit en direction de sa pièce favorite : un grand salon réchauffé par l'âtre d'une cheminée imposante et où l'on pouvait se prélasser dans des fauteuils plus que confortable. Invitant les Sunderland à prendre place dans l'un d'entre eux, Bryce opta pour sa place habituelle : celle située sur le côté de l'âtre. Elle obligeait ses interlocuteurs à ne pas le regarder trop fixement sous peine d'être éblouis par le feu qui brûlait dans la cheminée. Une domestique fut appelée pour servir des rafraîchissements, puis lorsqu'elle se fut éclipsée, la Vouivre relança la discussion.

« J'ose espérer que vous avez fait bon voyage ? Le Bief n'est malheureusement pas au mieux de sa forme avec tous les événements récemment arrivés, mais dont vous avez heureusement été épargnés dans le Val. Il faisait bien évidemment référence aux affrontements avec les Fer-nés.
Mes fils sont actuellement occupés, mais n'ayez crainte, vous aurez l'occasion de les rencontrer tous les deux. »

Un début de conversation des plus basiques, mais mieux valait commencer en douceur et ménager un peu ses invités avant d'entrer dans le vif du sujet.
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Marlissa Sunderland

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La vouivre parlait calmement, avec un ton plus ample et posé qu'elle ne l'aurait imaginé à brièvement contempler ses traits. Il n'avait pas la voix désagréable et ça la surprenait. Non, à dire vrai, elle lui aurait plutôt donné une voix grondante, basse et un peu moite - une voix de bourreau de Culpucier, quelque chose qui réponde à son allure de serpent à peau humaine et à col brodé. Elle accentua un peu son gentil sourire à la remarque sans doute aimable que le seigneur Vyrwel lança juste après, davantage par courtoisie que par sentiment. Être flattée par cet homme lui donnait le vague sentiment qu'une main griffue, velue et pesante lui tapotait le sommet du crâne, mais elle se morigéna sitôt après intèrieurement. Ah, c'est ainsi, on a la tête que les Sept nous donnent, et elle se trouvait peut-être face à un homme courtois et sensible qui possédait la face d'un marteau de forge bien malgré lui. Au moins semblait-il approuver l'apparence qu'elle avait tant peiné à se donner et Marlissa, si elle eut préféré à l'origine en recevoir des éclats de voix et une attention plus soutenue, se félicita plutôt que la vouivre fut fort maître de lui-même, puisqu'il n'était pas dit qu'elle n'aurait pas sursauté s'il s'était mis en tête de lui baiser la main ou seulement de la contempler de plus près. Ils n'avaient guère de visiteurs, disait-il, et ce fut au tour de Lawrence de hocher la tête simplement, avec la même sobriété que son interlocuteur, alors qu'il devait sans doute acquiescer à l'isolement de leurs familles. Qu'il fut séculaire comme pour les gens de Dolcesoeur, ou plus récent pour tous ceux qui étaient entachés du désastre de Murs-Blancs. Les quelques mots à propos de cette fameuse réponse positive que lord Bryce lâcha ensuite appuyèrent la pointe d'angoisse qui avait percé le ventre de la jeune femme comme un trait acéré et faisait s'écouler en elle un sang très froid, fait de cette liqueur d'angoisse et d'appréhension qui lui faisait croire que Noirvallon ne faisait que se recroqueviller autour d'elle pour la tenir dans un piège. Cette fois, elle retint parfaitement ce regard qui voulait s'enfuir vers son père et le supplier dans l'instant de dire que tout ceci était bien mignon, mais qu'après tout il y avait d'autres choses à faire, comme partir, hé par exemple ! Merci, la bonne soirée, on s'enverra des emplumés. Et joli blason au fait. Ah, suffit, se dit-elle ! Ce n'étaient pas quelques feuilles noires et un visage fermé qui allaient tant l'impressionner ou décrire son destin à venir. Elle n'était plus une enfant, bons dieux !

« N'est-ce pas. Le Bief n'a pas toutes les roses de Westeros. »

Elle ne remua pas, et se tint bien comme il le fallait, pas en avant, point tremblante, encore moins minaudière, surtout pas indisciplinée, et parfaitement parée à se sacrifier pour la cause Sunderland. Ah, ce regard qu'il avait, cette ombre dans ses iris clairs ! Assurément il avait quelque chose en tête, son cher père, et elle savait que ce qu'il cachait n'appartenait point à la lumière... Des ordres furent donnés par un homme des lieux, sans doute un frère ou un cousin de la vouivre - qu'ils avaient salué comme il se devait -, des gens vinrent, des mains saisirent leurs coffres et leurs bêtes et bientôt, tout moyen de fuite rapide fut rangé ailleurs, et hors de portée directe. Curieusement, ça la détendit. Bah ! Damnée pour damnée, si ce bois sombre et cette maison-là devaient être ses enfers, autant s'y tenir élégamment. Après tout, à ce qu'on disait, on charmait plus aisément les démons que les saints, alors elle avait encore des chances de finir par trouver un agrément aux lieux. Les affaires des Valois furent saisies et montées, et elle eut le coeur un peu pincé à voir combien les coffres qui scellaient ses effets avaient l'air de peu de choses, en tous cas de rien de riche ou d'extraordinaire. Certainement, ces gens devaient l'impressionner bien au delà que le contraire. Lorsqu'ils passèrent à l'intérieur de la demeure, ce qui frappa Marlissa tout d'abord, c'était la fragrance des lieux. A ne jamais avoir vécu ailleurs que dans la forteresse de Sortonne, elle avait associé les écrins des nobles avec le parfum de ses lieux, et quelque chose dans son nez lui faisait appréhender une autre de ces vérités évidentes, mais qu'on ne comprend que lorsqu'elle vous gifle : si chaque Maison avait ses armoiries et son coeur, elle avait également sa propre senteur. Et sans doute une âme bien différente. Elle humait quelque chose de boisé, de lourd, de minéral, mais pas terreux, non. Elle peinait à le définir ; en tous cas ça n'avait rien de cet air qu'elle connaissait par coeur, qui mêlait l'odeur des cheveux de jeune fille et celle des roches nues.

Après le nez, lui poussèrent des yeux et, si les derniers événements avaient déchiré la bourse de chacun des vaincus, force lui était de constater que, hé beh ! Ca allait encore assez bien, par ici ! On ne se gênait pas dans le Bief, décidément. A en juger par les tapisseries et les ornements, une année de vaches maigres dans Noirvallon devait ressembler à tout le troupeau des Trois Soeurs - bon, peut-être ses pensées s'égaraient-elles un peu dans l'exagération. Un beau feu nourri réchauffait une pièce qui parvenait à être douillette et cossue à la fois, et Marlissa s'en surprit. Non pas qu'elle eut cru à l'origine devoir coucher sur des barres de fer figurant le blason de leurs hôtes cent fois, mais... Ca lui avait traversé l'esprit. Rapidement. Juste un petit peu. Le ventre caressé d'un rien et les épaules toujours bien domptées, elle attendit sagement que lord comme père prirent place dans les fauteuils qui semblaient lui murmurer son nom d'une voix suave après ce voyage si long dans cette carriole aux coussins trop plats, et choisit comme assise un siège aux côtés de Lawrence, mais entre lui et le seigneur des lieux, pour ne pas faire mine de l'éviter. Des verres furent tendus aux trois nobles, et si la pucelle se saisit de l'un d'eux avec la distinction qu'il fallait et une absence de regard envers la domestique qui passait, elle ne but point. Perriane lui avait fait répéter ces manières : ne jamais paraître assoiffée, affamée ou incommodée, surtout ne jamais se laisser aller à être avide ou à lorgner sur les possessions comme les denrées, en somme, s'assurer de donner l'impression de se maîtriser parfaitement et de laisser les honneurs aux hommes avant tout, et en priorité aux hôtes.

« Assez long, je ne vous le cache pas, répliqua Lawrence à l'interrogation de pure politesse du seigneur bieffois. Les Trois Soeurs ne sont à portée de main de personne, ou peu s'en faut, mais la route des fleurs est plus agréable que la royale, ajouta-t-il d'un même ton indistinct, laissant tout loisir à l'oreille qui les recevait d'en comprendre le sens profond. Le Bief reste éclatant et je ne doute pas de sa force quant à croître de nouveau. Il leva son verre, pour trinquer. A nos familles. »

Le père de la vierge attendait que son vis-à-vis boive avant d'en esquisser le geste à son tour. Si Marlissa le faisait par une politesse apprise, peut-être que le chevalier valois, lui, le faisait pour d'autres motifs plus obscurs, ou une habitude plus noire. En tous cas, son visage tranquille ne laissait rien paraître de plus que son doux air de poète, comme toujours. Le sujet des fils revint, et la jeune lady cilla malgré elle à entendre qu'ils seraient deux à lui être présentés. Hé, quoi, elle aurait le choix, peut-être ? Cette allusion diminua de moitié l'effet du feu sur ses membres qu'elle forçait à se tenir déliés, malgré leur volonté de se tendre, mais le fauteuil restait effroyablement semblable à un nuage de soie, aussi put-elle y puiser de quoi garder son sourire délicat et son air d'attention docile. Lawrence reprit.

« Oui. Il plissa légérement les yeux en avisant la vouivre, sans doute à cause de l'âtre. Je ne doute pas que Marlissa brûle de les rencontrer. N'est-ce pas, mon coeur ?
_Oui, père,
fit-elle sur un ton qui oubliait d'être trop haut ou trop timide, bien qu'il fut lancé avec un brin de retard. Mais la patience est notre vertu. Je ne veux pas précipiter des hommes, ils sont sans doute affairés.
_Ne vaut-elle pas qu'on se presse,
glissa le chevalier vers la vouivre avec un humour léger mais un sourire un peu plus étrange, bien que fugace, avant de laisser son regard s'en aller sur les murs alentours et sa voix prendre une teinte plus fraîche et un tempo plus lent. Nous sommes isolés, lâcha-t-il sans ambages ensuite. On cherchera sans doute, avec bienveillance évidemment, à nous faire entendre que nous devrions effacer ces derniers événements, baisser la tête devant nos échecs et faire peu de bruit. Ce serait raisonnable, n'est-ce pas, de nous taire, de laisser couler le temps et refroidir les braises de notre combat. Avec un peu de chance, d'ici quelques années, nous pourrions mendier le pardon de la Main qui a frappé. N'est-ce pas, mon coeur ?
_Un Sunderland jamais ne mendie,
fit vivement la pucelle, aussi surprise que piquée au vif, après avoir échoué à retenir un sursaut.
_Voyez, souffla le chevalier avec malice, ne vaut-elle pas qu'on se presse. »

Il but enfin, puis se redressa, et la demoiselle, confuse, consacra les secondes suivantes d'abord à regarder son père, avant de comprendre ses agissements, et de préférer couler un regard aux apparences douces mais à l'attention certaine vers le seigneur des lieux. C'était la première fois qu'elle voyait son père ainsi, bien qu'elle le soupçonnait jouteur tant par le verbe que par l'épée, mais ça ne lui déplaisait pas exactement. En vérité, ça la grisait un peu, bien qu'elle ne se sentait pas parfaitement à l'aise, mais ce petit enjeu - minuscule, rien d'autre que sa destinée à elle, un détail - lui paraissait plus beau et plus valable de par cette mise en scène. Lawrence fit quelques pas en arrière, l'oeil sur quelques ornements, avant de revenir poser la main sur le dossier du fauteuil de sa fille, qui, par un réflexe d'amour infantile, répondit au geste en venant glisser ses doigts aux siens.

« Je tiens à mon enfant comme je tiens à notre lutte, fit-il avec un regard plus droit maintenant que l'éclat flamboyant le dérangeait moins. Le sang des Sunderland est robuste. Marlissa enfantera de braves, de dignes, de forts. Je veux m'assurer que ma petite rose soit plantée dans une belle terre, sous un soleil qui sache mettre en valeur ses pétales. Il retrouva alors parfaitement son air léger et rêveur, incroyablement doux. Inoffensif. Pardonnez mes inquiétudes de père. »

Marlissa ne sut que dire, toutefois elle se trouva la conviction qu'il fallait qu'elle parle, pour appuyer à sa façon les propos de son père et ne pas être seulement présente pour hocher la tête, aussi se donna-t-elle le temps de regarder la coupe qu'elle tenait, sans y boire, avant de dire ce que son coeur lui affirmait.

« Il n'y a rien de plus important que la famille, si ce n'est le devoir. Pour eux je ferai tout. Mais, si je peux déjà rassurer mon père, je sais déjà que nos devoirs se rejoignent, et que nos familles ne peuvent qu'en être amies. »

Son regard était moins direct que celui de Lawrence, un peu plus ébloui, mais elle voulait lui insuffler de la fermeté et de la résolution. Ah... Voilà qu'elle avançait par elle-même vers une idée d'alliance. Vraiment ! Ce qu'il ne fallait pas faire pour sa famille, décidément !


Dernière édition par Marlissa Sunderland le Mar 3 Sep 2013 - 16:11, édité 2 fois
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Bryce Vyrwel

Bryce Vyrwel
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La question de Bryce au sujet du voyage des Sunderland n'était pas totalement désintéressée, il souhaitait réellement savoir s'ils avaient rencontré une quelconque difficulté pouvant laisser entendre que les négociations pourraient être plus difficiles qu'il ne l'avait escompté. Mais la réponse du Valois semblait dire que ce n'était pas le cas, aussi Bryce se contenta-t-il d'un hochement de tête pour toute réponse. Même s'il était homme à aimer manipuler les mots, ce n'était pas pour autant qu'il en usait à tort et à travers.
Le fait que le chevalier attendait de voir son hôte boire avant lui n'échappa pas au seigneur des lieux : visiblement la méfiance ne faisait pas défaut aux Sunderland ! Craignait-il que la Vouivre ne tente de l'empoisonner ? À raison d'un côté, Bryce n'avait jamais hésité à se débarrasser – de manière définitive – des personnes qui se plaçaient en travers de son chemin. Mais ce n'était pas le cas de ses invités, pas pour le moment du moins. La malheureuse épouse de Lancel était bien placée pour en parler, si du moins elle était encore de ce monde. Mallory avait été une bonne partisane Feunoyr jusqu'à ce que son instinct de mère prenne le pas sur sa fidélité au Dragon noir, Bryce et Lancel s'étaient donc arrangés pour que la malheureuse succombe à une soudaine maladie. Mais les morts avaient été suffisamment nombreux au sein des rebelles, aussi le Vyrwel ne comptait pas en faire d'autres.
Il fut donc le premier à boire, sans quitter son invité du regard, comme par défi.

Suite à cela, la jeune Sunderland montra un trait de caractère qui plut beaucoup à Bryce : elle savait visiblement où était la place des femmes dans leur société actuelle. Elle avait aussi l'air d'être fidèle à son nom et c'était là un point commun qu'elle partageait avec la Vouivre. Tout ce qu'il faisait, c'était pour le nom des Vyrwel. Pour que ses ancètres soient fiers de lui et que ses descendants puissent occuper la place qui leur revenait de droit : celle des vainqueurs. L'échange entre le père et la fille intéressait le seigneur de lieux qui restait particulièrement silencieux, se contentant de répondre de temps en temps pour montrer qu'il les entendait bien.

« Votre fille semble avoir compris ce qui est important dans la vie. Vous l'avez bien éduquée ser Lawrence. »

Le compliment était clair, palpable même, pourtant le ton n'était ni caressant, ni même admiratif. Bryce n'était pas homme à charmer les autres, il préférait les provoquer pour les pousser là où il désirait, ce qui rendait ses compliments d'autant plus difficiles à cerner. Dans le cas présent, la Vouivre appréciait ce qu'il voyait, mais il ne s'emballait pas trop vite pour autant. L'on ne connaissait réellement les gens qu'après les avoir vus dans différentes situations. Là, la jeune damoiselle était calme et posée, peut-être un peu stressée de se trouver dans ce lieu inconnu, mais elle avait la présence de son père pour la sécuriser. Avant de rendre sa décision – et d'entendre celle des Sunderland – il demanderait à discuter en tête-à-tête avec elle, mais sans la prévenir avant, sur soit-disant coup de tête pour ne pas lui laisser le temps de se préparer.

La proximité entre les deux Valois semblait bien présente, ils avaient des regards et des gestes qui témoignaient d'un amour réciproque, le type de comportement que Bryce n'avait jamais eu – et n'aurait jamais – à l'égard de ses enfants ou même de son épouse. Ses yeux verts se glissèrent sur le père qui s'était redressé, certainement pour pallier au problème de l'éblouissement du feu. Bien, il n'était pas homme à se laisser marcher sur les pieds ou manipuler aisément. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, c'était ce que la Vouivre espérait. À quoi bon s'allier à un homme manipulable ? Il se ferait marcher dessus par le premier partisan Targaryen venu. Non, Bryce désirait avoir des alliés solides et dignes de confiance, tout simplement.

Ser Lawrence lui présenta alors ses attentes qui étaient parfaitement légitimes, bien qu'elles n'étaient pas les mêmes que le seigneur de Noirvallon. Ce dernier voulait marier ses filles pour forger des alliances solides et non pour les voir s'épanouir au bras d'un élégant jeune chevalier. Mais c'était une chose qu'il ne dirait pas, bien entendu. Aux paroles de la jeune Marlissa, Bryce glissa son attention sur elle et lorsqu'elle eut terminé, il passa sa main sur ses lèvres dans un geste de réflexion avant de reprendre d'un ton badin, même si ses paroles l'étaient moins.

« Avec un tel sens du devoir et de la famille, vous devriez la marier à un Tully. Compliment ou provocation ? Laissez entendre qu'elle pouvait épouser un homme d'une famille suzeraine était assez aimable, mais ils étaient fidèles aux Targaryen.
Je comprends vos inquiétudes messer, je suis aussi père et j'ai déjà eu à marier de nombreux enfants et sœurs. Je considère que je gagnerai une fille et non une alliance. L'avenir de mes enfants m'importe tout autant que celui de notre royaume. Il ne mentait pas totalement, mais se contentait de déformer la vérité.
Si je me bats pour que le Dragon noir finisse vainqueur, ce n'est pas par esprit de contradiction, mais bien parce que je veux offrir un avenir plus sûr à mes descendants. Avec les Targaryen à la tête du royaume, nous n'entendrons parler que de guerres et de luttes de pouvoir, les choses doivent s'améliorer. Son ton était beaucoup plus expressif que depuis le début de la discussion, presque passionné.
Je crois en votre famille, même si elle s'est toujours tenue éloignée de la lutte directe. Plus que jamais, nous avons besoin d'alliés de poids. Nombreux sont ceux à s'être enfuis pour échapper à la colère des Targaryen, ils ne sont plus dignes de figurer parmi nos amis. Son regard se figea sur le père avant de glisser vers la fille.
Votre famille a beaucoup à offrir, non seulement en matière d'alliance, mais aussi en tant que personne. Je n'ai pas le plaisir de connaître votre père, mais l'éducation que vous avez donnée à votre fille me laisse penser qu'elle s'entendra à merveille avec mes fils. »

Ce qu'il disait était important, Bryce scrutait avec attention les réactions de ses invités de manière à pouvoir deviner ce qu'ils penseraient d'un tel discours. Il avait glissé vérités et mensonges pour adapter son discours au caractère du jeune père, ou du moins il espérait y être arrivé. Son attention se porta alors sur Marlissa. Lancel ou Médard ? Plus il la voyait, plus il se disait qu'elle ferait une bonne épouse pour son héritier, mais il avait aussi songé cela en voyant feu Mallory. Son silence se brisa alors qu'il abordait ce sujet.

