Daeron TargaryenPrince de PeyredragonGénéral
L'Ivrogne
♦ Missives : 70 ♦ Missives Aventure : 1 ♦ Age : 29 ♦ Date de Naissance : 31/01/1995 ♦ Arrivée à Westeros : 14/10/2013 ♦ Célébrité : Max Irons ♦ Copyright : Pixlr' // Tumblr ♦ Doublons : Aucun ♦ Age du Personnage : 21 ans ♦ Mariage : Futur époux de Naerys Velaryon ♦ Lieu : Port-Réal ♦ Liens Utiles :
Ses copains de tarverne...
| Mer 23 Oct 2013 - 9:34 | |
| L’automne narguait Port-Réal de ses pluies diluviennes, qui atteignaient leur summum en ce triste après-midi. Le déluge tambourinait frénétiquement la roche du Donjon Rouge et donnait au ciel une grisaille sinistre. En outre, la pression de l’hiver qui s’annonçait avait fait fuir les beaux jours et leur soleil, qui adoucissait l’esprit et remplissait les rues de la cité de festivités en tout genre, du vacarme des criées. Les nuits déjà s’armaient d’une fraîcheur digne des régions du Nord ; tout du moins était-ce l’avis de ceux qui n’avait guère voyagé plus loin qu’Harrenhal. Toutefois ils n’étaient pas pleinement en tort: les artisans qui donnaient forme et douceur à de rudimentaires étoffes caressaient avidement leur bourse qui se gonflait au fil des jours. Les citoyens les plus hardis, pour lesquels le souvenir du Fléau de Printemps était encore cuisant malgré les années, éreintés par le souvenir d’hivers ardus, songeait à tenter leur chance à Dorne, contrées lointaines qui semblaient épargnées de tout les maux. Pourtant, les Terres de la Couronne connaissaient rarement le poudroiement de la neige, et même si le froid vous glaçait les tripes, il ne terrassait que les plus sensibles, et pas en une nuit.
La capital ressemblait à une vaste fourmilière, où chacun se préparait à sa façon à passer un hiver qui pourrait, au gré de ses envies, durer une éternité ou s’éclipser aussi vite qu’il est apparu. Cette morosité ambiante: il n’en fallait pas plus pour achever l’humeur du Prince, déjà fort maussade. Pour lui, la froide saison ne changerait guère ses habitudes : il rendrait simplement l’alcool plus bouillant et agressif, et le corps chaud des putains bien plus attrayant. Mais pour l’heure, l’automne s’imposait en maître, et il pourrait encore durer des mois et des mois.
Le labyrinthe de couloirs et le dédale d’escaliers du Donjon Rouge défilaient tel un ruban sous ses pas indécis, tout comme la myriade de pensées qui lui traversaient l’esprit. En fait, l’expression «tourner en rond» est probablement celle qui correspondait le mieux à sa situation. Il savait que d’ici quelques heures tout au plus, il serait dans un état miteux, titubant sur le plancher grinçant d’une échoppe malfamée. Pourtant il tentait de repousser cet instant, comme si par miracle sa lâcheté évidente allait se transformer en bravoure inattendue. Et puis, il se disait qu’au final, peu importe la solution, il ne désirait pas que sa nuit soit hantée de cauchemars lugubres: la fin justifiait pleinement les moyens.
Il frémit. De fil en fil, sa pensée s’orienta vers la nuit suivant sa rencontre avec sa promise. Il avait payé sa sobriété d’un cauchemar particulièrement déplaisant, et s’était compromis davantage dans les bras de Perra, sa servante. Il se mordit la lèvre: quelle erreur ce serait d’épouser un mécréant tel que lui. Peut-être devrait-il se montrer sous son vrai jour pour la sauver de lui-même... Le coeur du prince balançait entre la résignation et un espoir qu’il se refusait.
Dans un soupir, il jugea toutefois que de tels raisonnements ne le rendraient pas de meilleurs humeurs. Alors il laissa ses pensées se choir dans le flot lointain des souvenirs de son enfance: une période qu’il regrettait parfois tant, qu’il se demandait si certains souvenirs n’étaient pas en partie le fruit de son imagination. Il se souvenait de lady Naerys, d’autres visages enfantins sur lesquels il ne parvenait pas à placer de noms, de ses frères et soeurs, de quelques passages à Port-Réal. Pour peu que l’on ne se fasse pas trop remarquer, et que l’on évite certains endroits, la demeure du Roi des Sept Couronnes faisait un parfait terrain de jeu: l’atmosphère sombre et terrifiante de salles voûtées, les rangées de colonne assez épaisses pour que derrière deux enfants s’y dissimulent, les soupçonnés passages secrets, les pavés parfois glissant de la cour intérieur... Cependant le trésor du Donjon Rouge pour le jeune prince résidait sans conteste dans les dix-neufs crânes de dragons de la salle du trône. Autrefois, ils lui inspiraient crainte et fierté ; aujourd’hui, Daeron se sentait indigne de les contempler.
«Trêve de rêveries !» songea-t-il, sa piètre situation se rappelant à lui. Si la pluie ne cesserait alors il lui faudrait l’affronter ; peut-être ferait-il un détour par l’Anse-Pissat avant de s’attarder Rue de la Soie. C’est que l'Ivrogne, il savait où il allait: nul besoin de carte, de verre en verre ses fuseaux le menait d’échoppe en échoppe, se mêlant avec hardiesse dans la foule. Il faut dire qu’il ne ressemblait en rien à un prince: loin d’être richement paré, il était enveloppé dans une simple pelisse sombre. Son médaillon toujours caché. S’ils n’étaient pas familier à son visage, les gardes le prendrait sûrement pour un étranger. De gardes d’ailleurs ce couloir-ci était désert: et Daeron en était satisfait, bien content d’éviter leur regard cachant maladroitement le dégoût certain qu’il leur inspirait. Aussi appréciait-il sa solitude ; ou tout du moins se croyait-il seul.
- Spoiler:
HRP: voilà j’espère que mon premier herpé est pas trop chiant, j’aime bien décrire un peu l’ambiance générale en rajoutant quelques anecdotes et puis pour débuter un post je pense que ça «introduit» plutôt bien :DSi tu veux changer image/titre pas de soucis ^-^
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