« Mon indécision quant à mes fils n'est en aucun cas liée à votre fille, je tiens à le préciser. Si cela ne tenait qu'à moins, je vous proposerais d'office qu'elle puisse épouser mon héritier, Lancel. Mais il se trouve qu'il a récemment perdu son épouse suite à une maladie et il était très épris d'elle. Je crois savoir que vous aussi avez perdu votre première épouse ser Lawrence, j'imagine que vous êtes bien placé pour comprendre le sentiment qui l'habite. C'était faux, ou du moins le fait que Lancel souffrait de la perte de son aimée. En réalité il était heureux de retrouver son célibat, mais ce n'était pas chose à dire.
Il y aura bien entendu la période de deuil habituelle, mais je pensais lui laisser du temps pour se faire à l'idée qu'il allait prendre une autre épouse. Il a déjà un fils, son remariage ne presse donc pas, mais je ne voudrais pas imposer une longue attente à votre fille. Une nouvelle pause avant qu'il ne termine sur une dernière précision.
Mon deuxième fil, Médard, a davantage l'âge de votre fille, je me disais qu'elle serait peut-être plus à l'aise avec lui, mais Lancel est un homme très compréhensif et conciliant, il était presque aussi jeune que votre fille lors de son premier mariage. Nous pourrions aussi bien laisser nos enfants se rencontrer et décider entre eux si cela vous rassurerait davantage messire Lawrence. »

En apparence, le désir de laisser les deux familles trouver leurs marques, mais en réalité, Bryce cherchait surtout à savoir si son invité était plus attiré par l'idée de faire de sa fille la future dame de Noirvallon ou celle de respecter le deuil d'un homme au cœur brisé. L'ambition de chacun était très révélatrice de son caractère.
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Marlissa Sunderland

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Le regard du seigneur de Noirvallon, par dessus son verre, fut rendu. La pointe de défi y était, peut-être piquée d'un peu d'amusement dans les yeux clairs du chevalier aux armoiries tricéphales, mais il but enfin, et claqua brièvement de la langue une fois la gorgée tirée de sa coupe, comme pour en accuser la déglutition. Ça n'avait pas l'air de grand chose, mais c'était peut-être là un début d'assentiment. Peut-être. Si le visage du Valois était expressif, il était particulièrement difficile – et peut-être la vouivre le remarquerait mieux avec le déroulement de leur discussion – de faire sortir de ses traits la substance de ses pensées. Il avait l'air si gentil, ce Lawrence. Si doux, et si rêveur qu'il ne devait pas jouter sans s'excuser d'avoir heurté son opposant. Le duel échappa à la jeune femme, qui durant cet échange, contemplait depuis peu les flammes dansant dans l'âtre, et quand les mots revinrent, le jeu avait cessé. Ainsi, le seigneur de Noirvallon jugeait que Marlissa était bien éduquée ? Ça ! La petite lady ne pouvait être plus d'accord, elle était tout à fait exquise ! Elle peinait à imaginer enfant plus réussie qu'elle, il fallait avouer qu'elle se mirait les matins dans un miroir de contentement. Bien sûr, tout ce qui était autour d'elle n'était pas parfait, mais les Sept ne peuvent pas offrir cent grâces sans les saupoudrer d'épreuves. C'aurait été parfaitement injuste envers n'importe qui d'autre, sans ces difficultés. Le compliment ne la fit pas rosir, de fait, bien qu'il eut son effet, mais il tenait davantage dans un soupçon de détente qu'un petit brin de méfiance naturelle envers la flatterie venait contrebalancer. Elle en usait mignonnement, de ces bons mots, aussi savait-elle qu'il ne fallait point les compter comme les pierres fondatrices d'un respect mutuel, mais plutôt comme des petites décorations parfaitement inutiles quand on ne connaissait pas de quel bois la personne face à soi était faite.

D'ailleurs, ce bois se dessinait comme celui d'un arbre patient et attentif. Il avait observé les valois avec acuité durant leurs échanges, et ça ne lui avait pas échappé. Les deux familles se jaugeaient, bien aimablement réunies là pour parler de se faire confiance, mais ce n'était pas encore le cas. Elle croyait deviner quelqu'un de dur, quelqu'un de long à la vengeance – un serpent froid, qui guettait, encore une fois. Est-ce qu'il préférait étrangler ou empoisonner ? L'idée accentua curieusement son sourire, puis ses idées labiles passèrent alors que le lord des lieux reprenait parole. Il n'avait rien dit, pas immédiatement, pour rebondir sur les propos de son père et ses premiers mots prirent Marlissa de court, ce qui se laissa entrevoir un petit instant avant qu'elle ne se reprenne. Elle but à son tour, pour avaler ce petit bout de stupeur qui avait soulevé ses sourcils. Lawrence, lui, avait ri, et sitôt après, il avait lancé avec ce timbre d'humour qu'il avait déjà employé.

« Certes, mais il m'est venu à l'idée que nous avions eu assez de mariage dans le Conflans pour l'année. »

Lord Bryce continua et il affirmait comprendre, et partager, les soucis du père de la jeune fille quant à son épanouissement, allant jusqu'à presque dire qu'il la considérerait comme l'une de ses propres enfants. De ceci, la petite lady n'en avait pas la moindre certitude. Il était aisé de prétendre, mais quelque chose dans cet homme lui soufflait qu'il n'en ferait rien, que ce fut sa façon de regarder les choses, ses manières de se tenir, ou dans la fraîcheur qu'il y avait eue au milieu de sa cour aux côtés de quelqu'un de sa famille. Ou, plutôt, qu'être considérée comme sa fille pouvait avoir la même valeur qu'être considérée comme sa commode ou la selle de son cheval. On la remplit et on s'assoit dessus, en somme. Soudain, il s'échauffa, et Marlissa prit alors mieux la mesure de ce qu'elle pensait être les contours de son caractère. Il n'était pas minéral, mais il avait ses passions. Ce n'était pas tellement un serpent, mais toujours un reptile, toutefois à sang plus chaud et à peau toujours dure. Peut-être – sans doute – s'avançait-elle trop, mais elle écoutait ses propos avec un sérieux immense, et un peu étrange à voir sur cette figure juvénile, et alors qu'elle acquiesçait gravement à la sentence du maître des lieux au propos des fuyards, Lawrence retira sa main de la sienne pour changer d'appui, et, sans rien perdre de sa douceur, pencher un peu la tête, s'affirmer un peu dans un geste d'épaules qui le grandissait un peu. Alors que leur hôte se taisait ensuite, le Valois gardait cette posture, et Marlissa songeait. S'entendre à merveille avec ses fils ? Peut-être entendait-il, à l'instar de ce qu'elle s'était imaginée à propos d'être vue comme l'une de ses enfants, qu'ils pourraient se parler courtoisement une fois dans la semaine et se saluer sobrement durant les repas. Elle ne méprisait pas le Bieffois, loin s'en fallait, la petite dame commençait même à se dire qu'il était respectable à sa façon, mais elle ne le voyait pas « s'entendre à merveille » avec quelqu'un. Elle l'imaginait bien mieux être le roi du palais des silences, pas mauvais, mais sévère, pas cruel, mais déterminé à bien des choses qui n'étaient pas cousues dans la joie ou la soie. Tout le monde n'était pas fait pour l'amour. Il n'avait pas l'air aimant, ni même d'avoir aimé, à ce qu'il lui semblait. C'était là jugement bien grave après quelques minutes passées auprès de lui, mais cette impression s'ancra en elle et se déposa sur son cœur de la même façon qu'elle savait le ciel bleu et son destin formidable. Si Marlissa gardait cette figure curieusement sage, son père, lui, ne laissait rien filtrer de plus.

« Les luttes de pouvoir ne sont pas le problème, entama-t-il en appuyant brièvement son sourire. Elles permettent à la noblesse de ne pas s'amollir, et que chacun comprenne que son sang se mérite, quitte à ce qu'on le fasse couler. Il termina son verre d'un trait. Non, le problème, le véritable problème, ce sont les Targaryen. Que le temps de la conquête est loin. Que sont-ils, aujourd'hui ? Il se tourna tout à fait vers lord Vyrwel. Que sont-ils ? Sincèrement ? Je ne les vois pas. Ils sont servis dans leur palais, ils sont salués par habitudes et arrangements, mais où est le roi ? Qu'est le roi ? Où s'est-il montré ? Le chevalier fit un petit geste circulaire de la main tenant encore son verre vide. Simple. Nulle part. Le fier sang de l'époque où ils avaient mérité les couronnes n'est plus dans leurs veines. Je n'ai que faire de servir un roi qui se fait torcher par sa Main. »

La pointe de vulgarité qu'il savait manier pesait dans l'air, mieux souligné par son air de jeune homme rêvé par des ladies sensibles que s'il avait grimacé. Le mépris qu'il avait exprimé était peint avec davantage de couleurs ainsi que s'il l'avait juste craché. Enfin, il posa son verre sur quelque table aux abords, continuant de marcher dans la pièce avec lenteur pour soutenir ses dires.

« Mon père a longtemps respecté les trois temps de patience qui sont notre devise, pour se découvrir sur ce qui devait être notre réussite, et qui a été l'échec de la vie de mon frère. Il sembla alors parfaitement regretter la tournure des événements, avec une sincérité poignante. Mais l'heure n'est plus à la patience. Elle est aux actes, pour les Trois Soeurs. Et elles pèseront, vous pouvez le croire, oui. Elles pèseront. »

Il revint aux côtés de sa fille, comme pour tempérer les conséquences de ses propos, qu'il avait déclamés sans marquer d'hésitation ou de passion véritable. Marlissa regardait cet homme qui était son père, qu'elle trouvait plus beau, plus digne et plus grand que jamais, et elle eut été en mesure de le faire, elle aurait brandi une lame pour crier qu'elle serait à ses côtés pour prendre Port-Real à eux deux s'il le désirait. Il était sublime, son père. Sublime et terrible. Comme elle l'aimait ! Elle combattrait pour sa cause. Toujours !

Le Bieffois desserra les lèvres pour un sujet plus pragmatique ensuite, ce qui fit descendre la jeune fille de son cheval de bataille imaginaire. Et si la première de ses affirmations, qui apprenait aux arrivants le veuvage de l'héritier de Noirvallon, ne marqua pas les traits de Lawrence qui ne fit qu'acquiescer encore une fois, simplement pour confirmer son propre deuil passé, le visage de Marlissa en fut transformé. Oh, pas violemment – c'était très progressif, mais c'était comme si une braise de l'âtre était venue se loger dans ses tréfonds et l'éclairait d'en dedans sans la brûler. Elle s'illuminait, peu à peu. Et pourquoi ? Pourquoi ! Mais parce que Lancel était veuf, et père, et qu'il s'était marié très jeune, et qu'il aimait sa femme, et que – par les Sept ! Il ressemblait tant à son père ! Elle eut peu à peu l'impression de se glisser dans la peau de Perriane, de revoir ce qu'elle avait vécu par ses yeux ou presque. Ce lord sévère et froid, ces terres peu accueillantes sur lesquelles il y avait quelques racontars, c'était – par les Sept ! Elle ne s'était pas souvent piquée de trouver le tracé de la main divine dans sa vie, en dehors de sa naissance évidemment, et ce tragique événement au bord de la falaise, mais elle en roula la main sous son menton, elle en respira plus profondément, elle en eut les joues plus roses et les yeux plus brillants à mesure que les secondes s'écoulaient. Sans brusquerie, elle s'animait, tout simplement. C'était... C'était fantastique ! Ah, comme elle avait bien fait de ne pas fuir, ah, comme elle avait été bien inspirée ! Oh, elle se serait embrassée, là, si elle avait vu son reflet quelque part. Hé, jolie Marlissa, comme tu es futée ! Comme tu es bénie ! Enfin ! Il ne fallait pas s'emballer. Il fallait se tenir, et elle tâcha de le faire, ce qui lui était sensiblement moins difficile maintenant qu'elle n'avait plus l'impression que les portes des lieux elles-mêmes voulaient la dévorer. Il était possible que ça n'échappe pas au lord assis face à elle, en tous cas ça ne sembla pas échapper à son père, qui rapprocha sa main d'elle, mais pour la poser sur son épaule cette fois. Ils échangèrent un regard long, auquel il souriait, pour lequel elle ne souriait pas, et il lui souffla avec une douceur si aimante qu'elle sonnait presque déplacée dans la bouche d'un père à sa fille.

« Qu'en dis-tu, mon cœur ?
_Qu'en dit mon père ?
_Ce n'est pas moi qui vais me marier. Nous sommes entre amis, nous voulons t'entendre. Je donnerai mon sentiment après le tien. »


Elle prit quelques secondes pour songer, et boire une minuscule gorgée. Elle ne trouva rien dans la coupe qui ne dédise son sentiment le plus profond et, poussée par sa foi comme ses impressions, elle entama d'une voix qui était dépourvue d'hésitation comme d'une trop grande force qui l'aurait faite paraître impérieuse.

« J'en dis que la patience est notre vertu. Que pour la lutte, nous en soyons au quatrième temps, je calque mon pas sur le pas de mon père, sourit-elle délicatement vers le Bieffois, non pas tant pour paraître docile cette fois, mais plutôt pour affirmer tout son agrément à son tour, avec une certaine élégance, mais je ne veux pas précipiter une chose aussi grave qu'un mariage, et encore moins bousculer un homme qui porte le deuil d'un amour. Aussi, si vous le permettez, je serai très heureuse de les rencontrer. Nous verrons si votre sentiment à mon égard est mérité, lord Bryce, et si je m'entends si bien que vous le dites avec votre Lancel. Qui sait, ajouta-t-elle avec un sourire très suave, peut-être pourrais-je le soulager, lune après lune, à mesure que nous nous connaîtrons en dehors du mariage encore, d'un peu du poids qui pèse sur son âme, et lui faire avoir des jours plus léger, et l'esprit plus clair. Et lui plaire assez pour qu'il m'accepte autrement que par devoir. Je ne voudrais pas être déjà un poids. Une femme doit être la plus fidèle alliée de son époux, en tout, et toujours. Puis, si un enfant a souvent besoin des bras d'une mère, il n'a que faire de ceux d'une intruse.
_Que vous disais-je,
reprit le valois avec un sourire plus pointu, mais pas moins épris. Elle est toute ma fierté. »

Marlissa s'était peut-être un peu trop avancée, mais elle voyait si clair le dessein divin, elle était si persuadée d'avoir trouvé sa voie, sa véritable voie ! Et puis, s'il fallait attendre... Si elle restait fiancée, ça voudrait dire qu'elle rentrerait peut-être. Qu'elle reverrait Perriane, qu'elle goûterait aux baisers de ses petits frères encore un moment, qu'elle aurait le temps de dire au revoir aux pierres, de saluer les Trois Soeurs qui l'avaient bercée. Les deux Sunderland, après un nouveau regard qui aurait pu sembler, s'ils n'avaient pas été enfant et père, celui de deux amants, reposèrent les yeux de concert sur le lord des lieux, chacun à sa manière. L'héritier de Sortonne était posé, innocent presque, Marlissa, elle, avait gagné dans la chaleur qui l'avait prise tout ce qui faisait la frayeur de son grand-père. Elle ne faisait plus petite fille docile, elle faisait femme. Les lèvres plus rouges, l’œillade plus profonde, la gorge davantage soulevée, elle montrait cette espèce de sensualité virginale qu'elle avait gagné d'on ne savait où. Sans doute qu'un homme rompu aux choses de la vie comme le lord Vyrmel n'en serait point troublé, mais il était difficile de ne pas le constater.


Dernière édition par Marlissa Sunderland le Mer 4 Sep 2013 - 22:21, édité 1 fois
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Bryce Vyrwel

Bryce Vyrwel
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Ce qui est bête, c'est que nos armoiries ensemble forment un dragon à trois têtes Vyrwel10
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Les mariages du Conflans. Bryce ne manqua pas de saisir l'allusion. Lui aussi en avait vu bien assez et ne tenait pas à réitérer l’exploit, pas pour le moment du moins. Ses lèvres restèrent scellées alors qu'il écoutait patiemment son interlocuteur. Échanger des avis était une chose qui lui plaisait toujours beaucoup, surtout avec des étrangers qu'il n'avait pas encore le plaisir – ou le déplaisir – de connaître. Pour le moment, le Sunderland lui plaisait assez ! Mais il devait en apprendre davantage à son sujet avant de pouvoir se prononcer avec plus de sûreté.
Le discours qu'il tint à propos des Targaryen avait de quoi plaire à n'importe quel partisan Feunoyr et Bryce ne faisait pas exception, bien au contraire. Ils partageaient la même vision des choses. La Vouivre ne méprisait pas les Targaryen par désir de se montrer rebelle, non, s'il le faisait c'était parce que le temps des Targaryen était révolu. Ils n'étaient même plus capables de diriger correctement un royaume, la mort de Baelor avait chassé les infimes chances qu'il restait de s'imposer à nouveau. Les dragons n'étaient plus bons à rien et ils en venaient à légitimer des bâtards pour les faire régner par substitution. Oh, bien entendu le Vyrwel n'oubliait pas que ce Feunoyr qu'il soutenait était lui aussi un bâtard, mais justement, pourquoi le droit de succession lui serait-il refusé alors que l'actuelle Main du Roi occupait un poste similaire ? Contrairement à certains de ses alliés, Bryce reposait ses décisions sur des faits avérés et non sur une haine viscérale à l'égard des Targaryen. Il considérait que le meilleur moyen de justifier une rébellion restait de présenter les choses sous un angle logique. La logique rassurait les idiots et convainquait les naïfs.

Toujours silencieux, l’hôte écoutait parler l'invité qui semblait avoir un permanent besoin de parcourir la pièce. Bryce quant à lui restait confortablement installé sur son siège, un peu comme un dragon sur son tas d'or, les flammes de la cheminée achevant de dessiner ce tableau. L'échec de Murs-Blancs semblait avoir sincèrement affecté ser Lawrence, mais le Vyrwel n'oubliait pas que c'était aussi la mort de son aîné qui lui permettait de devenir l'héritier des Sunderland. Un mal pour un bien, Bryce n'avait jamais trop apprécié l'aîné des fils, il trouvait Lawrence bien plus à même de diriger un jour leur maison. Il était un peu comme Lancel, peut-être était-ce pour cette raison que le Bieffois le sondait avec autant de profondeur : ses attentes seraient grandes.

« Le plus grand tort de Daemon a été de naître soit-disant bâtard, mais désormais c'est un Rivers qui dirige le royaume. Inutile de se leurrer, le Roi n'a même pas été capable d'honorer son épouse lors de leur nuit de noce, il ne sera jamais capable de prendre la moindre décision. Une rumeur courait sur la prétendue virginité de la Reine, en fin de compte personne ne connaissait le fin mot de l'histoire, mais les capacités du Roi à prendre les choses en main, étaient clairement remises en doute.
Le temps des dragons est révolu, il est désormais temps de laisser une autre maison accéder à cette place pour le bien de tous et jusqu'à présent, seuls les Feunoyr m'ont semblé aptes à remplir ce rôle. Une manière d'étayer le fait qu'il les soutiendrait jusqu'au bout.
Murs-Blancs a été un échec, mais aussi une manière d'apprendre qui étaient nos véritables alliés. Vous savez ser Lawrence, nombreux ont été ceux à renier leur dévotion au Dragon noir, mais rares ont été ceux à la clamer haut et fort. Encore plus les familles qui restaient en retrait jusqu'à présent. Son insondable regard se posa sur son invité.
La mort de votre frère est regrettable, mais elle vous a permis de devenir l'héritier de votre maison. Je pense que c'était un mal pour un bien, tout comme le décès de ma bru, ce sont des choses qui arrivent, mais pas sans raison. Il suffit de découvrir laquelle. »

Il ne faisait pas référence à une quelconque force occulte, aux Dieux ou à une idiotie de ce genre. Non, simplement au fait qu'il fallait savoir tirer le meilleur du pire. Et avec le passé de sa maison, Bryce était devenu un spécialiste dans ce domaine.
Suite aux paroles concernant ses fils – et plus particulièrement Lancel – la Vouivre ne manqua pas de constater que la demoiselle semblait s'animer. Il imputa cela au fait qu'elle était enfin au centre de l'attention et qu'elle devait se réjouir de savoir que son avenir allait enfin être abordé. Même en fidèle partisane Feunoyr, la jeune femme devait préférer entendre parler de son futur époux que de politique ! Le Bieffois ne fut pas très étonné d'entendre ser Lawrence laisser la parole à sa fille avant d'imposer son avis, il semblait être un homme aimant et désireux de satisfaire les caprices de sa fille. Une relation qui risquait de poser des difficultés à la jeune femme lorsqu'elle se retrouverait éloignée de son fief natal. Il était relativement loin de Noirvallon et les visites seraient difficiles, surtout pour deux familles considérées comme rebelles.

Toujours est-il que la demoiselle semblait particulièrement compréhensive quant au fait que Lancel ne désirait peut-être pas retrouver une femme dans son lit avec qu'il se souvenait encore de celle qui l'avait précédée. Pour être franc, le jeune homme n'avait même pas attendu que le corps de sa « dulcinée » soit froid pour aller trouver du réconfort entre les bras d'une autre femme, mais Bryce lui avait suffisamment fait comprendre qu'il désapprouvait ce comportement. Plus ils discutaient de ce sujet, plus la Vouivre commençait à se dire que cette demoiselle serait l'épouse idéale pour son héritier. Elle connaissait le fait de ne pas avoir de mère et bien qu'elle était beaucoup plus âgée que son actuel petite-fils, elle saurait s'y prendre avec lui. De plus, elle était loin d'être repoussante et respirait une fraîcheur des plus attirante pour un jeune damoiseau de l'âge de Lancel. Ce dernier étant amateur de belles demoiselles, nul doute qu'il soit charmé par celle qui se trouvait face à lui.
Au terme de la réplique de Marlissa, Bryce hocha la tête d'un air entendu.

« Vous avez parfaitement raison, vous êtes encore jeunes et ce n'est pas quelques lunes qui changeront votre destinée. Je pense que le fait d'apprendre à vous connaître avant que nous ne décidions quoi que ce soit sera certainement la plus sage décision. Son verre était posé à ses côtés, il passa sa main sur sa barbe d'un air pensif.
Soyez déjà assurés que je n'ai pas l'intention de parler du mariage de mon héritier avec qui que ce soit d'autre. Comme je vous l'ai dit, votre maison m'a fait forte impression et je tiens à mettre toutes les choses de notre côté. Là, il parlait avec sincérité. Lancel avait beau savoir charmer les dames, son nom lui faisait malheureusement de l'ombre.
Lady Marlissa, il faut que vous sachiez que mon fils est une personne relativement difficile à cerner. Il aime sourire et se montrer charmant avec les dames – en tout bien tout honneur évidemment – mais il ne montre que rarement ses sentiments. Vos intentions sont louables et j'espère qu'elles se passeront aussi bien, mais les choses pourraient bien être très compliquées. Il ne l'effrayait pas, mais cherchait surtout ce qu'elle se montre très attentive aux attentions de Lancel. S'il le présentait comme un homme réservé, elle se sentirait d'autant plus unique lorsqu'il se « confierait » à elle. Aucun mensonge n'était de trop dans une telle situation.
Fort heureusement, vous aurez tout votre temps pour vous connaître, tout comme avec mon cadet. »

Les choses se présentaient sous un très bon angle, mais il ne fallait jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ! Bryce décida donc de manifester son intérêt pour les Sunderland en se renseignant un peu sur leur fief et leur famille ; Ces deux-là avaient l'air très liés, il était inutile d'être un génie pour comprendre que le sujet de la famille devait donc revêtir une importance particulière à leurs yeux.

« Parlez-moi un peu de votre famille messer Lawrence. J'ai cru comprendre que votre père dirigeait toujours Sortonne avec efficacité ? J'imagine qu'il n'a pas dû être aisé de laisser votre famille là-bas. Le ton était compatissant. Son attention se porta sur la jeune demoiselle.
Est-ce la première fois que vous quittez Trois Sœurs ? »
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Marlissa Sunderland

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Alors que Lawrence marchait, semblant montrer une curiosité un peu éthérée envers les lieux, le seigneur de Noirvallon restait assis, en maître tranquille, gardant son feu comme il devait garder sa Maison. Même le rire de son père ne sembla pas le troubler, alors qu'elle avait vu tant de fois tant de personnes succomber à ce charme faussement simple que l'héritier de Sortonne dégageait. Marlissa eut une nouvelle fois l'image d'un reptile qui venait auprès de l'âtre pour se gaver de sa chaleur et forcer son sang à parfois bouillir, mais cette fois, son idée passa vite. Non pas qu'elle la trouvait moins justifiée, mais elle s'y habituait, et si elle n'était pas moins impressionnée, la jeune lady commençait à s'y faire. On pouvait lui reprocher bien des choses, la juger trop sûre d'elle, trop idéaliste quant à son avenir ou à sa famille, mais elle avait au moins cette surprenante capacité, pour une donzelle jamais sortie encore de son écrin, de savoir se faire aux épreuves et aux événements avec souplesse.

Le sujet de la politique la fascinait, et la gravité qu'elle affichait à le suivre n'avait rien de feinte. Etant femme et peu de choses à part un souci en plus aux yeux de son lord avant les derniers drames des lunes passées, elle avait été tenue assez à l'écart de ces choses-là, qui étaient considérées comme des affaires d'hommes et point celles de minotes aux doigts fins et aux broderies colorées. Seule Perriane se régalait à lui parler des cours qu'elle avait vues et des histoires qui lui avaient contées, aussi voyait-elle le jeu des trônes d'une façon sans doute plus aimable qu'elle ne le devrait du point de vue de la prudence. Pour elle, les intrigues étaient une passion furieusement amusante, tout autant qu'elle était dangereuse, mais elle était l'âme de la noblesse et, toute persuadée qu'elle était de la réussite finale des siens, ne pouvait envisager les difficultés à venir comme des billots alignés gravés au nom des Sunderland. Aussi, que ces hommes s'en ouvrent devant elle la ravissait. Comme elle avait hâte de se plonger dans les affres de ce Bief que sa seconde mère lui avait décrit comme un nid de vipères parfumé de roses ! Son père, lui, rompu à ces histoires, n'avait fait qu'approuver du chef en retour à la réponse de lord Vyrwel, agréant sans réserve que la fin des Targaryen avait sonné depuis quelques temps déjà, et que leur présence sur le trône n'était qu'une tragique erreur qui revenait aux Maisons dignes de le faire de corriger.

Force était d'avouer à Marlissa qu'elle avait embrassé la cause Feunoyr sans même se poser la question d'une éventualité contraire. Les choses étaient ainsi : si Perriane savait déclamer les vérités essentielles de la vie, son père, lui, était capable de tout, sauf d'avoir tort. Aussi les avait-elle suivi avec amour et confiance, et sa conviction n'avait nul besoin d'être raffermie. Il était toutefois aussi caressant à l'oreille d'entendre ces deux hommes s'accorder que d'ouïr ces diatribes qui soutenaient son opinion propre. La seule différence qu'il y avait entre ses idées et les leurs était qu'elle n'avait aucune fichue assurance quant aux capacités des Feunoyr d'être réellement meilleurs pour le royaume que les Dragons en place. Tout ce qu'il lui importait, c'était que, s'ils montaient sur le trône – non, quand ils prendraient le trône –, sa famille ne s'en porterait que mieux. Et ça suffisait à emplir son cœur de bonheur, même si pour cela il fallait mener les hommes à la guerre et peindre des plaines en rouge.

L’œillade appuyée de lord Bryce n'échappa à aucun des deux Sunderland lorsqu'il souligna que nombre de partisans Feunoyr avaient abandonné leur idéal suite à leur débâcle riveraine, surtout parmi les familles restées en retrait jusque là. Dont celle de Dolcesoeur. Il pouvait effectivement paraître étrange, voire suspect, que ces valois préfèrent embrasser davantage une cause maintenant qu'elle était exposée et, pour certains, à présent perdue, mais leur présence dans ce fief aux bois noirs avançait le contraire. Bien évidemment, ils n'avaient pas sonné le clairon en passant non loin de Port-Real, mais Lawrence avait une audace que peu d'hommes de sa famille avaient montré jusque là. Et s'il était délicat de lire ce visage de doux rêveur, ses gestes comme sa voix donnaient à la conviction qu'il annonçait toutes les apparences de la sincérité. La pique faisant allusion à la virginité de la Reine tira au chevalier un bref rire, qu'il eut bouche close, tandis que Marlissa, elle, restait un rien pantoise à cette idée. Quelle déception ça devait être, tout de même. Quelle pauvre femme – fut-elle Reine, fut-elle Targaryen ! Un si long mariage pour ne côtoyer un homme qui aurait du être l'ombre féroce et ardente de la présence des Dragons sur les royaumes, et qui n'était finalement qu'un petit orvet froid dans sa couche et dans sa vie. Un instant elle songea à ce cousin qui voulait l'épouser, qui était si tristement insignifiant, tellement plus fade que bien des garçons de son âge... Elle ferma les yeux sur une image de falaise herbeuse et cilla deux fois, dissimulant son égarement dans un éblouissement du au feu, dont elle détourna le visage pour papillonner adorablement des cils vers son père. Lord Vyrwel lança alors, sans ambages, et avec une sorte de sérénité qu'elle trouva louable, qu'il considérait que tant la mort de Rickon, le frère aîné de Lawrence, comme de la défunte épouse de Lancel, étaient finalement bénéfiques. Un mal nécessaire. Vraiment, il la surprit, et presque agréablement : accoutumée aux discussions à mots choisis, évitant tout angle d'attaque avec son aïeul, elle trouvait le bieffois admirablement franc. Quelle troussage à ses yeux ! Jamais, jamais de sa vie entière, elle n'oserait suggérer une once de cette idée aux alentours des Trois Soeurs, de peur que son grand-père ne la fasse jeter d'une falaise, et là !

« Oui, affirma Lawrence alors. Ces drames avaient un but. Les Sept le savent. »

Si ça ne pouvait être qu'une façon polie d'agréer encore aux avis d'un lord qui les recevait, Marlissa entendit du bout de l'oreille une insinuation bien plus terrible qu'une politesse passante, et elle regretta un bref instant d'avoir laissé son étoile à sept branches dans son grand coffre de bois, car elle aurait aimé l'effleurer alors, pour conjurer cet arrière goût fétide qui lui venait aux lèvres sitôt que ces faits étaient approchés de trop près. Elle but une gorgée pour en passer la saveur, et abandonna son verre plus loin ensuite. Le vin lui semblait avoir tourné.

Le seigneur de Noirvallon effaça tout de cette méchante impression par la suite, en approuvant ce discours qu'elle avait tenu, jugeant qu'elle avait parfaitement raison, et que c'était là bien sage. Ah ! Ah, ça ! Ça, elle saurait le dire à Perriane. Lord Vyrwel, la vouivre, a dit qu'elle avait parfaitement raison ! Et qu'elle était sage ! Si ça n'était pas une gloire en soi. Elle s'en sentit toute ragaillardie, et lui darda alors un regard très candide, très doux, ressemblant à s'y méprendre à ceux de son père – bien que pour la jeune fille, il était tout de même plus certain qu'il fut tout à fait sincère. Le maître des lieux semblait pensif, avait laissé sa coupe de côté lui aussi, et poursuivit sans vanter plus longtemps les qualités de la jeune lady qui, pour le coup, aurait bien voulu qu'il garde son attention sur elle de façon plus prolongée, mais, ah ! Les hommes. Fallait toujours qu'ils soient si sérieux. Toutefois, il continuait sur un sujet qui contribuait à son confort, affirmant qu'il ne contacterait point d'autres familles vis-à-vis du mariage de son héritier, ajoutant que les Sunderland lui avaient fait forte impression – pour le coup, la petite dame se sentait l'âme d'une tourterelle et en aurait volontiers roucoulé si elle ne savait pas si bien se tenir. De fait, elle redressa les épaules, et regarda de nouveau face à face la vouivre, croisant ses petites mains devant son ventre avec distinction tandis qu'il lui parlait de Lancel. Lancel, Lancel, Lancel. Elle se répétait ce prénom, le roulait contre le sien, le jugeait assez proche de celui de son père pour être parfaitement plaisant, et y voir un nouveau signe de ces si gentils dieux qui décidément la bénissaient tant. Elle hocha docilement la tête, et reprit sur un ton où sa tendresse de toute jeune fille perçait.

« Ce n'est pas à un homme de montrer ses sentiments, mais à la femme de les comprendre sans qu'il ne doive le faire, glissait-elle alors qu'elle songeait encore une fois à son amour de père. Je ferai de mon mieux, pour qu'il n'ai pas à se découvrir ou à se contraindre. Après tout, il est préférable d'être un homme qu'on devine peu. Ce sera une qualité pour lui. Nos ennemis sont nombreux, et les ornières fréquentes... Il nous est nécessaire d'être secrets quand il le faut.  »

Et Lawrence était assez secret pour dix hommes. Même s'il ne lui avait jamais fait mystère de ses sentiments pour le coup, ni envers elle, ni vis-à-vis de personne, elle lui était véritablement gré de ne jamais lui avoir tout dit. Ce qu'elle soupçonnait lui suffisait, elle avait largement son lot de mauvaises nuits et de pensées glaçantes, et quand bien même sa voix était douce et ses propos pouvait paraître encore assez naïfs, elle en comprenait déjà elle-même toutes les causes et toutes les conséquences.

Le lord revenait au chevalier, justement, et se piquait de l'interroger sur leur famille, leur domaine à eux, ce que la petite lady jugea bien aimable de sa part, et même plutôt prévenant. Peut-être ne serait-ce pas si difficile de se faire à l'ambiance des lieux et aux silences de cette Maison ?...

« Oui. Mon père n'a plus ses jambes, mais il a toujours la même poigne, et le domaine n'a pas frémi ou hésité à le suivre lorsque nous avons décidé d'agir. Et même lorsque la nouvelle nous est revenue, sans que mon frère, lui, ne retourne aux siens, tous sont restés derrière lui. Bien sûr, son sourire prit une teinte presque amusée, il y a toujours des voix qui s'élèvent lorsque l'heure des efforts sonne, et que l'argent, ce fameux argent commence à manquer. Sortonne était réputée pour n'avoir jamais été riche. Il ne servait à rien de prétendre le contraire. Mais personne n'ose agir au contraire de ses ordres. Les paresseux bavardent et se plaignent, les autres font, et c'est là l'essentiel. Quant au voyage... Il vint boucler, du bout des doigts, une mèche de cheveux de sa fille, qui lui sourit avec adoration un instant alors qu'il s'amusait à lui passer quelques brins d'or contre la joue. Mon épouse n'a pas manqué de s'inquiéter, et j'ai cru qu'elle allait refuser d'ouvrir les bras pour laisser partir Marlissa. Je la vois d'ici guetter les corbeaux avec une impatience terrible. Pourrais-je vous en emprunter un pour la rassurer par le biais de mon père, par ailleurs ? »

Qu'il ai précisé qu'il adresserait la missive à son père plutôt qu'à Perriane directement surprit légèrement la petite lady, qui s'en interrogea brièvement. Voulait-il être simplement convenable, et avertir son lord comme il se devait, ou plutôt forcer son père à réciter, dents serrées, à l'épouse de son cadet que tout se passait bien, et que lui rapportait de bonnes nouvelles ? La seconde intention était plus probable, mais elle était bien maquillée. Finement, presque cruellement, elle s'en amusa un peu, avant qu'une question ne lui soit posée directement. Quittant le doux visage du valois, et alors que Lawrence abandonnait sa chevelure après avoir fait tressauter la boucle sur son épaule, elle acquiesça.

« Oui. Je vous le confesse, découvrir d'autres paysages que ceux de Sortonne était quelque chose à laquelle j'avais cru me préparer, mais je n'aurais pu m'attendre à tout ce que j'ai vu ! Cependant, quel plaisir ça a été de glisser mon propre regard sur ce que m'avait décrit mon père ! Le beau mensonge que voilà. Si, effectivement, elle avait bien été émerveillée par l'expérience, elle avait passé la plupart de son temps à s'angoisser plutôt qu'à chercher à reconnaître les lieux, et il n'y aurait pas eu son paternel chevalier servant pour la distraire, elle n'aurait pas pu quitter l'état de terreur qui l'avait prise à devoir traverser les abords du neck. Elle avait détesté cette région. C'était dangereux, puant, et franchement laid à ses yeux. Heureusement pour elle, les routes suivantes étaient un peu plus riantes, quand bien même les hommes d'armes, eux, étaient restés tout aussi tendus à croiser des caravanes de passage que lorsqu'ils guettaient les lézards-lions. Vous avez un domaine tout à fait singulier, lord Vyrwel, enchaîna-t-elle sans cacher la surprise qu'elle avait eu à le voir, mais en préférant lui donner une touche plus unique que péjorative. On ne peut le confondre avec nul autre dans le Bief, et même sans l'avoir jamais vu, et en n'ayant vu que peu de choses, j'ai su où j'étais sitôt que nous sommes entrés. Sortonne et ses falaises sont si blanches... Et Noirvallon ne l'est pas. Pas d'une touche. Elle plissa les yeux ensuite, se mordit un coin de lèvre – ce qui a rendit encore plus rouge et brillante – et, finalement, la jeune lady lança avec délicatesse la question qu'elle avait au bord du cœur. Comment s'appelle-t-il ? L'enfant, je veux dire. Le fils de Lancel.
_Elle les aime tellement,
ajouta son père avec une expression, pour le coup, réellement attendrie, bien que fugace et toujours légère. Elle s'occupe de ses frères avec un soin infini, vous les verriez. Entre Perriane et Marlissa, ce sont les gamins les plus heureux de Westeros. »

Elle esquissa un sourire plus timide, les joues plus roses, et son cœur se serra un instant. Comme ça sera long avant de pouvoir retrouver les bravades de Rychard, ou les risettes de Pierrick ! Si le premier était en âge de comprendre qu'elle était absente, le second devait la chercher sous son lit, l'appeler dans la forteresse. Et Rychard qui lui avait réclamé une de ses chemises, pour s'en servir de peluche, et avoir l'impression de toujours l'avoir avec elle ! Les Sunderland avait du nez, et les parfums leurs importaient. Elle avait encore dans le sien les odeurs de ses frères. Est-ce qu'un jour, dans quelques années, elle les oublierait ? Non. Non, elle ne pourrait pas. Jamais.
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Message Ce qui est bête, c'est que nos armoiries ensemble forment un dragon à trois têtes Empty Ven 6 Sep 2013 - 18:26

Les Sept, Bryce ne fit aucune réponse à cette déclaration, mais il n'en pensait pas moins. Voilà bien longtemps qu'il n'avait plus de chevalier, que le titre. Bryce avait perdu ses « illusions » de jeune damoiseau et ne croyait plus en l'existence d'une force soit-disant supérieure. Les Dieux n'étaient qu'une invention des religieux pour avoir du pouvoir sur le petit peuple. Seuls les imbéciles et les naïfs pouvaient y croire. Et les femmes. Elles étaient toujours dévotes, au point que Bryce pensait que c'était gravé dans leur ADN. Les croyances permettaient de se voiler la face, expliquer à un roturier que la sécheresse et la mort de son troupeau étaient toutes deux liées à une décision des Sept était bien plus aisé que de lui dire que c'était une chose que leur Roi ne pouvait contrôler. Pire, en leur laissant croire que leurs divinités étaient en colère, les septons pouvaient pousser les pauvres à s'appauvrir encore davantage en allant faire des offrandes à l'un de ces dieux afin d'apaiser sa colère.
Est-ce que ser Lawrence était croyant ? Difficile de le savoir, l'avenir lui en apprendrait davantage à ce sujet. Il suffisait de patienter. Tout vient à point à qui sait attendre.

La réponse de Marlissa ne tarda guère, elle semblait toute guillerette et quelque chose murmurait à Bryce qu'elle semblait plus charmée par l'idée de se marier qu'elle ne l'était au début de cette discussion. Nul doute que lorsqu'elle converserait avec Lancel, les choses iraient encore en s'améliorant ! Le jeune homme avait toujours su plaire aux dames, il s'en tirerait sans peine dans cette entreprise. Au terme de la réplique de son invitée, la Vouivre acquiesça ses paroles d'un hochement de tête approbateur.

« J'ai élevé mon fils pour qu'il n'ait pas à craindre d'être facile à décrypter. C'est un avantage comme un inconvénient. C'est une bonne chose que vous le compreniez, sa précédente épouse lui avait malheureusement toujours reproché ce trait de caractère que j'avais moi-même forgé. Un compliment voilà, la comparer à feu Mallory et laisser entendre qu'elle valait bien mieux qu'elle. C'était une manière comme une autre de la mettre en confiance.
Je suis peut-être de la vieille école, mais j'ai effectivement toujours considéré que c'était à la femme de faire l'effort de s'adapter et non le contraire. Heureusement mon fils est un homme compréhensif et compatissant, il sait se montrer plus souple en privé. »

Il fallait comprendre qu'il se montrerait bien plus aimable en tête-à-tête avec la jeune femme que lors de leurs entrevues en public. Il était inutile de préciser que Lancel allait devoir se débrouiller pour être déjà très conciliant lors de leur première rencontre de manière à ce que la jolie Valoise soit impatiente de le revoir.

La discussion glissa alors vers la famille des Sunderland. Ser Lawrence fit savoir à son hôte que même si son père n'était plus aussi alerte d'un point de vue physique, il était loin de devenir gâteux pour autant. Le seigneur de Sortonne devait être de deux qui vivaient très vieux et restaient parfaitement aptes à diriger leur fief jusqu'au jour de leur mort. Il ne deviendrait certainement jamais sénile et mourait en étant encore capable de prendre des décisions d'importance. Un atout, si la belle Marlissa portait ce gène et le transmettrait à ses enfants, ce serait un atout de plus pour les Vyrwel.
Les gestes tendres à l'encontre de sa fille étaient toujours aussi nombreux et Bryce ne manquait pas de les relever. Ce qu'il entendait lui plaisait assez, il savait bien que les Sunderland n'étaient pas riches, mais ce n'était pas ce qu'il cherchait dans une alliance. Les Vyrwel étaient mineurs, mais ils s'en étaient toujours bien tirés. L'amende de la Couronne suite à la rébellion avait grandement mis à mal le pécule de la maison, cependant ils ne changeraient pas d'allégeance juste pour pouvoir à nouveau acheter du vin de La Treille. Les convictions étaient bien plus fortes que l'argent.

Ce fut à ce moment que la jeune Valoise reprit la parole pour répondre aux interrogations de Bryce et l'informa du fait qu'elle découvrait effectivement le Bief pour la première fois. La manière dont elle parla de Noirvallon ne manqua pas d'amuser la Vouivre qui resta pourtant de marbre, se contentant d'observer la demoiselle d'un regard calme. Puis la question glissa sur le fils de Lancel. Ah, les femmes et les enfants ! Au moins son héritier serait-il sûr d'avoir une bonne mère pour ses futurs enfants si cette alliance débouchait sur quelque chose de concret. Le Bieffois était bien décidé à la rassurer à ce niveau.

« Voilà un trait de caractère que votre fille partage avec mon épouse. Si je l’écoutais, elle maternerait encore notre aîné alors qu'il était déjà marié ! Rassurez-vous lady Marlissa, si vous aimez les enfants, vous ne serez pas dépaysée ici. Les Vyrwel avaient toujours été très nombreux, que ce soit ses enfants ou sa génération, voir celle d'avant.
Lancel a d'ailleurs un très jeune frère et une jeune sœur qui doivent à peu près avoir l'âge de vos propres frères et sœurs. Il y a toujours eu des enfants à Noirvallon. Les rebelles étaient suffisamment peu nombreux pour que Bryce ne prenne pas le risque de n'avoir qu'un ou deux enfants malgré son âge il avait encore des enfants très jeunes, plus que celui de son propre fils pour le dernier.
Mon petit-fils se prénomme Ethan. Il a quatre ans à ce jour et en attendant que mon fils soit à nouveau apte à s'occuper convenablement de lui, mon épouse se charge de remplacer sa mère. Vous pourrez le voir plus tard si vous le souhaitez. Nul doute que lady Lyra – l'épouse de Bryce – allait apprécier la jeune femme.
Quant à Noirvallon... Inutile de mâcher vos mots, ce fief ne porte pas son nom sans raison. C'est un endroit sombre et aride en comparaison du reste du Bief, force est de le constater. C'est en partie lié à la proximité de Dorne, mais la véritable raison nous échappe. Cependant, ce n'est pas une chose qui me contrarie. Ce fief est à l'image de la famille qui y vit : rude en apparence, mais quiconque sait comment s'y prendre peut gagner beaucoup. Il ne se lançait pas de fleurs, mais disait la pure vérité.
Noirvallon n'est pas fait pour les faibles, ceux qui vivent et grandissent ici deviennent des personnes compétentes. Mes fils et mes filles me rendent tous fier d'eux et si nous avons tenus jusqu'à ce jour, même face à l'envahisseur Dornien, ce n'est pas sans raison, soyez-en assurée. Il inclina légèrement la tête avant de marquer une légère pause.
Le Bief est une région luxuriante, mais je n'échangerais mon fief contre aucun autre. J'imagine que c'est comme chez vous, vous ne voudriez certainement pas quitter Trois Sœurs pour un fief plus fréquenté si vous en aviez la possibilité, n'est-ce pas ? »

Ce discours avait peut-être l'air fanatique, mais en réalité il était juste franc. Bryce aimait son fief et le défendrait jusqu'au bout. Comme il l'avait dit à Lancel, jadis : Noirvallon permettait d'apprendre la dureté de la vie et de pouvoir se préparer à la rudesse de ce monde. Contrairement aux autres Bieffois qui vivaient dans de beaux fiefs opulents, les Vyrwel étaient parés aux déceptions.
L'attention de Bryce se détourna alors de la jeune demoiselle pour se centrer sur son invité.

« Ser Lawrence, sachez que vous êtes mes invités et en tant que tels, vous pouvez demander ce dont vous avez besoin. Je ferai mander mon mestre dès que nous aurons terminé cette discussion de manière à ce que vous puissiez envoyer ce corbeau. Je ne voudrais pas que votre épouse s'inquiète inutilement. Les femmes peuvent être un poids comme un atout.
En tous les cas, je suis fort aise de savoir que votre père possède une telle poigne. Comme je le disais précédemment, les alliés de poigne se comptent sur les doigts d'une main, il est bon de savoir qu'il existe encore des hommes qui ne se laissent pas influencer par l'argent ou les femmes. »

Ou les deux à la fois comme c'était malheureusement bien trop souvent le cas.
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Message Ce qui est bête, c'est que nos armoiries ensemble forment un dragon à trois têtes Empty Dim 8 Sep 2013 - 11:57

Leur hôte semblait de plus en plus les apprécier. Si Marlissa avait un orgueil assez bien bâti pour son âge, et que de fait, elle ne doutait pas de parvenir à charmer le seigneur des lieux, le plaisir qu'elle avait à réaliser que cette gentille espérance n'avait pas été trompée restait intact. Même si ce lord était somme toute peu expressif - et plus de ceux qu'on convainc que ceux qu'on séduit -, des petits signes suggéraient à la jeune lady qu'elle était parvenue à avoir un rien de sa faveur. Sa façon de lui glisser des flatteries quant à son comportement, les petits hochements de tête qu'il avait suite à ses propos, sa façon de la regarder – tout cela n'était rien comparé au fait que ses propos laissaient entrevoir en filigrane que, pour lui, l'affaire était peu ou prou entendue. Évidemment, l'heure n'était pas venue de se prononcer définitivement, des surprises désagréables pouvaient toujours tomber et le bon sens même ordonnait de ne point se précipiter quant à fiancer officiellement deux jeunes gens ne s'était pas même déjà vus – même si la chose se faisait parfois, en cas de nécessité, ou d'enfants ne présentant pas toujours parfaitement. Mais, à moins d'un désastre, père comme hôte parlaient de la chose comme à venir bien plus qu'en tant que simple hypothèse. Et elle-même le faisait à son tour. Comme il était étrange à la jeune valoise de penser que ces simples palabres scellaient son avenir. C'était si rapide ! Se plaisaient-ils tant ? Oh, bien sûr, il y avait eu bien des choses en amont, ainsi que kyrielle d’événements conduisant à cette situation, sans compter cet interminable voyage, mais aussi bien qu'elle se sentait à être ainsi cajolé du verbe de leur hôte comme de la certitude nouvelle de faire quelque chose de beau et de bon sous l'égide divine, Marlissa ne pouvait s'empêcher de songer à ces rêves qu'elle faisait enfant. Dans ces fantasmagories, elle imaginait un tournois où elle serait vue et admirée, une promenade légère qu'une pluie forçait à interrompre, puis à courir s'abriter dans un lieu où serait croisé ce beau chevalier qui s'était épris d'elle sitôt qu'il l'avait aperçue dans la foule plus tôt. Là, il y aurait des fleurs offertes, des lettres échangées, et deux familles ravies de se rencontrer dans une union aussi fameuse. Oui, c'était assez naïf, tout comme c'était une nouvelle preuve de son orgueil, à penser que le mérite de son propre mariage ne serait du qu'à elle, qu'à sa beauté, à son aura, mais enfin ! Les choses n'étaient pas toujours ainsi. Les choses n'étaient presque jamais ainsi, plus exactement.

Le maître de Noirvallon évoqua brièvement son fils, suggérant sans doute que Lancel pourrait être plus tendre, ou un peu plus expressif, dans la sphère intime. Cette idée lui fit un effet étrange, accentuant son humeur à la fois heureuse et un peu stupéfaite malgré tout. L'intimité d'un homme ! Elle avait déjà dormi dans les draps de son père lorsqu'elle était toute enfant, elle avait partagé nombre de nuits avec Perriane à moins sommeiller que parler, et parfois sa seconde mère lui évoquait es choses de la vie, mais ça n'était pas pareil. Au final, elle ne s'était pas réellement figuré ce que ce serait d'être proche d'un étranger. Enfin ! Allons, les Sept la bénissaient, tout se passerait bien. Il suffisait de garder courage, dignité et charme fou. Rien dont elle ne soit capable, comme chacun pouvait le savoir à simplement la contempler ! Elle répliqua ensuite, davantage à la flatterie qu'à ce domaine privé dont elle ne savait que dire sans paraître trop gourde ou un peu déplacée.

« Oh ! Mais non. Ce n'est pas être de la vieille école, c'est, pour moi, faire preuve de galanterie. Elle sourit davantage, mais son regard était rendu rêveur et légèrement flou pas ses pensées. Une femme ayant un peu d'intelligence est heureuse qu'on espère d'elle des qualités de soutien, et non qu'on la considère comme un petit être aussi capricieux qu'un enfant trop couvé. Pour cela je vous remercie, lord Vyrwel. »

Ce n'était pas un mensonge. Elle se doutait, à le cerner un peu mieux – du moins l'estimait-elle – que ces propos pourraient lui plaire, mais Marlissa était sincère. Elle avait été gâtée, oui, on ne lui avait jamais demandé grand chose, certes, mais jamais son père ne l'avait jugée incapable de faire des efforts ou de réussir à passer une épreuve. Démonstration en était faite dans cette discussion en soi, où il l'incitait à parler par elle-même. C'était sans doute ça qui avait fait de la petite lady quelqu'un de volontaire et de sûre d'elle, plutôt qu'une oie blanche capable de s'étouffer dans ses propres plumes. Lawrence, lui, écoutait le lord et sa fille échanger avec la bienveillance même gravée sur les traits, et rien de lisible ou de déchiffrable dans son regard, si ce n'était une attentive tranquillité.

Le sourire de la petite lady s'accentua et ses yeux redevinrent tout à fait limpides et éveillés à entendre qu'ici, la vie fourmillait. Des enfants ! Et des enfants de l'âge de ses petits bouts d'hommes. Certes, ils ne les remplaceraient pas, bien entendu, et ce n'était pas là la source de sa joie, mais elle pourrait mieux estimer combien ses petits frères poussaient avec des enfants de leurs âges dans ses parages à elle. Elle aurait alors moins à s'interroger, à se demander s'ils savaient déjà monter, s'ils commençaient à avoir le visage plus fin, le propos plus sûr, voire le menton velu. Le fils de Lancel s'appelait donc Ethan, et avait quatre ans – un peu plus que Rychard, avec un joli prénom. Elle pourrait le murmurer tendrement si le garçonnet le voulait. Après tout, quatre ans, c'était encore bien jeune ; avec quelques lunes pour s'apprivoiser il pourrait lui venir le besoin d'être un peu câliné. C'était donc la dame de Noirvallon elle-même qui s'occupait de l'enfant, Lancel ne le faisait pas – ça la pinça un peu. Son père, lui, s'était toujours, toujours occupée d'elle. Mais peut-être n'était-ce pas la même chose avec un garçonnet plutôt qu'une fillette lorsqu'on était homme ? Oui, Ethan aura sûrement envie de rattraper un peu de tendresse – une aïeule, c'était très bien, mais ça ne faisait ni un père ni une mère...

Elle cilla alors que le propos revint sur Noirvallon et qu'elle s'aperçut qu'elle-même songeait déjà à organiser sa vie de femme, et à se voir comme responsable de l'enfant de celui qui n'était pas encore son fiancé. Ah, dieux ! Le matin même elle voulait fuir. Elle qui ne se considérait absolument pas impulsive – pourtant elle l'était parfois, mais elle jugeait ça comme des fulgurances d'instinct, non pas comme des caprices –, elle devait bien admettre que les Sept – ou son père – savaient y faire pour la convaincre... Toutes ces coïncidences ne pouvaient se dessiner en vain, c'était une certitude ; elle pouvait se pardonner ce changement d'humeur sans douter. On avait peu d'indulgence quand on était Sunderland, mais elle était une femme, alors elle pouvait s'en réserver pour son propre être, après tout !

La diatribe du lord sur son domaine lui laissa toutefois encore matière à penser. Elle se força à ne point regarder son père, lequel ne remuait plus et, légèrement derrière, le bras appuyé sur son fauteuil à elle, il se tenait hors de portée d'une œillade échappée. Il lui aurait fallu tourner la tête, et elle ne voulait pas montrer pareille dépendance, pas plus que laisser entendre qu'elle quémandait de l’œil que répondre. Elle hocha la tête alors, les yeux un peu plus clos à force de rendre son regard du lord, le feu l'éblouissant à son tour, et alors qu'il termina, elle souffla sans attendre, mais sans se précipiter.

« Oh, j'ignore si Noirvallon est davantage fréquenté que Dolcesoeur encore, aussi ne puis-je pas vous répondre, glissa-t-elle avec une pointe d'humour qui n'était pas sans rappeler celles de son père, bien que le sien était plus léger et dissimulait bien moins d'insinuations pointues. Mais, oui. Les Trois Sœurs sont peu enviées, assez fermées, plus arides que d'autres lieux, battues par les vents. On les dit froides, et la mer alentour sauvage, mais, je vous comprends. Pousser sur une terre plus sévère donne un caractère plus fort à qui sait y croître. Peut-être les trouve-t-on moins agréables, ou moins jolies à l'oeil, puisque moins confortables et moins riches, ce dernier mot était prononcé du bout des lèvres, comme si la seule évocation de l'argent écorchait un peu les lèvres de ces radins de Sunderland, mais il y a, derrière la dureté... La valeur. Elle esquissa un sourire. Je dois admettre que, à la première seconde où je suis entrée dans votre domaine, oui, j'ai eu un instant de recul. Mais, après quelques heures passées en son sein... Je pense bien que je le préfère à ces beaux jardins que j'ai entrevus sur la route. Après tout, l'herbe grasse sèche elle aussi quand vient l'hiver. Et ceux qui lui résistent le mieux sont ceux qui ne peuvent oublier que tout a un prix, et que tout doit se mériter... »

Le chevalier derrière elle souriait avec aménité, ainsi que cette touche de fierté tendre qui lui prenait parfois lorsque sa fille parlait. Elle était si animée. Il ne fallait pas la lancer sur le sujet de ses terres ! Elle en était passionnée, au point que ses petites mains s'en pressaient et que l'une d'elles s'échappait parfois pour illustrer les vagues ou les falaises, à mesure qu'elle les évoquait. C'était une fierté particulière, à la fois aveugle et lucide. Aveugle, car elle aimait tout, sans condition, sans confession, sans supporter l'idée même qu'un étranger crache sur un défaut de ces trois figures de pierre qui l'avaient bercée, comme de sa famille par ailleurs ; lucide parce qu'elle savait tout aussi bien, et même davantage que ces intrus venus d'ailleurs, combien tant domaine que Maison comptaient d'imperfections, voire de tares. Las ! C'étaient les siens, elle les aimait, point, et elle ne pouvait que comprendre la dévotion de lord Vyrwel à ses terres noires et sèches. Quelque part, les comparer lui faisait commencer à les aimer un peu, d'une façon méfiante et retenue, mais, après tout, ne s'était-elle pas dit plus tôt qu'elle dompterait mieux des enfers qu'un paradis enrubanné ?

« Je suis votre obligé, fit Lawrence en hochant la tête à la proposition du seigneur des lieux. Perriane est une femme terriblement aimante, mais elle est parfois fantasque. Si je tarde trop, elle voudra recouvrir toute la forteresse de voiles noirs pour crier mon deuil. Il étouffa un petit rire, bouche close, comme si cette idée lui était réellement amusante. Ensuite, avec la même légère désinvolture innocente, il poursuivit. Parlant d'alliés. Qui avons-nous ? Qui s'est montré, qui se montre encore, et qui hésite ? Si j'ai assez de ferveur pour le siècle et quelques stratégies en tête, je dois admettre manquer de visibilité. Après tout, le premier témoin des nôtres à ces derniers événements ne nous est jamais revenu, et il est délicat de réclamer un récit pointu à la volée... »

Marlissa leva cette fois les yeux vers son père, lui posant une question muette d'une simple moue, laquelle était claire entre eux – langage forgé par l'habitude l'un de l'autre – mais il ne lui répondit pas. Ainsi ne préférait-il pas qu'elle prétendre avoir le besoin fou de se consacrer à sa couture, de devoir se rafraîchir ou d'avoir une quelconque inflexion de lady qui l'excuse, et les laisse discuter entre hommes seulement. Le chevalier semblait désirer réellement mêler la fille à ces sujets, à cette lutte, et elle ne savait trop qu'en penser. Oui, il était temps, oui, sans la présence de son lord, Lawrence ne pouvait que souhaiter avancer ses propres petits soldats vers ses batailles, mais c'était – enfin, c'était intimidant. Grisant et intimidant. Elle n'avait pas encore eu son soûl de politique et d'intrigue, et toute nerveuse qu'elle était à l'idée de faire un faux pas de débutante maintenant qu'elle était lancée dans « le grand monde, » la surprise et l'appréhension passée, elle en était aussi flattée que ravie. Ce qu'elle dissimulait avec autant de soin que sa frayeur, évidemment. Perriane le lui avait dit : confier son intérêt son un sujet, c'était faire taire la moitié des confidences. Les hommes adoraient les oreilles attentives, mais jamais lorsqu'elles étaient avides ou passionnées. Ah, ces messieurs – s'ils n'étaient pas sensibles, quand même.


Dernière édition par Marlissa Sunderland le Lun 9 Sep 2013 - 20:37, édité 1 fois
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Bryce ne répliqua rien aux paroles de la jeune femme concernant sa perception du rôle de femme, il ne tenait pas à pousser le bouchon trop loin en laissant entendre qu'il était galant – ou que son fils l'était – parce que ce n'était pas le cas. Si Lancel aimait faire la cour aux femmes, il n'était pas très galant pour autant puisqu'il ne se gênait jamais pour charmer deux demoiselles en parallèle. Cependant, il pouvait passer pour un homme qui savait faire plaisir aux femmes, il trouvait toujours les mots justes pour faire sourire celle qui avait attiré son attention. La galanterie était une question de point de vue et concernant la Vouivre, il était juste beaucoup trop franc pour envisager de caresser une femme dans le sens du poil. Bryce n'avait pas courtisé son épouse par de belles paroles, mais il avait gagné son affection – même s'il ne la recherchait guère – en lui offrant de beaux enfants.

Lady Marlissa semblait se sentir plus à l'aise au fil de la discussion, ou c'était du moins ce que laissait paraître sa manière de parler. Elle ne babillait pas inutilement, mais ses phrases n'étaient pas réduites au strict minimum non plus. Par conséquent, l'hôte en concluait que la jeune femme devait certainement commencer à trouver son intérêt dans ce voyage. Elle avait fait une analyse relativement proche de celle de Bryce concernant leur île natale. La Vouivre aurait pu chercher la prochaine épouse de ses fils dans un fief plus riche et moins aride, mais comme il l'avait dit précédemment à ser Lawrence, la qualité de la famille avait plus d'importance que son pécule. Pour le moment, il ne regrettait absolument pas son choix, mais encore fallait-il que la suite des négociations se passe aussi bien. Si le Vyrwel avait invité les Sunderland à séjourner ici, ce n'était pas uniquement à cause du côté pratique et économe, mais aussi parce qu'il aurait ainsi l'occasion de les voir de manière plus poussée et qu'il en apprendrait bien plus à leur sujet que dans des discussions comparables à celle-ci. La promiscuité était le meilleur moyen de connaître véritablement quelqu'un. Quant à lui, Bryce avait appris à se fermer aux autres depuis suffisamment longtemps pour ne pas craindre une incursion dans sa vie privée.

« La richesse peut revêtir bien des formes vous savez. Posséder toute la richesse des Hightower ne vous donnera pas forcément des alliés de confiance. Au contraire, je pense que c'est dans l'adversité que vous identifiez vos véritables soutiens. »

Le reste se découvrirait bien assez tôt. Bryce ne tenait pas à trop parler de son fief, il estimait que ses invités apprendraient à le connaître d'eux-mêmes. Au moins verrait-il l'intérêt qu'ils portaient à Noirvallon lors d'une prochaine discussion.

La discussion s'aiguilla alors sur un sujet plus précis comme ser Lawrence reprenait la parole afin de parler de sa nouvelle épouse qui semblait avoir une certaine tendance à dramatiser un peu les choses. Il s'agissait là d'un point que toutes les femmes partageaient visiblement, car lady Lyra – la conjointe de Bryce – était taillée dans le même bois. Malgré l'intelligence dont elle faisait preuve, il lui arrivait souvent de démontrer qu'elle avait aussi une propension aux sottises. Parfois la Vouivre se demandait pour quelle raison les Sept – s'ils existaient réellement du moins – avaient jugé utile de donner une langue aux femmes. Hors pensées graveleuses qui n'étaient pas l'apanage des seigneurs comme Bryce. Ce dernier se contenta d'un hochement de tête pour appuyer les paroles de son invité et signifier son approbation, puis le sujet changea. Les partisans Feunoyr. Qui subsistait ? Bryce avait longuement songé à tout cela dès son retour de Murs-Blancs et autant dire que les choses étaient loin d'être aussi simples qu'elles en avaient l'air. Le Vyrwel ne se souciait guère de la présence de lady Marlissa, aussi reprit-il la parole sans hésiter.

« Plus grand monde je le crains. Je pense surtout aux personnes à qui je peux faire une confiance aveugle. Car des prétendus partisans il en restait encore un bon nombre, mais cela ne signifiait pas qu'ils étaient encore leurs alliés.
Nombreux de nos compagnons étaient présents à Murs-Blancs, mais en plus de votre frère, d'autres ont trouvé la mort. Lord Peake par exemple qui a été remplacé depuis, mais je ne saurais dire quelle est leur valeur. J'ai des liens familiaux avec plusieurs d'entre eux, mais celui avec les Peake commence à remonter. Je sais que les Cockshaw étaient de notre côté à une certaine époque. Mon frère en avait épousé une et feu l'épouse de Lancel était elle-même issue de cette famille. Mais je ne saurais dire ce qu'il en est à présent. Deux femmes, toutes les deux décédées, peut-être que la famille Cockshaw se méfiait désormais d'eux ?
Mon épouse est née Costayne, mais j'ignore aussi ce qu'ils peuvent penser de tout ceci. Je sais qu'un Garde Royal est issu de cette maison ce qui me prête à penser qu'ils peuvent jouer sur deux plans. Il soupira légèrement avant de poursuivre.
Mais j'ai aussi mes raisons de penser que certains de nos prétendus alliés sont responsables de ce fiasco. Les Ferboys se présentent comme des partisans Feunoyr, mais il se trouve qu'au banquet du mariage, une dame de cette maison a tout fait pour attirer l'attention sur elle en se comportant comme une idiote. Son cousin a d'ailleurs persisté en allant faire des avances aux rares dames des familles fidèles aux Targaryen qui se trouvaient là. J'ai donc des raisons de penser qu'ils peuvent avoir joué double jeu. Habituellement, il ne se confiait pas de la sorte, mais il s'agissait là de pensées qu'il avait déjà échangées avec d'autres personnes. Si ser Lawrence était amené à devenir un allié, il devait avoir toutes les cartes en main.
Les Beurpuits et d'autres de leurs amis se sont enfuis pour les Cités Libres en attendant que ce fiasco se tasse un peu. À ce jour ser Lawrence, je suis bien incapable de vous dire qui est un soutien infaillible et qui est un traître dans nos rangs. Je crains qu'il ne faille tout réapprendre, mais ce sera l'occasion pour vous de découvrir tout cela, un bien pour un mal, encore une fois. »

Il acheva son discours d'un hochement de tête sûr de lui, difficile de penser qu'actuellement le seigneur de Noirvallon voyait ses projets balayés comme un château de cartes. Mais il en rebâtirait un.... En pierres cette fois-ci !
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Le seigneur de Noirvallon l'écoutait. Il restait attentif, toujours, et ne semblait en rien s'impatienter de ses digressions, même lorsqu'elle se laissait aller à décrire ses falaises. Oh, elle ne s'était pas piquée de lui évoquer les mille lieux de son enfance, qui n'étaient jamais que les détails du même endroit, et s'était encore moins permise de se lever pour lui entonner la bluette qui circulait encore ça et là à propos de son père et de ses amoures si délicates avec une jeune demoiselle aux longs cils, mais il lui témoignait de l'intérêt – s'il n'était que de façade, il était très poli, et sans défaut. Qu'il le feigne ou non, il voyait fatalement en elle quelqu'un d'utile, en tant que personne ou en tant que pivot, et pour l'heure cette certitude la contentait. Il serait toujours temps, si – quand – le mariage était contracté, de recueillir ses confidences et ses savoirs comme Perriane le faisait de son propre lord. Pour le bien de tous, évidemment – et peut-être quelque agrément, mais on est femme ou on ne l'est pas, et Marlissa ne se cachait nullement vis à vis d'elle-même d'avoir quelques attentes quant à son évolution sociale. Elle hocha la tête avec approbation aux paroles qui tombèrent suite aux siennes, n'y répliquant pour finir que cette sentence : « les Sunderland y sont préparés de longue date. » Tant aux épreuves qu'à découvrir ces soutiens qui, elle n'en doutait en rien, ne tarderaient pas à se dessiner bientôt. Ils ne pouvaient rester esseulés et subir trop de revers, c'était évident ! Ils étaient trop braves, trop habiles, trop... Trop eux, pour ce faire. Non, ils vaincraient bientôt. Et les Dragons devraient reconnaître leur défaite.

Le sujet fut abordé, et la petite lady écouta encore avec ce soin presque religieux, presque dévot, même, alors que les hommes parlaient ; les nouvelles n'étaient pas bonnes. Mais ah ! C'était bien évident. Murs-Blancs datait de l'époque où Lawrence était tenu en arrière plan, et sans doute que les Vyrwel n'étaient pas les derniers des hommes de valeur, puisqu'ils avaient eu celle de les inviter eux, mais seuls on ne pouvait rien faire et c'était malheureux pour eux, toutefois la jeune femme ne pouvait s'empêcher d'être piquée d'une petite épine de contentement bien étrange et bien mauvais à savoir à quel point tout ceci avait été un échec. Le triomphe de son père n'en serait que plus grand, comme le sien avec lui – mais en arrière, dans la pénombre, là où une femme doit savoir se tenir. Pourtant, à mesure que les lèvres de la vouivre laissaient choir leurs révélations, son visage perdait de sa lumière pour se fermer un peu, et ses épaules, qui d'abord s'étaient forcées à être déliées, pour ensuite le devenir, étaient maintenant penchées, ainsi que sa tête, sans qu'elle ne s'en aperçoive aussitôt. Elle scrutait le lord de Noirvallon comme si cette observation plus poussée pouvait lui permettre de faire surgir des opportunités de la situation, comme si presser du regard cette silhouette à demi voilée par la brillance des flammes de l'âtre pouvait lui donner un suc d'idées dont abreuver son esprit. Pour l'heure, elle ne trouvait rien, juste des noms qu'elle s'efforçait de graver dans sa mémoire, tandis que son petit poing se roulait sous son menton pour soutenir la lourdeur des réflexions battant dans sa tête. Il faudrait qu'elle repasse son héraldique, il faudrait également qu'elle se trouve à penser, et à écrire – mais à écrire de façon voilée, pour ne point qu'une main trop curieuse ou trop hostile ne lui soustraie quelque moyen de leur nuire. La petite joie qu'elle avait eu à constater combien feu Rickon était en deçà de ce que pouvait incarner son père avait passé sans n'être rien de plus qu'un vent léger sur la forêt de ses considérations. Elle n'y songeait même plus. Tout ceci était obscur comme les bois alentours, et il y avait bien des arbres moisis à faire tomber. Mais comment ?

Lawrence, lui, avait repris sa marche. Il avait hoché la tête, une fois ou deux, avait parfois observé le lord, parfois n'avait fixé que l'air qu'il allait traverser devant lui. Il était songeur, mais pas moins souriant, absolument pas perturbé. Il écoutait, seulement, et pensait à son tour. Si sa fille avait fini par se redresser un peu, sans perdre sa mine fermée et attentive à la fois, lui, était toujours auréolé de cette sorte de conviction aux allures candides qui paraissait rendre son pas léger. La vouivre avait terminé qu'il marchait encore, faisant face au feu, les mains croisées en son dos. Il contempla l'âtre quelques instants avant de sembler se décider à quelque chose, et reprit sa lente marche en silence une poignée de secondes, avant de finir par dire.

« En somme, tout est à reprendre, et si nous avons perdu des appuis, nous avons gagné de l'attention ennemie. Ses lèvres se parèrent d'un très joli air de profonde satisfaction, qui, très étonnamment, ne semblait feinte en rien. Bien ! Très bien. Il ne nous reste qu'à en tirer pari. Je m'attendais à ce que nous soyons isolés. Nous le sommes légèrement davantage que je n'aurais cru... Laissa-t-il filer d'un tour plus bas, l'une de ses mains quittant l'autre pour remuer l'air devant lui. Mais, reprit-il un ton plus haut, au moins les choses sont claires et franches. Nous devons pour l'heure nous méfier de tous, et de tout le monde, et compter sur le fait que la frilosité alentour ira très bien avec l'hiver.
_Où siège la Maison Ferboys ?
S'enquit alors Marlissa. J'ai entendu ce nom déjà, mais je peine à m'en souvenir...
_Hm ? Oh, Dorne,
répliqua le chevalier avec désinvolture. Dans les Osseux, si je me rappelle.
_Ah, Dorne,
répéta la jeune lady avec un ton qui n'enviait rien à sa moue vaguement repoussée. C'était qu'on vivait avec trois temps de patience, chez les Sunderland, et ça en impliquait parfois deux de retard. Dans son éducation, Marlissa avait toujours vu les Dorniens sur le même plan que les Fer-Nés, perdant un peu de la barbarie des pirates de l'ouest pour la troquer contre un peu de la dépravation des Cités lointaines. Oui, je vois, glissa-t-elle en comprenant mieux le comportement qui avait été évoqué.
_Faire confiance à un Dornien, c'est coucher avec un scorpion, conclut le chevalier avec un petit hochement de tête. Ils peuvent toujours être, disons, utiles, mais davantage en sachant les pousser à piquer une autre cheville que la nôtre, et non en marchant à leurs côtés.
_Ce qui a été fait aux Beurpuits est terrible,
murmura tout bas la jeune lady, laissant passer sur son doux visage un regret affreux. Elle songeait parfois à celle dont elle ne connaissait que l'écriture et le caractère. Maëlle lui manquait, alors même qu'elle ne l'avait jamais vue. Sans doute était-elle, elle aussi, exilée, hors d'atteinte de ses bras pour la consoler. Et être ainsi déchue ! Bien entendu, ce n'était là que décision des Dragons et rien qui ne pourrait être rétabli à l'heure de leur victoire, mais l'attente était si cruelle. Et si ça prenait des années ? Et si elle était contrainte, là bas, au delà des mers, d'épouser un membre de la riche roture ? Quelle abomination.
_Oui, fit sobrement son père. En tous cas, j'avais dans l'idée de descendre vers Villevieille. Le foyer des scribes doit sceller quelques ouvrages qu'il me plairait de lire, et qui pourraient m'inspirer. Après tout... Il regarda sa fille, puis leur hôte. Notre nom est assez lointain, et n'est pas encore associé au vôtre. Le temps que les nouvelles circulent, nous pourrions avoir celui de discuter. Qu'en dites-vous, lord Bryce ? Et toi, mon cœur ? »

La petite lady cilla, contemplant l'image de son père au travers de nuées de pensées qui étaient comme des oiseaux innombrables, tantôt noirs, tantôt colorés. Elle hocha lentement la tête, la main toujours son le menton et la mine encore concentrée.

« Que je suis heureuse d'avoir convaincu mon lord quant à prendre mon ouvrage d'héraldique. Il nous sera utile. »

Le chevalier adressa un sourire à la vouivre, dans lequel il glissait une nouvelle petite teinte de fierté amusée.


Dernière édition par Marlissa Sunderland le Mer 11 Sep 2013 - 19:17, édité 1 fois
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Bryce Vyrwel

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Seigneur de Noirvallon

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Son invité ne tenait pas en place, il était en permanence en train de marcher autour d'eux. Bryce ne le suivait pas du regard, son attention se portait la plupart du temps sur le feu qui crépitait dans la cheminée à ses côtés comme s'il parlait pour lui-même. Le fait qu'il soit assit l'obligerait à lever les yeux pour observer le chevalier du Val, or Bryce n'était pas homme à se laisser dominer de la sorte. Il avait initialement choisi la situation dans laquelle ils se trouvaient en les invitant à s'installer ici, aussi restait-il assit dans son fauteuil comme s'il se trouvait sur le Trône de Fer lui-même !

Après un bref silence, le Sunderland prit la parole pour répondre aux informations apportées par Bryce. Visiblement il n'était pas arrivé dans le Bief en espérant trouver une quantité faramineuse d'alliés, mais il ne s'attendait pas à en voir si peu pour autant. En réalité, il existait encore plusieurs maisons fidèles aux Feunoyr, mais elles n'avaient pas retenues l'attention du seigneur de Noirvallon. Pourquoi ? La plupart du temps, car elles étaient dirigées par des individus sans caractère et tout bonnement incapables de représenter des soutiens dignes de ce nom. Comme la Vouivre l'avait clairement dit plus tôt dans la conversation, il préférait être seul que mal accompagné. Avec l'échec cuisant du Conflans, il était évident qu'il devait se méfier bien plus qu'à l'accoutumée. C'était aussi pour cette raison qu'il n'accordait jamais totalement sa confiance à quelqu'un. Même Lancel qui représentait pourtant l’œuvre de sa vie n'était pas au courant de tous les projets de son géniteur. Un bon manipulateur se devait de toujours garder un secret qu'il pouvait monnayer contre d'autres informations. Les Sunderland comprendraient tôt ou tard que la Vouivre n'était pas revêche qu'en apparence et qu'elle ne confiait pas toutes ses pensées dans un élan de sympathie. Ils devraient aussi faire leurs preuves avant d'intégrer réellement les alliés proches des Vyrwel et cela pouvait se produire bien après l'union de lady Marlissa à l'un des enfants de Bryce. Il y avait « allié » et « allié proche », ces derniers profitaient des plans de la Vouivre tandis que les autres ne verraient que leur investissement pour la cause des Feunoyr.

L'attention du Bieffois était entièrement dirigée sur ser Lawrence qui semblait déjà programmer la suite de ses projets. Bryce l'observait en silence et avec patience tandis que ses invités échangeaient quelques paroles entre eux. Même s'il ne le montra guère, la Vouivre fut clairement satisfaite de constater que lady Marlissa ne nourrissait pas une passion malsaine pour les Dorniens. Les nobles étaient si nombreux à tomber en pâmoison devant les mœurs libertines de ce peuple, parfois Bryce en venait à se demander s'il existait encore des individus censés en ce bas-monde. Sa méfiance des Targaryen n'avait d'égale que sa haine des Dorniens – et encore ! Ce peuple représentait tout ce qu'il exécrait et avait causé la mort de l'un de ses fils. Son visage resta toutefois parfaitement neutre. Si dans le Bief il était de notoriété publique que les Vyrwel haïssait les Dorniens, les choses étaient bien différentes pour les individus originaires d'autres régions. Au terme de la discussion entre les deux Sunderland, le seigneur de Noirvallon posa son regard vert sur le visage du chevalier qui se montrait visiblement particulièrement fier de sa fille – et à raison.

« L'héraldique peut sembler pesant à apprendre étant jeune, mais c'est un atout à ne pas négliger, surtout pour une femme. Les partisans Feunoyr se doivent de connaître leurs ennemis, il faut pouvoir identifier un détracteur du premier coup d’œil. C'est ce que je serine à mes enfants et je suis agréablement surpris qu'une dame aussi jeune que vous puisse l'avoir compris. Elle était certainement moins naïve qu'elle n'en avait l'air, Bryce soupçonnait quelques talents cachés à cette demoiselle. Il allait devoir se montrer prudent.
Je pense qu'une visite à Villevieille sera une excellente idée. J'y suis déjà allé bien souvent malgré la réputation de mon patronyme, j'y ai d'ailleurs rencontré lord Hightower, je suis persuadé qu'il vous plairait beaucoup ser Lawrence. Pour quelle raison ? Les deux hommes avaient fait la même impression à Bryce : des individus intéressants qu'il fallait pouvoir considérer comme des alliés. Ils partageaient la même manière de parler et une rencontre entre eux serait certainement très intéressante.
Je crois savoir que la citadelle des mestres possède un ouvrage relatant les généalogies de toutes les maisons nobles de Westeros. Je ne doute pas que cela pourrait vous être d'une grande aide, sans compter que les mestres s'intéressent souvent à ce sujet. Bryce aussi par ailleurs, sa généalogie représentait sa fierté. Un bref instant, il repensa à son jeune frère Vyrgil qui avait vécu à la citadelle une partie de sa vie. Un traître de plus.
Je vous conseille vivement de profiter de votre passage dans le Bief pour étendre vos relations, il serait dommage de se contenter de Noirvallon si vous avez tant de choses à votre portée. »

Un silence s'installa alors. Le regard scrutateur du Vyrwel passa du père à la fille, puis de la fille au père. Il allait devoir patienter quelques lunes pour se faire une idée de ce que l'avenir pouvait leur réserver à tous. Une famille qui émergeait à peine, sortant de son autarcie et de sa bulle, elle pouvait bien se laisser tourner la tête par toutes les possibilités qui se présentaient à elle. Les convictions des Sunderland étaient présentes, mais elles étaient encore légères d'un point de vue officiel, les Valois pouvaient donc parfaitement retourner leur veste en décidant qu'il était préférable de courtiser une maison fidèle au Dragon plutôt qu'une rebelle.
Après quelques instants, la Vouivre reprit la parole.

« Tout ce qui brille n'est pas or. Tout ce qui se prétend rebelle ne l'est pas forcément. Ou du moins, pas pour de bonnes raisons. Dites-moi lady Marlissa, connaissez-vous les raisons qui poussent les Ferboys à s'allier aux Feunoyr ? Il croisa ses mains devant lui avant de répondre lui-même à la question.
Parce qu'ils jalousent les Martell. Ils désiraient devenir les suzerains de Dorne, mais ont choisi le mauvais cheval. Maintenant que les Martell sont alliés aux Targaryen, les Ferboys cherchent à s'opposer à eux en choisissant les adversaires du Dragon. Tout ce qu'ils espèrent en vérité, c'est la chute de la maison Martell pour prendre leur place, mais s'ils en avaient la possibilité, ils trahiraient le Dragon noir pour s'allier à une autre maison plus encline à réussir son ascension vers le trône. Il inspira doucement.
Les Dorniens sont des opportunistes, ils ont longuement saccagé les fiefs frontaliers – dont Noirvallon – et à présent ils sont prêts à donner leur allégeance à n'importe qui. Ce ne sont pas des individus dignes de confiance, je vous conseille de toujours vous méfier d'eux. Même dans sa haine, Bryce restait cartésien et pragmatique et cherchait à la justifier par des faits. C'était peut-être pour cette raison qu'il se comportait avec une telle assurance : il était convaincu du bien-fondé de ses décisions.
Il faut connaître les raisons qui poussent un individu à agir comme il le fait. Rien n'est plus dangereux que de s'appuyer sur une base branlante, seuls les faits logiques sont dignes de confiance. Il scella cette réplique d'un hochement de tête.
Si vous comprenez cela, vous êtes assurée de toujours réussir ce que vous entreprenez. »

S'agissait-il d'un simple conseil dispensé par bonté d'âme, ou est-ce que tout ceci avait une raison cachée ? Comme un avertissement destiné à ser Lawrence par exemple. À eux d'analyser, après tout, il fallait connaître ses alliés avant de s'appuyer sur eux, autant commencer dès à présent.
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Marlissa Sunderland

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Si le seigneur de Noirvallon avait laissé traîner quelque expression que ce fut au propos des Dorniens et des jugements des valois à leur égard, tant Marlissa que Lawrence n'en avaient rien saisi. L'une était occupée à contempler son père, l'autre préférait considérer le mur face à lui, comme pour y trouver quelque inspiration. On pouvait supputer, à avoir un brin d'intelligence – et si les Sunderland manquaient de deniers, ils n'étaient pas les derniers à compter les brins de leur jugeote – que depuis le mariage entre Daenerys Targaryen et le prince Maron Martell, deux réactions prévalaient dans les fiefs alentours. La première était le soulagement : qu'un voisin si puissant, ennemi de si longue date, si notoirement impossible à raisonner ou à conquérir – en dehors de l'exploit de ce jeune Dragon qui, de toute manière, ne lui survécut pas – finisse par être dompté par le biais d'un mariage et non en versant des flots de sang, c'était là chose qu'on pouvait considérer comme miraculeuse si on était fatigué des combats. Plus de ban à convoquer, point de pillage à craindre, la fin des tracas des frontières, et tout un fatras d'alliance à contracter ! Des richesses, des commerces, des échanges : le lit des jolis sourires et le bonheur des diplomates. La seconde réaction était le dépit, la méfiance, voire le dégoût : apprendre que la région ayant ravagé vos terres et dévoré la vie de vos chevaliers, de vos hommes, voire des vôtres, allait si facilement être drapée d'un linge blanc et adoubée par la Maison royale elle-même, il y avait de quoi en être amer. Les Vyrwel tenaient leur fief au bord de Dorne, et le lord des lieux ne semblait point être de ceux qui se réjouissait des braves petites affaires proprettes des rois aux yeux lilas. Et puis, du regard de Marlissa, quand on était quelqu'un de bien, on n'était pas amis avec ces personnes aux mœurs aussi légères que leur soleil était cuisant. Puis, leurs peaux étaient sombres. C'était bien là trace de vilenie, à n'en pas douter. Les dieux ne les auraient pas ainsi marqués si ce n'était pas pour placer là quelque avertissement notoire envers tous ceux qui avaient des yeux pour voir !

Sitôt le nouveau jeu de regard achevé, lord Bryce reprit parole et, au contentement toujours renouvelé de la jeune lady – bien qu'il fut encore en deçà de ses préoccupations nouvelles quant à leur traque à venir des alliés comme des infidèles – il lui offrit un précieux compliment, auquel elle sourit avec une délicate tendresse, pour y répliquer par un beau mensonge.

« Ce n'est pesant qu'au tout départ, lord Vyrwel. Une fois que les plus grandes familles sont déchiffrées, il est passionnant de deviner l'histoire et de découvrir le monde au travers des symboles que chacun des fondateurs des Maison s'est choisi. On en apprend beaucoup. »

Du moins, c'était ce qu'avaient tenté de lui insérer dans le crâne tant sa septa, son lord, son père ou le mestre de Sortonne, tour à tour, ou plusieurs à la fois. Ah, elle s'y était mise, Marlissa ! Mais dieux que c'était barbant. Dieux qu'elle n'aimait pas ça ! Bien sur, elle avait été docile, puis elle avait eu tout son temps, aux jours où elle était recluse dans sa chambre, pour cette immense faute de n'avoir su rattraper un jeune garçon qui s'était épris d'une falaise – oui, s’abîmer dans les lectures, un bon moyen pour oublier tant ces murs qui refusaient de s'écarter pour lui laisser de l'air, et pour repousser cette conscience qui voletait dans sa chambre comme une corneille revêche qui revenait sans cesse se percher sur ses épaules et lui dire « méchante ! Méchante ! » sitôt qu'elle ne travaillait point, à la broderie ou au savoir. Mais, non, rien, ni la solitude, ni les tourments n'avaient pu lui faire aimer l'héraldique. Elle s'en accommodait, c'était l'une de ses corvées. Peut-être aurait-elle une révélation soudaine ou un plaisir balayant ses heures d'ennui à son premier tournois, ou lorsque cette science lui sauvera la vie ; en attendant Marlissa se promenait avec son livre comme un condamné avec son noir.

« Vraiment, reprit Lawrence suite aux déclaration de la vouivre à propos de la Maison de Villevieille. Comment est-il, ce lord ? Il hocha la tête ensuite, tant à propos de l'ouvrage généalogique que les relations à tisser. Tout à fait. En joute comme en palabres, il faut toujours avoir plusieurs angles d'attaque. Le secret de la victoire. »

Un silence se fit, que Lawrence exploita pour revenir vers Marlissa et son propre siège, mais point pour s'y rasseoir enfin. Il s'accouda au dossier de sa fille comme il l'avait déjà fait, et ils échangèrent deux de ces sourires qu'ils partageaient fréquemment. Il était plus que certain, à les voir un peu longuement, que rien dans leur affection n'était feint, car il y avait là trop de lumière dans leurs yeux, trop de ces petits gestes attentionnés, pour que le plus grand intriguant de Port-Real puisse se pique de les imiter sans se sentir pousser une nausée profonde ou deux grandes ailes de ridicule emprunté. Ils étaient presque un peu mièvres, ces deux-là, et l'auraient été tout à fait si quelques unes de leurs intentions n'étaient point notoirement dépourvues d'innocence et de pragmatisme. Ca pouvait être un défaut pour une alliance, cet amour réciproque. Ils s'adoraient. Mais Marlissa admirait bien trop son chevalier servant et servi pour s'imaginer qu'on puisse lui reprocher d'ainsi se dévouer à lui, quant à Lawrence, il avait convenu à la décence et à la prudence sur bien des choses, excepté ses affections. Il était de ces hommes qui entendaient aimer à voix haute, et il s'en donnait les moyens, qu'importaient les conséquences.

Lord Vyrwel brisa le silence qu'ils avaient laissé flotter là, froissé seulement par le doux crépitement du foyer ; Marlissa ne l'avait pas trouvé pesant. C'était bien : quelque chose lui disait qu'ici, il faudrait s'habituer à n'entendre souvent rien d'autre que l'absence de bruit, et pourtant écouter ce néant avec l'attention la plus vive, car il serait probablement ce qui lui enseignerait le plus de choses sur les nobles de ces lieux. Mais la vouivre lui fit un présent, en l'espèce d'une information cédée avec ce qu'elle crut être de la bienveillance à son endroit – comment ne pouvait-on pas l'adorer, elle, après tout, lorsqu'on était un homme de goût – et son petit air lumineux et frais, un peu trop suave pour une demoiselle de son âge, reprit place sur ses traits. Ses lèvres étaient rouges et brillantes de s'étirer en un sourire ravi, ses yeux pétillaient, ses joues comme sa gorge étaient roses de vie : une jeune fleur que quelques mains voudraient sans doute cueillir. Elle acquiesçait, tandis que son père, lui, ne disait rien et ne montrait pas grand chose de plus que sa coutumière bienveillance éthérée. Ainsi, Noirvallon avait souffert des affres des sauvages du sud, achetés par les Dragons au prix d'une femme. Sans doute le lord de l'endroit ne devait-il pas être de ceux qui se réjouissaient de cette alliance bancale. Déjà, ça raffermissait le trône, ensuite, hé bien ! C'était dégoûtant. Que des nobles dorniens soient frustrés également de ces événements, voilà qui la surprenait un peu – dans sa façon de les voir, ils étaient une sorte de ruche nuageuse partageant plus ou moins les mêmes idées, ainsi que la même écœurante propension à tremper dans le stupre. Qu'ils ne soutiennent la cause Feunoyr que par un opportunisme criant, par contre, ne la stupéfiait en rien. Aussi, elle acquiesça, alors que lord Bryce, lui, continuait.

La leçon dérivait un peu. L'insinuation qu'il y glissa ne lui échappa pas, mais ne la troubla guère, puisque la jeune lady n'en saisit pas toutes les conséquences immédiatement. Elle voyait déjà leurs Maisons amies, elle ne suspectait guère qu'il se méfiât encore, du moins, pas dans la seconde même – l'idée lui en viendrait sans doute plus tard, une fois la nuit venue, alors que les ténèbres nourriraient des analyses moins solaires. Lawrence, lui, restait invariant, comme si la chose ne le touchait pas, ou qu'il n'avait pas saisi l'allusion – il n'était pas naïf, mais on pouvait parfois s'y tromper. Elle s'interrogea un instant sur les raisons réelles qui poussaient ainsi le seigneur du bois noir à agir comme il le faisait à son tour, puis aux siennes, qui étaient évidentes : si elle souhaitait la guerre dans le royaume, c'était par amour. C'était, pour elle, une raison parfaitement noble et suffisante. La toute jeune femme adressa alors à la vouivre une moue claire et avenante, hochant encore une fois la tête.

« Le Père vous entende, le jugement d'un homme, ou d'une femme de bien, doit toujours être clair. Son sourire s'accentua, son ton, lui devint très doux, et dans sa voix encore infantile pointait déjà les courbes languides de ce que pourraient être ses murmures – taillés dans un velours assassin. Votre bonté envers moi me touche sincèrement, lord Vyrwel. La cause Feunoyr ne pourra qu'avancer, avec un homme comme vous pour la soutenir.
_Dans tous les cas, vous m'avez donné une nouvelle idée,
intervint Lawrence après un petit temps de latence. Si j'ai l'occasion de m'ouvrir de deux ou trois détails avec ces dorniens, peut-être en ressortira-t-il quelque chose d'exploitable. Ils se méfieront moins d'une lointaine Maison du Val que de vous, sans doute, et nous pourrons peut-être guider ces bien braves vipères dans le sens qui nous intéressera. Qui nous intéressera tous, et à plus d'un titre. Trop de précipitation éveillerait la méfiance, mais si l'occasion tarde, je la provoquerais sûrement. Quoiqu'il arrive dans ce cadre, nous en reparlerons ensemble. Son regard vagabond se reposa sur la vouivre. Si l'idée d'agir de concert vous est plaisante, évidemment. »

Il se tut un instant, mais rien, tout à fait rien dans son air ne trahissait la plus petite impression de menace, d'ironie ou de renvoi d'avertissement. Non, même pas une vexation, c'était de la politesse. Ah, s'il n'avait pas l'air gentil, ce joli ser Lawrence. Qui souffla d'un air presque distrait.

« Verrons-nous Lancel aujourd'hui ? »
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L'héraldique semblait plaire à la jeune demoiselle ce qui était plutôt étonnant. Les filles de Bryce rechignaient toujours à la simple idée de devoir apprendre de nouveaux blasons, peut-être que ser Lawrence possédait réellement un don pour l'éducation de ses enfants ? À moins que ce ne soit la demoiselle qui se montrait capable de camoufler ses véritables pensées avec un brio impressionnant. Il ne pouvait pas se décider, pas avant d'avoir appris à connaître mieux Marlissa. Sa seule réponse fut donc un hochement de tête poli et qui n'indiquait en rien de ce qu'il pensait de tout cela. C'était la première chose que le père de la Vouivre lui avait apprise : savoir rester indéchiffrable en toute situation. Jusqu'à présent, ce « talent » s'était révélé plutôt utile.

Ser Lawrence s'intéressa alors aux propos de Bryce concernant lord Hightower, ce qui n'avait rien de bien surprenant en fin de compte. Lord Clarence était non seulement le seigneur de l'une des villes les plus importantes du Bief, il était aussi à la tête de la maison la plus riche – après les Lannister bien entendu – et occupait le poste de Grand Argentier. C'était un excellent parti en somme, bien que des rumeurs circulaient à propos d'un éventuel mariage avec une dame de la connaissance de Bryce. Ce dernier s'intéressait toujours grandement aux rumeurs de ce type, c'était bien souvent grâce à elles que l'on obtenait des pistes intéressantes. À condition de ne pas trop y prêter foi bien évidemment, le seigneur de Noirvallon prenait garde à toujours les vérifier avant de se lancer à la poursuite de chimères.

« Lord Hightower est davantage un homme de politique que d'action. Il n'a pas jugé utile de devenir chevalier. C'est un homme fort instruit qui avait débuté une carrière de mestre avant que le décès de son aîné ne l'oblige à devenir le nouveau seigneur de Grand-Tour. L'exposé laissait entendre que Bryce s'était renseigné sur l'homme en question et ce n'était pas faux.
Il sait manier les mots avec brio, ma discussion avec lui fut fort divertissante. Il semble nourrir un intérêt particulier pour les sous-entendus et pour le mystère. C'est un homme qui ne se dévoile pas vraiment, mais qui a beaucoup à apporter je crois. Le ton était empreint de respect.
Saviez-vous que les Hightower avaient été du côté des Feunoyr il fut un temps ? À Herberouge ils ont cependant décidé de retourner leur veste et à ce jour, lord Hightower siège au Conseil Restreint en sa qualité de Grand Argentier. Je sais par ailleurs qu'il a marié l'une de ses sœurs au Grand Amiral qui se trouve être le seigneur de La Treille. Une alliance ô combien judicieuse. La proximité et la richesse des deux fiefs était un atour non négligeable, surtout pour deux hommes siégeant au Conseil Restreint.
C'est une personne que l'on gagne à connaître. »

Une telle avalanche de compliments pouvait être étrange aux oreilles des Sunderland qui devaient avoir compris que leur hôte n'était pas homme à s'emballer pour rien. Cependant, cette démonstration leur prouverait aussi que le seigneur de Villevieille était effectivement quelqu'un que l'on gagnait à faire figurer parmi ses relations.

Alors que Bryce avait abordé le sujet des Dorniens, ser Lawrence s'était à nouveau approché de sa fille d'une manière très paternelle. L'espace d'un instant, la Vouivre se demanda si cette demoiselle avait encore de la place en son sein pour un autre homme. Il avait toujours compté sur le charme de son fils pour que celui-ci parvienne à s'installer durablement dans le cœur de sa future épouse. Mallory avait beau s'être révoltée contre sa condition de partisane Feunoyr, elle avait cependant toujours éprouve le même amour pour son époux. Mais en serait-il de même pour cette donzelle ? La question devait être creusée.
La voix de lady Marlissa brisa le silence alors qu'elle arborait un air particulièrement doux et frais qui saurait ravir bien des hommes. Sa naïveté représentait certainement son atout charme le plus important à ce jour. Qu'elle en profite avant que les années et les désillusions ne l'effacent. Il ne répliqua rien aux paroles de la jeune femme, puis ce fut le tour du père de reprendre la parole pour poser une idée qui avait le mérite d'être audacieuse. Il était vrai que les Dorniens ne se méfiaient pas particulièrement des habitants des contrées éloignées, leur hostilité était bien plus dirigée contre les Bieffois, surtout les frontaliers. Après un bref instant de silence, Bryce commença à y réfléchir sérieusement. Il se demandait si un refus de sa part entraînerait l'annulation de l'idée de son invité, ou si au contraire ce dernier s'en moquerai éperdument. Bonne question. Cependant, il ne souhaitait pas le vérifier, pas pour le moment. La dernière question du Sunderland offrit à la Vouivre un bref instant de répit.

« Je crains que non malheureusement. Médard étant son écuyer, ils vont souvent s'entraîner ensemble ou en compagnie de mon frère. Ils ne rentreront certainement qu'en fin de journée, à moins que leurs exercices ne les retiennent à l'extérieur. Son ton était calme, ils avaient tout leur temps.
Mais cette rencontre ne saurait tarder. Ce serait dommage de la précipiter alors que votre fille doit avoir de grandes attentes de la part de son futur époux, avec un exemple comme vous, quoi de plus normal ? Une manière de montrer qu'il avait bien remarqué le lien qui les unissait, même si n'importe qui en aurait fait de même cela dit.
Quant à votre ici ser Lawrence, je la trouve très intéressante. Les Dorniens sont d'un naturel méfiant, surtout envers les étrangers, mais les rocheux sont bien moins hostiles que les autres. Ils vénèrent les Sept et sont bien plus proches de notre culture sous bien des aspects. Cependant, une mule déguisée en étalon n'en restera pas moins une mule. Voilà l'avis que Bryce avait de ses voisins de la péninsule Dornienne.
Je crois savoir que des projets se préparent à Dorne. Vous avez certainement entendu parler de la construction des Jardins Aquatiques sur le Prince de Dorne a lancé pour son épouse targaryenne ? Si vous ne trouvez pas d'autre occasion de croiser des Dorniens, je suis certain que leur inauguration vous fournira une bonne occasion de découvrir ce pays et ses habitants.

Lui n'avait toutefois pas l'intention de s'y rendre, mais ce n'était pas nécessaire de le préciser. Ce serait comme d'informer quelqu'un que les chats n'aimaient pas l'eau, pour rien au monde Bryce n'accepterait de mettre les pieds là-bas. C'était bien la seule chose qu'il ne pouvait changer, même si son avenir en dépendait.
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Marlissa Sunderland

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La Maison Hightower était donc une Maison de traîtres. Ce fut, du moins, la première impression de la jeune fille à entendre les mots de leur hôte quant à leur changement d'obédience, pourtant, quelque chose était étrange. Ces compliments, ce ton de voix, pourquoi un homme comme le seigneur de Noirvallon irait-il en parer des gorges qui mériteraient d'être tranchées en place publique une fois la domination Feunoyr assise ? Pourquoi déclarer intéressant le lord d'une famille qui leur avait tourné le dos il y a déjà longtemps ? Marlissa connaissait assez mal les événements d'Herberouge, si ce n'était qu'il y avait eu là un massacre, et que la chose avait été à même de se graver tant et si bien dans l'esprit de tous que même les plantes s'étaient teintées d'angoisse sanguine à y repousser, mais en dehors de ça, rien, ou pas grand chose. Qui s'y tenait, contre qui, qui avait tué telle personne, comment tout ceci a-t-il tourné à la débandade, rien. Était-ce une nécessité qui avait contraint la Maison à la Tour de se plier sous le joug des Dragons ? Une place à ce point visible, à ce point connue, n'aurait-elle pas que trop souffert de dédaigner les courbettes et les faux-semblants pour éviter de voir ses murs mis à bas, comme l'ont été ceux des Beurpuits ? Et ces détails qu'il avait dit – un intérêt pour le mystère et les sous-entendus. Ah ! Se pourrait-il que cette famille, que le Grand Argentier lui-même songe à embrasser de nouveau cette belle et bonne et brave cause ? N'avaient-ils que feint la soumission pour mieux frapper au cœur du royaume ? Les Sunderland ne le savaient que trop bien : l'honneur est magnifique, l'argent seul forge le fer. Si tant de richesses échappaient aux Targaryen, et si un homme de cette posture les appuyait... Oh ! Grands dieux, elle venait de comprendre. C'était magnifique ! Enfin, point trop acquis encore. Méfiance. Si le lord de Villevieille pouvait mentir à Port-Real, il pouvait tout aussi bien se jouer de la seule cause qu'il convenait d'embrasser, par intérêt. On ne devenait pas riche par générosité et dévotion.

« Deux anciens cadets pourraient possiblement s'entendre, glissa Lawrence avec une délicatesse rare. Nous verrons cela, et si le croiser est chose faisable, ce sera une discussion à ne pas manquer. Quant au Grand Amiral, l'avez-vous déjà rencontré ? »

Marlissa cilla lentement, couvant le feu d'un regard, puis venant le reposer ça, et là, et ici, alors que devant ses yeux dansaient les spectres bleuâtres des flammes restées à caresser ses prunelles. A quoi pensait le chevalier ? Espérait-il séduire la flotte même des Targaryen ? Ah, ce serait ironique. Ah, ce serait divin ! Divin ! Et trop facile. Non, il ne fallait pas s'emballer, ni se montrer trop. Dans ce royaume les ennemis étaient nombreux, et les opportunistes partout ; si avoir eu des sympathies Feunoyr était toléré par convenance et éloignement – et faiblesse, à son jeune avis de femme – aller se présenter devant un homme qui tenait les voiles du royaume pour lui souffler d'en changer le fanion était séditieux. Elle n'avait rien de moins envie de voir qu'une condamnation publique de son père trop audacieux. Il ferait un exemple magnifique et, ici, loin de Sortonne, une proie bien plus aisée qu'à Dolcesoeur, au milieu de ses forces. Les Dieux l'avaient peut-être doté de son esprit pour tempérer son père. Elle lui glissa un nouveau regard aimant, et le fantôme de l'image du feu auréola sa tête d'une couronne noire. Elle préféra, un temps, fermer les yeux.

Le silence se fit, la discussion reprit ensuite, et l'héritier des Sunderland lança comme d'un rien sa petite idée dornienne. Lord Vyrwel sembla vouloir y consacrer quelques instants à penser – rien de plus normal puisque, si la chose avait été dite avec légèreté, elle n'en était pas moins alourdie d'une somme coquette de conséquences et d'implications. Il venait, ni plus ni moins, de proposer d'aller danser lui parmi les scorpions et les vipères. L'amour dans le regard de Marlissa se changea en inquiétude profonde. Il était si beau, son père ! Combien de ces femmes sans vertu tenteraient de le corrompre ? Combien d'yeux à la solde des rois aux cheveux clairs iraient lui mignoter quelques mots, ou verser un poison dans son verre ? C'était si loin du Val, Dorne, et réputé dangereux. Si on glissait quelque animal vicieux dans sa couche, Lawrence succomberait – et il avait beau être son père, il restait un homme, et il mourrait. On dirait que la nature est cruelle, que les dieux l'ont voulu peut-être, que le Père l'avait jugé si bon qu'il l'avait désiré à ses côtés sans tarder, et il serait mort, son père. Mort, mort, mort. L'impression, infantile mais peut-être pas si stupide, lui restait. Elle n'en montrait rien que cette teinte moins solaire dans ses yeux d'eau, et le chevalier, lui, glissa simplement sa main dans celle qu'elle lui tendait pour jouer de ses doigts comme seul lui pouvait le faire. La vouivre répliqua d'abord à la dernière question, indiquant que, non, ils ne verraient pas son fils Lancel pour la journée, et peut-être, se dit Marlissa, qu'au soir ils seraient trop fourbus et trop sales pour se présenter ; elle hocha la tête, la main toujours nouée à celle de l'homme qu'elle aimait tant – trop.

« Ah, vous m'avez percée à jour, lord Bryce, glissa-t-elle avec un petit rire sonnant comme des clochettes. J'ai quelques attentes en effet, mais, si je puis me tempérer par la raison et l'amour des miens, je ne doute pas qu'un fils de vous sache les combler.
_Nous avons le temps, oui, de peaufiner cette alliance. Se précipiter n'est pas dans notre blason,
fit le chevalier, avec cet adorable sourire de jeune homme pétri de piété et de valeur. Et je n'en attends pas moins, si ce n'est pas que j'en attends davantage qu'elle. »

Et là, malgré son expression invariante, malgré son sourire courtois et fin, il était évident que le père répugnait tout simplement à céder sa fille. La chose n'était pas bien malaisée à discerner, à voir la façon dont il l'englobait toujours, dont il la touchait avec possessivité. Elle était son joyau, sa propriété, et il était notoire que ces radins de Sunderland ne cédaient jamais gratuitement quelque chose qui leur appartenait. Ça pouvait se fondre avec de l'amour. Parfois, Marlissa se laissait dire que ce n'était peut-être pas toujours, et tout le temps, aussi simple et beau – c'était l'une des choses qui l'avaient poussée à se dire qu'il lui faudrait partir. Pour elle aussi, le devoir était présenté comme tout, mais il n'était pas seul. Elle accentua son sourire. Mieux vallait ne pas trop se pencher sur ces ténèbres-là. Elles étaient bien vilaines, de toute façon, et arrivait la réponse à cette question angoissante.

Damné ! Il la trouvait intéressante. Oh, oui ! Oh, bien sûr ! C'était une bonne chose ! Le bien, la cause, tout ça et ces machins, mais ah ! Dorne ! Et ces vipères ! Et ces gens noirs ! Et son soleil ! Et ces vilenies ! Affreux, affreux qu'eux tous – des mules, voilà, comme il disait. Des mules avec des crocs venimeux et des arcs traîtres. Lord Bryce glissa quelque chose qui épouvanta profondément Marlissa, bien qu'elle su se dominer, et ne fit que serrer davantage la main paternelle ; ser Lawrence, lui, rendit la pression, mais eut la cruauté de rire, et de lancer avec élan.

« Hé bien, non, je n'en avais pas entendu plus qu'une rumeur. Beaucoup de choses à faire, vous le comprenez bien, j'imagine, et peu de temps à consacrer à tout ce qui se dit dans le royaume, d'autant plus que le chemin des nouvelles est long jusqu'à Sortonne... Mais nous tenons là une chance formidable. Ce sera l'occasion idéale pour aller leur présenter nos politesses. »

Quoi, nos ?

« N'est-ce pas, mon cœur ? Dans son regard, il lui affirmait : ils iraient ensemble. Ensemble ! Dieux, à Dorne ! Il voulait aller à Dorne ! Elle irait à Dorne ! Quel cauchemar !
_Oh oui ! Fit-elle avec le même élan, qu'elle maquilla assez bien pour paraître juvénile, mais qui n'était, au fond, poussé que par la peur. Je suivrai mon père avec dévotion, et je ne serai que politesse et courtoisie, oui. J'espère... Glissa-t-elle malgré elle en suivant ses pensées, qu'elle rattrapa avec une tentative plus ou moins honnête. J'espère juste, oui,  que nous ne souffrirons point trop du chaud. Et des poisons – je veux dire, des scorpions.
_N'aie crainte, Marlissa,
susurra délicatement son père. Je ne les laisserai pas t'approcher autrement qu'avec élégance, et personne ne sera inconvenant avec toi. Sinon, malgré leur coutume du soleil, il leur en cuira, je te l'assure.
_Bon,
fit-elle, les épaules retombant. S'apercevant en retard de son petit éclat d'angoisse alors qu'elle se tenait en la présence du lord des lieux, elle lui darda un regard tout contrit. Oh ! Mes confuses. Je ne veux pas vous importuner avec mes soucis. Les femmes s'angoissent toujours tellement.
_Il est normal d'appréhender de baigner dans un rassemblement de dornien. Quand sera-ce, lord Bryce ? En avez-vous entendu quelque précision ? Un tel rallongement à notre voyage demande quelques préparations...
Il ouvrit la main avec une certaine grâce. Et, évidemment, que mon père nous en donne sa bénédiction, il va sans dire. Je crains d'user vos corbeaux, messire. »

L'expression digne et un rien joueuse qu'il arborait était tout le sourire que Marlissa avait perdu, et s'efforçait de se recomposer. Elle battit des cils trois fois, rajustant l'une de ses mèches de cheveux, redressa le menton enfin, le front limpide, les yeux troublés. Le déplaisir qu'elle avait à cette idée était docile, mais manifeste. Une petite lady bien éduquée, vraiment, mais une petite lady qui aimait la fraîcheur, les Sept et pas exactement chacune des audaces de son père. C'était étrange, mais, en posant le regard sur lord Vyrwel, elle y cherchait presque un peu d'appui – un maigre réconfort. Elle vit quelqu'un d'assis, de stable et de sombre. Pour l'instant, ça suffisait.
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Bryce Vyrwel

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Le Grand Amiral n'était pas une connaissance de Bryce, il l'avait aperçu à plusieurs reprises, mais sans jamais chercher à lier la conversation avec lui. Pour quelle raison ? Aucune en particulier, ou peut-être simplement le fait qu'il n'avait rien à gagner de ce côté. Les Redwyne n'avaient jamais manifesté le moindre intérêt pour le Dragon noir et bien qu'ils restaient installés sur une île particulièrement importante et intéressante, ils n'avaient rien de bien utile à offrir aux Vyrwel. Bryce ne cherchait pas à se lier à des maisons qui n'étaient pas en mesure de lui apporter leur soutien. Oh, bien entendu les Redwyne n'étaient pas n'importe qui, cependant ils vivaient sur une île isolée – bien que riche – et n'étaient pas fidèles au Dragon noir. Même si les Sunderland ne pourraient pas lui apporter de l'aide immédiate s'il en avait besoin, Bryce savait toutefois qu'il n'avait pas à perdre trop de temps à essayer de les convaincre de rejoindre le côté des partisans Feunoyr. De plus, l'amitié qui liait le seigneur de La Treille et celui de Villevieille était visiblement trop présente pour permettre de se rapprocher de l'un des deux sans éveiller les soupçons de l'autre.

« Je l'ai déjà vu, mais je n'ai jamais été amené à discuter avec lui. Je sais simplement qu'il est très proche du Grand Argentier et qu'ils se font mutuellement confiance. On dit de lui que c'est un homme d'honneur et qu'il a voyagé dans les Cités Libres, mais j'ignore beaucoup de choses à son sujet. »

Il haussa légèrement les épaules comme si cela ne lui était pas important. Et c'était un peu le cas.
L'attention du Bieffois était de toute manière bien assez occupée par la réponse de la jeune Marlissa qui avoua sans honte avoir certaines attentes quant aux qualités que son époux devrait posséder. Oh, Bryce était persuadé que son fils saurait convenir aux attentes physiques – il possédait ce même charme qui plaisait tant aux femmes que ser Lawrence avait déjà – et le reste viendrait naturellement. Habile avec les mots, Lancel saurait gagner le cœur de la demoiselle, son père avait une entière confiance en lui et c'était quelque chose de suffisamment rare pour montrer que le jeune homme savait se débrouiller. Cependant, il existait toujours des femmes qui restaient hermétiques à certains types de personne, il ne restait qu'à espérer que ce ne soit pas le cas de la Sunderland. La dernière réplique de ser Lawrence montra à Bryce que le père rechignait forcément à laisser sa fille à un autre homme. Lancel allait devoir se montrer particulièrement habile pour savoir charmer à la fois le père et la fille. Oh, il saurait certainement lui montrer que sa fille était le plus beau joyaux qui lui eut été donné de voir... D'un hochement de la tête, Bryce marqua sa compréhension.

« Et c'est tout ce qu'il y a de plus normal ser Lawrence. Vous seriez un bien étrange père si vous étiez prêt à confier votre fille au premier venu sans vous assurer de son bonheur. J'espère que mon fils saura se montrer à la hauteur de vos attentes qui m'ont l'air bien précises. Son ton restait parfaitement calme, un peu comme s'il ne s'inquiétait pas à cette idée.
Je ne doute pas que cette rencontre sera très intéressante des deux côtés ! »

Les inquiétudes de la jeune demoiselle au sujet des Dorniens ne manquèrent pas de faire leur apparition. Ce n'était pas très étonnant en un sens, les femmes étaient les plus craintives, surtout lorsqu'elles avaient vécu pendant des années seules avec leur famille. Bryce connaissait bien les Dorniens, il estimait qu'il fallait connaître les traditions et habitudes d'un peuple pour pouvoir prévoir leurs actions et les bloquer. Jusqu'à ce jour, il n'avait cependant malheureusement jamais eu l'occasion de les mettre en pratique, mais il persistait à penser qu'une telle chose arriverait. Tôt ou tard. Les Dorniens étaient bien trop impulsifs pour se laisser dominer par la Couronne encore bien longtemps.

Même si la donzelle n'avait rien dit qui puisse indiquer qu'elle n'était pas rassurée, Bryce avait suffisamment d'expérience pour remarquer que la mignonnette avait perdu tout son allant. Elle devait certainement craindre que d'odieux Dorniens ne viennent l'aborder, à moins qu'elle ne s'inquiétait pour son père ? Le Bieffois devait l'avouer, les femmes de cette région étaient toutes dotées d'une beauté particulière et elles sauraient certainement charmer un homme comme ser Lawrence. Cependant, il était peu probable que cela arrive, ou alors ce serait le Valois qui aurait tout fait pour que les choses se passent ainsi. Les étrangers restaient source de méfiance à Dorne, aussi séduisants soient-ils ! Esquissant ce qui ressemblait à un sourire, la Vouivre répondit alors.

« Oh, je n'ai plus eu recourt à mes corbeaux depuis quelques temps, au moins pourront-ils faire un peu d'exercice. Je suis certain que cette visite vous sera très profitable, de plus avec l'hiver qui approche, Dorne ne sera pas aussi chaude qu'à l'accoutumée. Je pense que ce sera certainement le meilleur moment où vous pourrez vous y rendre. En imaginant que se rendre là-bas puisse être une bonne chose, évidemment.
Les animaux ne sont effectivement pas très accueillants là-bas, mais n'ayez crainte lady Marlissa, vous serez bien à l'abri sur votre monture. Les fiefs sont relativement éloignés les uns des autres, il vous faudra certainement demander l'hospitalité de temps en temps. Mais ce sera une bonne solution pour faire connaissance avec eux, n'est-ce pas ? Ses prunelles pétillaient d'amusement.
Je suis certain que la simple présence de votre père suffira à dissuader les malotrus de vous approcher. Les Dorniens ne sont pas très courageux, ils préfèrent approcher de leur cible lorsqu'elle est seule. Il ne tiendra donc qu'à vous de ne pas aller visiter le désert toute seule, mais vu la proximité que vous avez avec votre père, je pense que ce ne sera aucunement un problème. Une autre manière de souligner qu'il avait remarqué la manière dont ils se comportaient ensemble.
Je vous déconseillerais toutefois certains fiefs. Plusieurs Dorniens sont restés sur l'idée que les personnes n'étant pas nées à Dorne ne sont que des ennemis. Mieux vaudra éviter leurs terres. Quoi qu'il en soit, si votre père s'inquiète de ce voyage, vous pourrez toujours lui dire que l'inauguration invitera certainement de nombreux Targaryen à se rendre sur place. Après tout l'épouse du suzerain de Dorne était issue de cette maison.
J'ignore la date exacte de cet événement, mais vous aurez le temps de faire votre voyage jusqu'à Villevieille avant que cela n'arrive. »

Il avait suffisamment d'oreilles qui traînaient partout pour savoir lorsque cet événement se produirait avant que les invitations ne soient lancées. Bien sûr, lui n'en aurait pas, mais ce n'était qu'un détail. S'inviter où il n'était pas désiré était sa spécialité, bien qu'il ne le ferait pas cette fois-ci.
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Le sujet du Grand Amiral fut clos presque aussitôt qu'il fut abordé. Il était proche de lord Hightower, donc, rien de très étonnant – si un mariage avait été célébré, la remarque n'était pas spécifiquement une nouveauté – et les quelques rumeurs glanées à son propos n'évoquèrent rien pour Marlissa. Des hommes réputés d'honneur, Westeros en était plein, et il y en avait même pour daigner ces vertus à des Targaryen. C'était dire à quel point la notion était devenue floue, voire convenue ; titre signifiait presque hochements de tête, sourire, compliments de circonstance. Du tact et de l'élégance, en somme, et à moins d'aller de bordel en bordel, titubant entre chaque pavé, il était parfois délicat de se voir attribuer quelques méfaits en étant de haut rang, ou bien protégé. Exception faire d'une poignée de Dragons, mais là encore, pour la jeune lady, ce n'était pas une révolution : qui pouvait se targuer d'être honnête en appelant son oncle « père » ? Répugnant, répugnants qu'eux tous. Seule l'annonce des voyages dans les Cités Libres fit tinter l'oreille de la pucelle, et naquirent toutes à la fois féeries, monstruosités, spectres étranges d'hommes à l'allure bizarre et aux coutumes effrayantes. Une sourire très flou se glissa sur ses lèvres, elle qui, toute enfant, avait rêvé de prendre la mer un jour, d'aller loin, très loin, avec son très cher père, et maintenant sa très chère mère, et leurs adorables petits bambins à tous trois ; ces songes se mouraient presque à leur naissance, comme les vagues sur les falaises. Sur Dolcesoeur, à ce que la rumeur disait, on était plus naufrageur que capitaine. Ses tristes cousins éloignés aux mains palmées pouvaient en témoigner à bas bruit. La mer, le lointain, l'horizon vaste et luisant et lisse et bleu comme leurs yeux à tous, c'était là un appel de toujours, un appel du sang, mais auquel jamais, elle le savait, elle ne répondrait. Ses navigations se résumeraient tristement à aller sourire, puis à aller se faire prendre par un homme et déposer son nom au bas du sien.

L'évocation sûre et tranquille de lord Vyrwel quant à son fils, qui semblait bien constant quant à croire que Lancel ferait manifestement un époux formidable et un jeune homme parfait pour elle – et que ne le croyait-elle pas déjà également ! - lui firent docilement hocher la tête à son tour, abandonner là ses songes vains au propos des flots berçants et de l'océan éternel. Ser Lawrence glissa une remarque qui lui sembla, sur l'instant, bizarre.

« Est-ce qu'il chante ? Son sourire s'accentua, alors qu'il rebondissait sur la question de la précision de ses attentes. Je chante, un peu. Il laissa sa main libre caresser l'air avec désinvolture. A l'occasion. »

Marlissa ne montra pas grand chose, et déjà le sujet variait, pour arriver à cette affreuse Dorne, ne lui permettant qu'une petite réflexion. Voulait-il donc un duel de gorges ? Ou est-ce que – est-ce que lui aussi, cherchait leurs ressemblances ? La pensée la mordit, sauvage ; le spectre du désert dornien en chassa l'impression.

Lord Bryce sembla sourire, ce qui réanima sur les lèvres de la petite lady une mimique d'enfant épanouie. Comme elle pouvait être ravissante, à ces moments là ! Certes pas une reine, pas de quoi s'en renverser de chaise, mais elle avait cette joliesse toute fraîche et pimpante, cette délicatesse rare, cette façon de ressembler à une fleur tout juste éclose, à un fruit tout rond, tout tendre, à une couche de neige sur laquelle personne, ni homme, ni animal, ni rien, n'a laissé de trace : quelque chose qu'on jouit de cueillir, dévorer ou fouler. Elle mignota une œillade adorable au maître des lieux, déjà soumise, déjà affectueuse, vaincue par cette petite ombre de sourire de rien. Quelle folie que la jeunesse dans ces royaumes ! On devrait y naître vieux. Et pourtant, c'était à cet instant presque sans méfiance, presque avec dévouement, qu'elle écoutait les propos de la Vouivre, qu'elle ravalait sa terreur, qu'elle se montrait brave ; Lawrence, lui, gardait sa tranquille expression, jouant de ses doigts sur la paume de son enfant. L'un comme l'autre charmaient Marlissa chacun à sa façon, et on lui eut demandé sur l'instant, sans pouvoir mentir, et malgré sa peur, elle aurait pu jurer qu'elle avait passé là une journée bénie des Sept et parmi les plus heureuses.

A l'amusement du seigneur de Noirvallon quant à lui suggérer de demander l'hospitalité en chemin et de vivre chez des dorniens, d'aucuns auraient pu croire que c'était là une pique un peu cruelle, une façon élégante mais rude de secouer cette enfant, elle, pour le coup, n'y trouva qu'une complicité enivrante. Elle souffla, d'un ton rieur étouffé par quelques relents de petite peur.

« Oui, oui. Vous avez tout à fait raison. Pardonnez mes hésitations, elles sont les traces de mon jeune âge... »

Là était l'aveu de sa confiance, et son père en détacha la main de la sienne pour revenir jouer dans les mèches de ses cheveux dorés. Elle vint gentiment poser sa joue contre sa paume, et la main paternelle vint envelopper le quart de son visage avec une douceur cajoleuse – affection si prononcée que quelques âmes auraient pu la trouver un rien coupable. Trop d'amour, trop. Trop ! Mais ils écoutaient encore, et les Valois à eux deux formaient une icône ravissante qui aurait chaviré tous ceux qui n'auraient pas été piqués d'un élan de doute ou de mépris face à ces débords tendres. Les propos du lord des lieux ne firent que confirmer qu'il avait bien remarqué – un aveugle eut su voir – qu'ils ne semblaient guère se quitter, et surtout pas sur les routes dangereuses. Toutefois, la main libre du chevalier, restée en arrière, se glissa comme par réflexe sur le côté où devait d'ordinaire reposer son épée, qu'il ne portait pas là, afin d'être séant. Le geste était lent, coulé, n'attirait pas le regard, mais il était fait, et un homme attentif saurait le voir. Le visage de Lawrence n'avait pas varié, pas plus que son regard, mais que penser d'un homme qui feignait de dégainer, presque par réflexe, presque en dehors de sa pensée, une ombre d'épée contre une ombre d'assaillant ? On était pas chevalier parce qu'on savait sourire. On était chevalier parce qu'on savait tuer. Et quelque candeur qu'on pouvait faire porter à l'héritier des Sunderland, il pouvait être là, manifeste, qu'il était parfaitement paré à étaler en éclaboussures rouges tout le résultat de son enseignement.

« Quels fiefs, dites vous ? Entonna la voix de Lawrence qui, de sa main rêveuse, caressait l'absence de son pommeau. Je ne voudrais pas qu'une petite erreur d'appréciation ne nous doive quelques désagréments avant d'être parvenus aux jardins de Lancehélion. »

Il acquiesça quant à la question de son père et, à le voir, on pouvait croire que l'entente était telle et la confiance si ouverte entre fils et lord que leur décision à tous deux était déjà acquise. Marlissa savait qu'il n'en était rien, et qu'il faudrait envoyer des corbeaux, ergoter sur l'argent, sur la cause, sur ce qu'il était leur devoir de faire, parce qu'un tel voyage coûterait cher et que lord Rickard peinait à délier d'un quart sa bourse pour la fantaisie de ces descendants qu'il lui restait. A y songer, la petite lady se dit qu'il suffirait que Perriane soit à nouveau grosse pour que le refus soit promis. Un nouvel enfant, c'était de nouveaux frais, de nouveaux rides de mécontentement à son front, et une mauvaise humeur que la distance ne permettrait guère de tempérer par les louvoiements dont son père était coutumier, quand le lord préférait les choses nettes, et les ordres appliqués. Il avait dit, pas trop cher, et pour lui, Dorne était restée à l'époque où les sept couronnes étaient dépourvues de l'appui de la contrée la plus méridionale de Westeros. A ses vieux yeux, tous des ennemis, et depuis l'alliance avec les Dragons, encore pis. Il faudrait fourbir fiers arguments...

« Ainsi nous ferons, alors. Je ne manquerai pas, au retour, de vous faire un récit, et je ne doute pas que Marlissa voudra elle-même vous en conter une partie.
_Avec joie, messire, si mes babillages ne vous importunent pas.
Elle sourit encore, avec une malice enfantine.
_J'ai quelques missives à écrire, et mes hommes à voir. Dites-moi, lord Bryce, nous ferez-vous l'honneur de nous accueillir tant maintenant qu'à nos retours de balades ? Le chevalier sourit d'un air charmant. La question était réglée déjà par les sous-entendus des deux parties, mais il s'agissait d'être courtois, et en matière de courtoisie, Lawrence ne manquait que rarement une occasion de dégainer ses manières avec élan.
_Si je puis, vous m'aviez évoqué de voir Ethan ? Si ma dame votre épouse l'accepte, j'aimerais tant les rencontrer, elle, comme lui. S'il vous agrée. La fille de son père.
_Ne les ravis pas trop, mon cœur. Qu'ils te laissent quand même repartir. »

Elle rit, il sourit, les deux regards revinrent se poser sur le seigneur des bois noirs. Pétillants de vie, voilà ce qu'ils semblaient être, de vie, d'amour et d'ambition. Curieux mélange ! La main de Lawrence, qui avait quitté la joue de sa fille pour jouer de nouveau à faire tressauter ses boucles blondes, la quitta tout à fait le temps qu'il contourne le fauteuil de son enfant, et l'offrit afin qu'elle se relève, ce qu'elle fit. Elle s'inclina, adressant à la vouivre une expression de sincère reconnaissance.

« Je me rendrai volontiers au Septuaire par la suite. J'ai des prières à adresser, pour remercier les dieux de m'avoir laissé vous rencontrer.
_Mes hommages, lord Bryce,
enchaîna le chevalier. A votre disposition, il s'entend, à tout moment de la journée. »

Les prunelles de la jeune femme étaient toutes pétillantes de plaisir. Quelle journée, ah ! Quel voyage ça avait été ! Et quel destin ça allait être encore ! Oh, Perriane, Perriane sera jalouse, tout autant que transportée de joie. Comme elle aurait voulu qu'elle soit à portée, pour se glisser ce soir même dans sa chambre et lui dire, maman, regarde comme je suis une femme heureuse ! Bientôt, oui, bientôt – le temps de voyager. Et de crever de chaud.


Dernière édition par Marlissa Sunderland le Jeu 19 Sep 2013 - 20:17, édité 2 fois
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Bryce Vyrwel

Bryce Vyrwel
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Ce qui est bête, c'est que nos armoiries ensemble forment un dragon à trois têtes Vyrwel10
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Chanter ? Voilà un loisir que Lancel n'avait pas, ou plutôt que Bryce n'avait pas souhaité donner à son fils. Il estimait que les arts de ce type n'étaient réservés qu'aux femmes, mais ne comptait pas le dire de vive voix bien entendu. Après tout, son invité venait de lui avouer s'adonner lui-même à ce type de loisir, il aurait été plus que déplacé de lui faire une telle remarque. Et pas très diplomate surtout. Le seigneur de Noirvallon secoua la tête en signe de dénégation, il était inutile de cacher ce genre de choses puisque de toute manière, les Sunderland s'en rendraient compte tout seuls.

« Non, mon fils n'a pas la moindre fibre artistique. Comme tous mes fils en réalité, les Vyrwel n'ont jamais été très doués dans ce domaine, peut-être que votre fille améliorera ce point ? »

Le ton était amusé et léger, bien que l'accord n'avait pas encore été décidé, au moins montrait-il qu'il espérait que ce soit le cas ! C'était déjà une excellente chose de l'avis du Bieffois qui n'était pas d'une nature prompte à s'emballer. En finalité, les Valois pouvaient presque s'estimer comme étant privilégiés, même si cela devait certainement leur échapper en raison du manque de connaissance qu'ils avaient des habitudes du seigneur de Noirvallon.

De son côté la jeune lady semblait avoir chassé les doutes de son esprit, mais Bryce ignorait si c'était pour de bon ou de manière provisoire. Si jamais l'alliance entre leurs maisons étaient scellée, il aurait tout son temps pour savoir ce que cette demoiselle pensait des Dorniens. Au fond, qu'elle les craigne était une bonne chose, la future épouse de Lancel devait mépriser ce peuple et non l'adorer. Si cela avait été le cas et même s'il avait eu beaucoup à gagner par ce mariage, le Vyrwel aurait bien pu annuler leur accord. Sa haine à l'égard de ce peuple était difficile à imaginer, même pour un autre seigneur frontalier. L'humiliation était bien plus que celle subie lors des pillages, ils étaient surtout responsables de la mort de l'un de ses ancêtres qui avait été tué d'une manière particulièrement humiliante.

Le geste de ser Lawrence n'échappa pas à son hôte qui fit le choix de ne pas laisser son regard insister, un peu comme s’il ne s'en était pas rendu compte. Les fiefs dangereux étaient assez nombreux, toutefois Bryce songeait principalement à celui de Denfert, les Uller qui n'avaient jamais dissimulé leur haine des Bieffois – et autres régions. Hochant la tête, le seigneur des lieux rassura son invité.

« Celui de Denfert notamment, la maison Uller est hostile aux étrangers au point de ne pas avoir de mestre. Tout cela parce que la citadelle se trouve dans le Bief. Vous approcher de leur fief reviendrait à signer votre arrêt de mort, ce conseil n'est donc pas à prendre à la légère. »

Le ton était sérieux. Même si l'assassinat d'étrangers provoquerait une catastrophe, Bryce était persuadé que les Uller n'hésiteraient pas à le faire, rien que pour pousser leur suzerain à se battre contre les Bieffois qui tentaient de les envahir. Sous leur airs de rustres, ils restaient doués pour causer des problèmes. Pas manipulateurs – c'était trop évolué pour eux – mais ils avaient de la suite dans les idées. Quoi qu'il en soit, la question étant réglée, la discussion pouvait se terminer tranquillement et ser Lawrence fit savoir à son hôte qu'ils le tiendraient tous deux au courant de ce qu'ils verraient. Oh, la perspective de voir la jeune demoiselle à l’œuvre lui plaisait assez : il pourrait savoir ce qu'elle regardait et ce qui avait de l'intérêt pour elle, une excellente manière d'apprendre à la connaître sans qu'elle ne le sache ! L'homme hocha la tête d'un air entendu lorsque le Sunderland lui demanda s'il comptait leur offrir à nouveau le gîte et le couvert à leur retour de Dorne. Au terme des questions qui lui furent posées et qui mettaient alors fin à la discussion, le seigneur des lieux répondit d'un ton calme et posé, toujours installé dans son siège.

« Vous serez les bienvenus à chacun de vos passages dans le fief ser Lawrence. Cela va donc de soi que j'espère avoir le plaisir de votre présence à votre retour de Dorne. Les formules et le ton y étaient, il avait l'air sincèrement enchanté. Bien que ce n'était pas forcément le cas, il voyait l'intérêt avant le plaisir.
Ainsi votre fille pourra nous montrer ses talents de conteuse. En attendant je suis certain que mon épouse sera ravie d'avoir la visite d'une jeune demoiselle comme vous lady Marlissa, un serviteur va vous mener à elle et ser Lawrence, vous n'aurez qu'à lui demander de vous présenter à notre mestre. Pour envoyer les missives qui avaient été abordées quelques instants plus tôt.
Nous nous reverrons de toute manière, autant que le reste de ma famille puisse profiter de votre présence en attendant. Il se redressa enfin avec aisance, démontrant que son immobilité n'était pas d'ordre pratique. Son regard se posa sur le chevalier.
N'hésitez pas à faire savoir à mes serviteurs si vous avez besoin de quelque chose. »

Après un dernier salut, les Valois purent enfin prendre congé pour découvrir que même à Noirvallon, la vie pouvait être agréable. Bien entendu, Bryce comptait bien montrer la meilleure facette qui soit de sa demeure, la jolie demoiselle n'apprendrait que bien plus tard pour quelle raison le seigneur des lieux avait hérité d'un tel surnom. Qui donc s'amuserait à montrer ses mauvais traits de caractère à des invités ? Bryce en temps normal, mais il n'avait rien à y gagner cette fois-ci. Est-ce que cette jolie fleur goûtait à l'ironie et aux sarcasmes ? Si tel n'était pas le cas, la peut-être future dame de Noirvallon aurait un excellent professeur qui se ferait un plaisir de lui donner des cours personnels.
Laissant ses invités quitter la pièce pour vaquer à leurs occupations, la Vouivre se détourna enfin du feu pour les imiter et se rendre auprès de son frère cadet. Il était temps de préparer quelques nouveaux projets !
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Marlissa Sunderland

Marlissa Sunderland
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L'amusement et la – oh, miracle – légèreté de ton du seigneur de Noirvallon ne firent que confirmer l'état de gaieté candide dans lequel Marlissa se trouvait dorlotée. Non, la peur ne l'avait pas quittée, non, l'appréhension non plus, pas plus que l'angoisse, encore moins la méfiance, et pas davantage la crainte, mais elles étaient de petites touches ombrées au coin du feu de son ravissement. Avait-elle réussi ? Avait-elle été assez charmante ? Avait-elle conquis le cœur du bois ténébreux déjà ? Certes, elle se savait – elle s'estimait du moins – comme parfaitement capable de ce genre d'exploit, mais théorie et faits n'avaient, loin s'en fallait, la même saveur. Elle se sentait... Victorieuse ! Pétrie d'impatience toute heureuse. Ainsi, Lancel ne chantait pas. Qu'importait ! Elle apprendrait à chanter, elle. Et elle lui chanterait des chansons de chez elle, et des bieffoises, et des belles, ça ! Ils s'aimeraient à jamais, et passionnément, s'il vous plaît. La remarque sur le domaine Uller lui passa très loin au dessus de la tête, la question dornienne n'étant pour l'heure, à ses yeux, qu'un petit nuage dans son ciel bleu, lequel ne saurait occulter un instant le soleil, ou plutôt une simple silhouette rocheuse au bout d'un chemin qu'elle devrait éviter. Quelque chose qu'une enfant comme elle l'était encore un peu pouvait parfaitement choisir de nier. La petite lady, si elle était restée attentive, ne parut pas réellement écouter au delà d'entendre, son sourire éclatant et naïf restant invariant sur ses lèvres. Lawrence, lui, hocha la tête avec un sérieux soudain, un petit plissement d'yeux, avant de recouvrir son calme bienveillant et aérien. Lui avait noté, et lui saurait prendre toutes les précautions nécessaires – peut-être davantage. Son visage restait difficile à déchiffrer, et toutes ses pensées secrètes.

Vint l'achèvement. La vouivre se paraît de davantage d'expressivité encore, d'approbation supplémentaire, et Marlissa, oh, comme Marlissa en était transportée ! Si le lord l'avait souhaité, là, dans l'instant, elle aurait pu lui manger dans la main, croire n'importe quelle faribole dont il aurait pu la nourrir, avec ravissement, et dévotion, et même honneur ; alors qu'ils se saluaient chacun, le chevalier enveloppa les épaules de sa délicate et un peu niaise gamine, l'entraînant avec lui avant que les servants ne les happent dans les couloirs et ne les guident chacun séparément dans le domaine. Il lui glissa.

« Viens avec moi, mon cœur. Nous allons voir où nous sommes logés, d'abord. Je veux choisir avec toi la robe que tu mettras demain. »

Charmée encore, charmée toujours, elle ne fut attirée par aucune ombre d'allusion dans ces propos-là, par ailleurs elle ne songea pas même à en guetter une seule ; docile, le pas léger, le cœur brillant, elle suivit les indications d'un serviteur qu'elle ne vit même pas le long de couloirs auxquels elle ne prit pas grand garde. Parvenus à la volée de portes dont deux leur étaient dévolues, côte à côte, ser Lawrence les fit ouvrir toutes deux, choisit la plus mignonne des chambrées pour sa fille et, commandant qu'on leur apporte leurs affaires et quelques commodités pour se rafraîchir, entra dans la pièce avec elle, refermant l'huis sur eux. L'endroit était assez sombre, mais sentait assez bon, la jatte devait être fraîche et le sol récemment lavé. On avait sans doute retapé draps et couettes tout dernièrement, et leur moelleux appelait la jeune femme en susurrant des promesses de repos autrement plus confortable qu'en voyage ou auberge de médiocre qualité. Mais alors qu'elle détaillait les murs, sur lesquelles des tentures avaient jadis été posées, mais qui n'y étaient plus – vendues, ou prises, en faveur de ces Dragons infâmes – son père happa son menton d'une main, lui faisant reposer les yeux sur lui. Tout sourire avait disparu, il la scrutait, la jaugeait, et elle qui était si fière et si rêveuse la seconde d'avant perdit tout de son assurance. En un instant, la dame victorieuse redevenait une enfant – son enfant. La voix de Lawrence n'était qu'un murmure.

« Tu les aimes déjà ? La question la fit ciller, elle ne sut que répondre. Il reprit. Réponds, Marlissa. Tu les aimes déjà ?
_Je, hé bien. Ils m'ont l'air avenant,
souffla-t-elle d'un ton sans certitudes, tout aussi bas que lui. Il étira les lèvres, sans pour autant vraiment sourire.
_Oui, ils ont l'air, et c'est bien normal. Pourquoi nous auraient-ils reçus autrement ? Avisant son désarroi, il inspira une goulée d'air, poursuivit sur un timbre un rien plus doux. Allons, mon cœur. Ne fais donc pas cette tête. Souris, veux-tu ? Voilà. Il répliqua d'une mimique similaire. Sais-tu pourquoi je te demande ça ?
_Non,
fit-elle avec franchise, et après un long silence. Non, pas réellement.
_Parce que nous sommes dans le Bief. A Dorne les scorpions, ici... Les vipères. Tu es très jeune, et très belle, et tu leur es étrangère. Il y a bien des roses qui poussent dans ces domaines, mais il y a une chose que mon père m'a dite et que j'ai retenue. Ceux qui vivent dans l'opulence d'une chose en sont toujours affamés. Les riches avalent de l'or. Les gourmands des quantités. Et ceux qui sont au milieu des fleurs, hé bien, ils veulent les cueillir toutes, surtout lorsqu'elles ne sont pas de leur jardin.
_Mais, enfin, mon honneur ne...
Bafouilla-t-elle, rougissante.
_Là, là, viens. Il l'entoura de ses bras, elle posa son front contre son cœur. Dans son dos, les mains de son père flattaient son échine avec une douceur presque douloureuse. Je ne veux que ton bien, et surtout pas que tu te laisses impressionner ou, pire, maltraiter à la fin, quand je ne serai plus à tes côtés. Trois temps de patience, rappelle-toi. Nous apprendrons à les connaître. Nous saurons ce qu'ils veulent, ce qu'ils veulent vraiment, et je ne te donnerai pas à eux tant que je n'aurais pas fouillé leurs secrets. Nous parlerons du reste plus tard, mais promets-moi que tu te souviendras de ce que je t'ai dit.
_Papa... Évidemment. Je veux dire, notre famille...
_Promets.
_C'est promis.
_Tu m'aimes ?
Elle rit. Rougit. Hocha la tête tout en frottant sa joue d'une main confuse et maladroite. Plus qu'eux ? Plus qu'eux tous ?
_Plus que ma vie, papa.
Il sourit à son tour, baisa son front, puis la pommette rougissante, puis le menton, là, juste sous un coin de lèvre.
_Moi aussi. Demain, tu mettras la robe bleue. Je l’aime bien sur toi. Allez, maintenant, sourions, écoutons, comprenons, et conquérons. Je te laisse. A ce soir.
_A très vite. »


Il retrouva son air de désinvolture confiante, son aménité éternelle, cet air d'apprécier tout et tout le monde, alors qu'il quittait la pièce. La chambre lui sembla plus froide, les murs plus lézardés, l'odeur moins ravissante. Le charme, s'il n'était pas rompu, était fortement atténué. Bah ! Il avait raison, son père. Il avait toujours raison, quoi qu'il arrive ; heureusement qu'elle n'avait été enivrée que peu de temps, et sans dommage, et peut-être même juste de ce qu'il fallait pour séduire à son tour quelques personnes de l'endroit. Passant ses mains sur ses boucles, puis sa robe, elle se réajusta. Avec un froncement de sourcils, elle constata que l'un des rubans serrant son corsage s'était défait, et les liens en pendaient, sans doute depuis peu. Elle les serra comme elle les avait serrés au matin, bien fort, bien solidement, grignotant une pointe de contrariété tout en espérant que le flot avait glissé depuis très peu de temps et qu'elle n'avait pas montré une tenue négligée dans les couloirs. Enfin, lorsqu'on porta ses affaires, elle sourit, distinguée, et glissa avec élégance aux petites gens qui peinaient sous leur charge qu'il serait bien et bon de la mener à la dame des lieux, si elle voulait la recevoir.

Tout l'après midi durant, elle s’étourdit de jeunesse et de maternité, s'efforçant d'abord d’apparaître toujours aussi charmante, puis l'étant, avec plus de naturel, plus de délié, mais restait au fond de son esprit sa promesse de méfiance et d'attention. Ainsi qu'une impression un peu bizarre, un peu lointaine, qui ne disait pas son nom. C'était curieux, quand même. Ces rubans ne glissaient pas sans raison.
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